En ce début d’année, les membres, les instances dirigeantes et le personnel du Conseil national du patronat burkinabè n’ont pas dérogé à la traditionnelle présentation de vœux. Mais cette année la fête a un goût amer du fait des attaques terroristes à répétition dans notre pays. Au regard de ce contexte particulier, l’assistance ne pouvait afficher de larges sourires. L’honneur est revenu au premier vice-président du CNPB d’adresser les vœux de bonne année au président du CNPB, Idrissa Nassa, à son épouse et à toute sa famille et souhaiter que cette année 2024 voit la concrétisation de ses objectifs pour le CNPB et ses affaires.

Vue des participants

Ce fût également l’occasion pour Assane Siénou de dresser le bilan de l’exercice écoulée qui selon lui a été riche en activités avec la mise en œuvre du plan de travail et du budget annuel du CNPB qui a enregistré un taux d’exécution physique de 78%, bâti autour de cinq (5) axes stratégiques. Au titre du renforcement de ses capacités et de celles de ses membres plusieurs activités ont été réalisées. Assane Siénou a notamment cité l’acquisition de matériels et équipements pour le secrétariat général ; l’obtention de financement pour la formation duale des membres ; l’aménagement de la salle de réunion.

Le premier vice-président, Assane Siénou

Concernant l’amélioration de la visibilité et de l’accessibilité, poursuit-il, le CNPB a été reçu en audience par plusieurs autorités politiques. En retour le président du CNPB a accordé plusieurs audiences aux représentants d’institutions, de départements ministériels, d’associations, de chancelleries et représentations diplomatiques au Burkina, des partenaires techniques et financiers. Au cours de l’année 2023, le CNPB a accompagné les efforts du gouvernement dans la lutte contre les forces du mal. « Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme le CNPB a apporté une contribution de 100 millions de FCFA au Fonds de soutien patriotique et une autre contribution de 100 millions de FCFA aux veuves et orphelins des FDS et VDP », a souligné M. Siénou.

C’est la concrétisation d’un engagement pris lors de la cérémonie d’installation. Jetant toujours un regard rétrospectif, il a souligné les acquis enregistrés au titre de l’amélioration de la participation des membres au dialogue social, dialogue public/privé et le dispositif d’éducation/formation/emploi, avec la signature d’un protocole d’accord entre le CNPB et l’UAS. Ce protocole d’accord a porté sur l’augmentation du SMIG dont le montant est passé de 30 684 à 45 000 francs CFA.

Remise de présent au président du CNPB, Idrissa Nassa

La bonne exécution du Programme d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (PAFPA) a été également relevé par le premier vice-président. Débuté en 2018, ce projet mis en œuvre par le CNPB a clôturé ses activités avec un taux d’exécution physique de plus de 100%, renseigne-t-il. Pour l’axe dédié à l’amélioration de la gouvernance, il ressort que la périodicité de tenue des réunions statutaires a été respectée au cours de l’année écoulée. L’adoption des outils de travail et de gouvernance, la tenue du renouvellement des instances statutaires le 24 octobre 2023, lors de la 13e session ordinaire de l’assemblée générale ainsi que l’installation des instances statutaires nouvellement élues, sont également des motifs de satisfaction énumérés par le premier vice-président.

Fier du travail réalisé, le président du CNPB, Idrissa Nassa, a félicité tous ceux qui ont concouru à sa réalisation non sans leur demander de mieux faire. Se tournant vers les défis de l’année 2024, il dit compter sur leur adhésion et leur soutien pour la mise en œuvre de ces défis. Les chantiers phares concernent l’organisation des états généraux du secteur privé qui déboucheront sur des résolutions et recommandations, visant à renforcer sa contribution au développement économique et social du Burkina Faso ; l’élaboration du plan stratégique 2024-2027 du CNPB ; le repositionnement du CNPB sur l’échiquier du secteur privé au plan national, sous régional et international.

Ils étaient tous présents à la cérémonie de présentation de vœux

Les chantiers sont tournés également sur la défense des intérêts matériels, moraux et professionnels des membres en tant que syndicat professionnel des employeurs, dans un contexte où la résilience des opérateurs économiques est mise à rude épreuve. « La construction du siège, qui demeure une priorité pour laquelle nous sommes heureux de vous annoncer qu’une solution est en cours avec l’attribution par l’Etat d’un terrain de plus de 7 000 m2 à Ouaga 2000 qui reste à finaliser », a fait remarquer le président Nassa.

A cela s’ajoute l’activation des dossiers en instance pour la recherche de financements pérennes du CNPB en vue de son autonomisation.
Au Burkina Faso, le chef de l’Etat a engagé de nombreuses actions et réformes dans le cadre de la conduite de la transition en cours au Burkina Faso, notamment l’initiative présidentielle de production agricole.

Interlocuteur privilégié du secteur privé auprès de l’’Etat, de ses démembrements, des partenaires au développement et des organisations syndicales de travailleurs, le rôle du CNPB sera conforté par l’accompagnement de l’Etat dans ses actions prioritaires. A ce titre, le président du CNPB a pris l’engagement dans le cadre de cette initiative d’emblaver une superficie de 200 hectares, extensible à 1 000 hectares pour la culture du riz et du blé. Le deuxième vice-président, Kanazoé Inoussa, quant à lui, s’est engagé pour des superficies importantes.

Photo de famille

A ce jour, le besoin total déjà exprimé par le secteur privé est évalué à plus de 10 000 hectares. Et au premier responsable du CNPB d’inviter les membres du patronat et tous les acteurs du secteur privé qui en ont les capacités, à s’inscrire dans cette dynamique. Ceci, en vue d’assurer la sécurité alimentaire pour notre pays.

Afin d’encourager le personnel pour les résultats obtenus au cours de l’année, « Ensemble, nous allons examiner les voies et moyens pour l’amélioration de vos conditions de travail », a-t-il promis. Créé en 1974, le CNPB compte 74 groupements et associations professionnelles dont les membres de base, au nombre de plus de 50 000 dont des grandes entreprises, des PME, des micro-entreprises et très petites entreprises, actifs dans tous les secteurs de l’économie burkinabè.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net