World Vision International est une organisation chrétienne d’aide humanitaire, de développement et de plaidoyer qui travaille avec les enfants, les familles et les communautés pour promouvoir la transformation humaine et la justice. Depuis plus de 40 ans, l’organisation établit des partenariats avec des communautés en Afrique de l’Ouest et dans le monde pour aider les enfants les plus vulnérables à surmonter la pauvreté et à vivre pleinement leur vie. Présente au Burkina Faso depuis 2021, elle intervient dans les secteurs clés que sont l’éducation, la sécurité alimentaire, l’eau-hygiène et assainissement, la sécurité alimentaire et moyens d’existence, la santé et nutrition, l’autonomisation des femmes et des jeunes.

Vue des participants lors de la cérémonie de lancement des activités de la programmation urbaine

Au cours de l’année fiscale 2023, des actions ont été menées dans cinq régions (Centre, Centre-nord, Nord, Boucle du Mouhoun, Sahel) et ont permis de renforcer la résilience de 404 013 personnes dont 241 232 enfants. Dans la continuité de ses actions, World Vision International a procédé, ce mercredi 14 février 2024, au lancement du programme urbain inspiré par les tendances actuelles à Ouagadougou, marquées notamment par une pauvreté beaucoup plus prononcée en milieu urbain que dans les zones rurales, selon des données de l’INSD, 2021.

Également, les enfants plus vulnérables en milieu urbain vivent dans des conditions difficiles, insalubres et dangereuses, sans accès à l’éducation ni à des services viables et d’opportunités d’emploi à l’âge adulte. L’approche « Urbain Programming » intègre des approches multisectorielles. De ce fait, « en collaboration avec les ministères de l’Action humanitaire, de l’Education nationale, de la Santé et de l’Eau, ce programme va adresser les questions liées à l’eau, l’hygiène et l’assainissement dans les écoles, les centres de santé ainsi que les ménages des zones périphériques. Les opportunités de création d’emplois pour les jeunes et les femmes seront aussi autant de défis qui vont guider nos actions en faveur des communautés en milieu urbain », a déclaré la directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Carla Dominique Denizard. Le but de ce programme, expliqué par Mme Denizard, est « de promouvoir des villes justes et inclusives où les enfants s’épanouissent dans des environnements sûrs, résilients et prospères ».

La directrice régionale pour l’Afrique de l’Ouest et du centre, Carla Dominique Denizard, lors de son intervention

Des zones d’intervention de la phase pilote du projet ont été identifiées. Il s’agit en l’occurrence de la zone péri-urbaine de Ouagadougou et de Boromo avec pour cibles les personnes vulnérables, les clubs d’hygiène communautaires/scolaires et les comités de gestion de l’eau.

Les activités du programme ambitionnent de toucher 32 000 personnes dont 20 000 enfants avec un budget initial de 1,5 million de dollars, a-t-elle souligné. À long terme, World Vision cherche à mobiliser 10 millions USD, soit plus de six milliards de francs CFA pour soutenir 500 000 personnes sur la période 2023-2026. Le projet est ambitieux. Et pour relever ce défi, l’organisation compte sur le partenariat avec les bureaux de soutien basés au Canada et en Allemagne, mais aussi l’Organisation des nations unies et l’USAID. La ministre de l’action humanitaire, représentée par son chargé de mission, a accueilli avec satisfaction le lancement des activités de la programmation urbaine de World Vision.

La réussite d’un tel projet nécessite, selon elle, d’accentuer la coordination des interventions afin d’en tirer le meilleur bénéfice pour les populations, particulièrement les femmes et les enfants. « Il nous faut, en effet, mettre en place des mécanismes et stratégies solides qui permettent une pérennisation des projets. C’est dire que les défis sont encore énormes pour atteindre nos objectifs. Avec l’engagement de chacun, nous espérons que les principaux bénéficiaires tireront au mieux les impacts de ce projet », poursuit Nandy Somé/Diallo à travers son représentant. Avant de clore son propos, elle a renouvelé la disponibilité de son département et des acteurs de terrain à soutenir les actions entreprises dans le cadre de cette programmation urbaine.

Le chargé de mission du ministère de l’action humanitaire, Abdoul Karim Tiendrébéogo

De son côté, le directeur pays de la réponse World Vision/Burkina Faso, Donatien Bigiraneza, est revenu sur l’approche création d’emplois pour les jeunes. « World Vision prévoit travailler avec les structures existantes du gouvernement pour identifier les moyens d’existence et les opportunités pour ces jeunes mais aussi pour renforcer leurs capacités afin qu’ils puissent survenir à leurs besoins et accroître leur niveau de revenus. Nous allons intégrer le programme d’accès à l’eau potable dans la production agricole (maraîchère) pour nous assurer du développement des micros entreprises qui constituent une source de création d’emplois ».

Le directeur pays de la réponse auprès de World Vision/Burkina Faso, Donatien Bigiraneza, a remis un kit à une bénéficiaire

Ces microentreprises ont également un rôle essentiel dans le domaine de la sécurité alimentaire. En marge de la cérémonie de lancement des activités de « Urbain Programming », World Vision International a laissé parler son cœur en faveur des personnes déplacées internes et personnes vulnérables de Sakoula, un quartier périphérique situé dans l’arrondissement n°4 de la ville de Ouagadougou. Le don est composé de kits d’hygiène (seaux, savons, pots pour enfants, bouilloires) et de kits de dignité pour femme. Les bénéficiaires sont au nombre de 100 personnes dont 55 femmes. En leur nom, le chef de Lorou a adressé des mots de remerciements à l’organisation pour ce geste de solidarité et invité d’autres structures à emboiter le pas au regard des besoins croissants de ce groupe cible. La distribution va se poursuivre demain et après-demain du côté de Tanghin et de Goundrin. Au total, 300 personnes bénéficieront de cet appui.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Crédit photo : Bonaventure Paré