Sylvestre a 5 ans. Un jour de décembre 2005, son père le frappe à coup de machette au corps et à la tête. Et c’est presque mourant que le gamin est arrivé à Pabré dans les locaux des services de la direction régionale de l’Action sociale du Centre à Ouagadougou où il a bénéficié de soins intensifs.

Omar, 15 ans, a subi le même sort. Son bourreau : l’oncle paternel. Il le torture et le bat régulièrement avec n’importe quel objet. "Je travaille avec mon petit papa dans son atelier. Il me donne 150 F/jour. J’économise la moitié. Et pour cela, il m’accuse de vouloir préparer ma fuite pour rejoindre mes parents en Côte d’Ivoire", explique Omar.

"Souvent, ajoute-t-il, il m’interdit de communiquer avec les gens toute la journée". Ce jeune garçon n’a aucun droit, aux yeux de son tuteur, avec qui il vit depuis un an.

"Ces cas de maltraitance d’enfant sont malheureusement nombreux" , a indiqué le directeur régional de l’Action sociale, Raphaël Zoungnaba.

"Etant donné qu’il s’agit d’un père et de son rejeton, poursuit-il, on hésite à amener le dossier devant les tribunaux. Nous privilégions la sensibilisation à outrance, et demandons à la presse de nous y aider. Mais il y a eu des situations où l’affaire a été envoyée en justice".

A l’heure actuelle, Sylvestre est guéri, respire la forme et se sent bien avec les femmes du service social qui s’occupe de lui.

Les plaies d’Omar se cicatrisent. L’Action sociale cherche l’adresse de son père résidant au pays de Laurent Gbagbo pour le rapatrier. A défaut, il sera placé si possible dans un centre d’apprentissage de métier.

L’Observateur