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8-mars : Commémoration nationale de l’événement à Kaya

Publié le jeudi 9 mars 2006 à 06h59min

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Le Burkina Faso a officiellement célébré la journée du 8-Mars à Kaya, dans le Sanmatenga. La cérémonie a connu la participation d’une délégation ghanéenne et de nombreux partenaires au développement.

« Femme et lutte contre la pauvreté » est le thème retenu au niveau national au regard de l’actualité au Burkina Faso. Ce thème vient compléter celui retenu au niveau international à savoir « Femme et prise de décision ». Pour le ministre de la Promotion de la femme, Mme Mariam Marie Gisèle Guigma, ces deux thèmes sont tous d’actualité : « si l’on reconnaît à la femme burkinabè un rôle incontournable dans le processus de développement, on doit reconnaître que sa participation aux sphères de prise de décision devient une logique incontournable ».

De son avis, on ne saurait parler de développement humain durable ou de lutte contre la pauvreté, sans la participation effective des femmes dans les instances de prise de décision. Cependant si le nombre de femmes dans les organes de décision augmente, Mme le ministre reconnaît que des obstacles demeurent encore dans les domaines à prédominance masculine comme l’armée, la politique macroéconomique et les affaires étrangères, entre autres.

De plus, en analysant le rôle important que jouent les femmes dans l’économie nationale, Mme Guigma a déploré le déséquilibre entre leur forte participation physique dans le processus de production et la faible rétribution qu’elles reçoivent en contre- partie. « 93, 48% des femmes travaillent dans les campagnes et souvent dans des conditions précaires contre 6,52% dans les villes », a-t-elle précisé.

Elle a ensuite salué les efforts du gouvernement burkinabè en matière de promotion des droits de la femme, lui permettant ainsi de croire en elle-même et à participer pleinement à l’édification d’une société prospère et d’espérance aux côtés des hommes. Toute chose qui amène Mme Guigma à affirmer que le 8-Mars n’est pas seulement une date pour les femmes du monde ; c’est surtout, contrairement à ce que beaucoup pensent, une journée pour les hommes.

Depuis 1857, la Journée internationale de la femme marque pour celle-ci un aboutissement et un nouveau départ dans sa marche pour l’évolution des rapports humains en vue d’une prise en compte effective des femmes dans la conduite des affaires de la cité.
Aussi, le 8-Mars est-il le symbole de la résistance des femmes contre l’injustice et toutes les forces de discrimination ? Et c’est depuis 1977, que l’Assemblée générale des Nations unies invite l’ensemble des pays du monde à observer une journée pour les droits des femmes.

Pour la première Dame du Burkina, Mme Chantal Compaoré, qui a présidé la cérémonie, le 8-Mars constitue un appel pressant, une invitation constante à la réflexion et à la construction : « la persistance des préjugés socioculturels constitue un frein à l’application du principe d’égalité et limite de manière considérable la participation des femmes à la prise de décision et leur implication dans le processus de développement ». En revanche, la première Dame a salué les initiatives prises par le gouvernement pour lutter contre la féminisation de la pauvreté.

Ce sont notamment la révision du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté prenant en compte le genre ; la réalisation d’infrastructures socioculturelles et économiques de proximité, la mise à la disposition des associations féminines de technologies appropriées pour alléger la pénibilité de leurs travaux ; l’élargissement et la diversification de l’accès des femmes à la terre, au crédit, au développement de l’entrepreneuriat féminin ; aux droits des femmes en matière de travail. Dans cette logique, elle a réitéré sa gratitude aux partenaires financiers et techniques pour leur appui constant aux actions de promotion de la femme au Burkina Faso.

Le Ghana était de la fête

Une délégation ghanéenne avec à sa tête le vice-gouverneur de la région de Kumasi et maire, Mme Patricia Appiagyei, est venue prendre part à la célébration du 8-Mars à Kaya, alors qu’au même moment se déroulait la fête de l’Indépendance du Ghana.

La fête a été riche en couleurs. Plus d’une cinquantaine d’associations de femmes ont défilé. Les femmes de toutes les couches sociales y compris celles des communautés étrangères vivant à Kaya ont pris part au défilé.

La forte mobilisation et le succès de la manifestation sont à l’actif du gouverneur de la région du Centre-Nord Mme Fatimata Legma et son équipe qui n’ont menagé aucun effort dans l’organisation.

Aimée Florentine KABORE

Sidwaya

La résistance à l’injustice !

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