Au marché de 15 yaar de Ouagadougou, un marché par excellence de vente de friperie, la plupart des commerçants viennent à peine d’ouvrir leur magasin et boutique. Hubert Bilgo, vendeur de pulls est assis devant sa boutique attendant les clients. Il demande à chaque passant ce qu’il veut. Le commerçant vend tout ce qui est vêtement de femme et des pulls.

Hubert Bilgo, vendeur de pull-over

Pour lui, cette année on ne peut pas parler d’harmattan parce qu’il estime qu’il ne fait pas froid. « Cette année, il ne fait pas froid. Il y a seulement un peu de vent et la poussière. Même quand tu portes un pull-over, à partir de 8h-9h il commence à faire chaud. C’est pour dire que quand il ne fait pas froid, les gens n’achètent pas de pulls. Je peux dire qu’il y a eu un peu de marché pendant les deux dernières semaines du mois de décembre. Sinon depuis là, il n’y a rien. Vous voyez vous-mêmes, les balles de pulls que j’ai cassées depuis la semaine dernière et je n’en ai pas beaucoup vendu », explique le commerçant.

Selon lui, ces deux dernières années, il ne fait pas froid comme les années précédentes. Donc le commerce de pull-over ne marche pas assez. « Généralement, ce sont ceux qui veulent aller en Europe qui viennent en acheter », a indiqué monsieur Bilgo.

Les prix des pull-overs de Hubert Bilgo varient de 2 000 à 7 500 francs CFA.

A environ 200m de Hubert Bilgo, Kévin Tiemtoré vend des chaussettes, gants pull-overs et bonnets. D’après le jeune homme, il a fait de bonnes affaires en décembre. Mais depuis le début de l’année, le marché tourne au ralenti. Le commerçant estime que c’est à cause des fêtes d’année. « Après les fêtes, il n’y a pas de marché. Les choses vont reprendre en février ou en mars. Sinon actuellement quand on vient au marché on dort seulement », a dit notre interlocuteur.

Kevin Tiemtoré, vendeur de chaussettes, bonnets et pulls

Ses chaussettes sont vendues trois paires à 500 francs CFA. Une paire de gants à 200 francs CFA et un bonnet entre 200 francs CFA et 500 francs CFA.

Alidou Ouédraogo passe un appel pour aller remettre une balle de friperie à un client. Dans son magasin, il est aidé par un jeune homme. Le commerçant est spécialisé dans la vente de tenues d’enfants. Il commercialise des pull-overs d’enfants. Chez lui, les prix des pulls varient de 1 500 francs CFA à 2 500 francs CFA. Contrairement aux autres, le commerçant dit que son commerce se porte plutôt bien, même en ce mois de janvier. Selon lui, les parents viennent acheter les pulls pour leurs enfants parce qu’ils sont beaucoup sensibles au vent.

Alidou Ouédraogo vendeur de pulls pour enfants

Venue acheter des vêtements contre le froid pour ses enfants, Abi Tiemtoré estime que les pull-overs sont chers. « Les commerçants exagèrent pendant cette période. Les pull-overs sont très chers. Si tu n’as pas 2 000 francs CFA, tu ne peux pas avoir un pull. Ce qui est vendu actuellement à 2 000 francs CFA est vendu à 1 000 francs ou même à 500 francs en avril. Mais on ne comprend pas pourquoi à partir de novembre les prix des pulls augmentent », a laissé entendre la jeune dame.

Interrogés, les commerçants disent que pendant l’harmattan, les prix des balles de pull-overs augmentent. Donc ils sont obligés d’augmenter les prix à leur niveau pour pouvoir s’en sortir.

Rama Diallo
Lefaso.net