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Démographie : Il faut construire « l’homo urbanus burkinabè », pense le Pr Joseph Paré

Publié le vendredi 29 décembre 2023 à 11h29min

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Démographie : Il faut construire « l’homo urbanus burkinabè », pense le Pr Joseph Paré

Au cours de la conférence inaugurale des Journées sémiotiques organisées par le Centre d’échanges et de réflexions sémiotiques (CERES) le jeudi 28 décembre 2023 à l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, le Pr Joseph Paré a partagé son analyse sur le thème : « Sémiotique et création de villes nouvelles ».

« A l’état actuel, les signes évidents de la ville africaine sont les signes de la décadence et de l’intensification des difficultés au niveau des populations », a fait observer le professeur titulaire en sémiotique, Joseph Paré.

Ainsi, le parrain de ces journées sémiotiques propose d’élaborer des stratégies qui vont permettre de faire en sorte que les signes qui sont perceptibles aujourd’hui deviennent des signes qui ne vont pas disparaître du jour au lendemain. « Mais s’atténuer de telle sorte que les problèmes que rencontrent les citadins au quotidien puissent disparaître au fur et à mesure que nous avançons », a-t-il ajouté. En termes sémiotiques, il s’agit de « dysphorie à une euphorie. Passer d’une situation de dystopie à une certaine forme d’utopie ».

Au cours du développement du thème, le Pr Paré a indiqué que d’ici à l’horizon 2050, chaque année, il y aura 500 000 nouveaux habitants dans chaque ville africaine. Une explosion démographique qui va mettre les Africains face à leurs responsabilités. C’est une question qui engage tous les acteurs, dans la mesure où la question de l’agenda 2060 de l’Union africaine fait un certain nombre de propositions. « C’est à nous de nous engager dans ces politiques-là. Il ne s’agit pas de construire des villes en désaccord avec l’individu », a-t-il exhorté.

« Les villes africaines aujourd’hui sont tributaires d’une certaine précarité pour aboutir à quelque chose d’autre », se convainc le Pr Joseph Paré

Pour ce faire, Pr Joseph Paré parle de « construire l’homo urbanus africain ou l’homo urbanus burkinabè ». Il a insisté sur l’élaboration de bonnes stratégies afin de sortir de la précarité.

« Un cadre de partage d’expériences avec les aînés »

Face à la croissance démographique en téléchargement, les Africains n’auront pas le choix que de s’adapter parce que « la ville est le lieu par essence où il y a des perspectives », a conclu le Pr Paré.

Ce cadre d’échanges est né d’une initiative des étudiants et des doctorants pour se rencontrer et discuter loin des cadres formels. « C’est aussi un cadre de partage d’expériences avec les aînés », a confié Hyacinthe Judicaël Dipama, doctorant en 3e année de science du langage option sémiotique et stratégie, par ailleurs le président du comité d’organisation.

Ce sont essentiellement des étudiants et doctorants en sciences du langage qui prennent à ces journées sémiotiques

Grâce à l’accompagnement des enseignants, les étudiants et doctorants bénéficient d’une certaine légitimité aux échanges. « Une rencontre entre étudiants, c’est bien ; mais s’il y a nos enseignants qui nous accompagnent, nous saluons cela à sa juste valeur », s’est félicité Hyacinthe Judicaël Dipama.

Ces journées sémiotiques organisées par le Centre d’échanges et de réflexions sémiotiques (CERES) ont lieu les 28 et 29 décembre 2023.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 29 décembre 2023 à 13:08, par Sidpassata Veritas En réponse à : Démographie : Il faut construire « l’homo urbanus burkinabè », pense le Pr Joseph Paré

    La question de l’avenir de la ville africaine est très dérieuse et devrait etudiée de manière transversale car les défis qu’elle pose concerne beaucoup de domaines et toutes les couches de la population.
    Je suis souvent stomaqué d’entendre les ministres dire à propos de l’occupation des zones d’habitation spontanée qu’on n’y fera plus de lotissement mais de l’aménagement. Ceci n’est pas réaliste car des questions de sécurité (police, pompiers, ambulances...,), d’approvisionnement et de distribution (aduction d’eau, réseaux d’électricité et de fibres optiques), peuvent se transformer plus tard en sources d’insécurité et de précarité telle que l’on arrive à décider de la démolition de ces quartiers. On a vu cela dans les ’’poto-poto’’ de la capitale ivoirienne et dans des favelas en Amérique latine ou !’ar ?ée doit faire la guerre l’industrie de la drogue ou aux gangs des fameux ’’microbes’’ en CI. Bref la question est trop sérieuse pour qu’on s’en tienne défitivement aux options des pouvoirs exécutifs successif, sans une vision très étudiée sur le long et le très long terme.
    Cela pour dire qu’il reste nécessaire de mener une réflexion transversale engageant toutes les disciplines indispensabled pour penser l’avenir de la ville.
    Dans tous les cas, un Etat sérieux ne doit de dispenser des services d’un société publique de l’habitat charger de mettre en oeuvre la politique de l’État. Aucune entreprise de promotion immobilière, quel que soit le cadre légal de leur fonctionnement, ne va se soucier de régler les vraies questions de l’habitat, de l’urbanisme et de la ville, car cette entreprise est avant tout à but lucratif. Dans tous les grands pays d’ancienne urbanisation, il y a une entreprise étatique de l’habitat qui est toujours le principal promoteur immobilier dans toutes les villes et communes rurales. Il ne faut pas se tromper car en traitant de zones d’habitation on n’est obligé de poser la question des autres zones qui impactent la ville : la zone agricole, la zone industrielle, les zones de formation, d’éducation et de commerce, les aires protégées et/ou aérées !
    L’Afrique doit prendre sa souveraineté politique et économique pour avoir la capacité réelle de décider de de réaliser ce qui lui reste indispensable maintenant et plutard en y investissant librement et prioritairement les ressources nécessaires.

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