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8 mars 2006 : les fruits de la lutte

Publié le lundi 6 mars 2006 à 07h11min

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Il y a presque trente ans, en 1977, les Nations unies déclaraient le 8 mars “ Journée internationale de la femme ”. Un vibrant hommage était ainsi rendu à ces milliers de femmes qui en Europe et aux Etats-Unis d’Amérique en début du XXe siècle avaient manifesté pour exiger de “ meilleures conditions de travail et le droit de vote ”.

A la vérité, jamais 8-mars n’aura donné des motifs de fierté et de satisfactions aux femmes du monde entier que cette année.

En Afrique, en Europe, en Amérique, partout, des femmes (des pionnières) ont su s’imposer et sortir victorieuses à des consultations électorales pour des très hautes fonctions. Faisant ainsi oublier les propos du genre jamais “femme ne peut diriger un pays”. Ces côtés visibles de l’iceberg, ne pourront pas cacher l’autre face avec ces millions de femmes qui triment au quotidien pour le bien-être de la famille.

Des femmes qui ne pourront pas, on s’en doute devenir présidente ou première ministre. Peut-être même des femmes qui n’ont jamais voulu de “ces choses de Blanc” mais qui se battent chaque jour au quotidien pour améliorer leur situation et celle de leur famille. Cette année au Burkina Faso les autorités ont placé la journée du 8-Mars sous le thème de “ Femme et lutte contre la pauvreté” et c’est Kaya, capitale régionale du Centre-nord qui accueille la manifestation officielle.

Le 8-Mars en somme n’est qu’un couronnement,une halte au regard des activités menées sur “ le terrain” et même au plan institutionnel les “ autres ” jours de l’année au Burkina Faso.

Le 8-Mars n’est rien moins qu’un symbole qui appelle de la part de tous et de chacune, une forme d’introspection. Donner un éclat particulier à cette journée c’est reconnaître humblement le rôle capital que la femme joue dans les cellules nucléaires (famille) et au niveau de la société. C’est elle qui donne vie. Et le premier des droits n’est- ce pas le droit à la vie ? En décidant cette année de la célébrer au Burkina Faso sous le thème “Femme et lutte contre la pauvreté ” les autorités burkinabé donnent aux femmes du pays des Hommes intègres une occasion de se pencher sur leur condition et partant de toute la société nationale.

Quand 52% de la population planche sur un thème, il ne fait aucun doute, les retombées rejailliront sur toute la communauté.

Les femmes sont à la vérité conscientes de leur rôle dans le fonctionnement socioéconomique, voire politique de nos sociétés en se référant seulement à leur mobilisation sans nulle autre pareille lors des différents scrutins.

Près de trois décennies après la reconnaissance d’une Journée internationale de la femme par les Nations unies, le débat sur la femme doit pouvoir opérer une mue ne serait-ce qu’en considération des premiers motifs de la lutte des femmes de New York et d’Europe pour de meilleures conditions de travail et le droit de vote.

Dans la lutte contre la pauvreté, chaque jour doit être perçu comme un challenge.

Autant, il n’y a pas de liberté sans victoire sur les contraintes, autant, les femmes doivent se rendre à l’évidence que seules, elles ne pourront pas sortir des sentiers battus. Mais aussi “ confier ” leur sort aux hommes, c’est retarder les possibles victoires.

Il faut alors savoir patience garder et persévérer dans les luttes.

Au regard du cursus de chacune des heureuses élues, et pour ne prendre que l’exemple de Ellen Sirleaf Johnson, les femmes doivent se rendre compte que ce qui reste n’est pas “ petit ”.

Mais ne dit-on pas que ce que femme veut, Dieu le veut ?

Jean Philippe TOUGOUMA (jphilt@hotmail.com)
Sidwaya

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