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La malnutrition au Burkina Faso, une urgence silencieuse mais absolue

Publié le mercredi 20 décembre 2023 à 11h02min

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La malnutrition au Burkina Faso, une urgence silencieuse mais absolue

Le Burkina Faso, pays résilient d’Afrique de l’Ouest, est actuellement confronté à une crise insidieuse qui menace la santé et le bien-être de sa population, en particulier les couches les plus vulnérables. Malgré la tendance globalement à la baisse, la malnutrition demeure une préoccupation majeure pour le Burkina Faso avec des taux élevés touchant particulièrement les enfants, les femmes enceintes et allaitantes.

Selon les résultats de l’enquête SMART (2022), quatre provinces du Burkina Faso affichaient des prévalences au-dessus du seuil d’alerte OMS (10%) pour la malnutrition aiguë : Ziro (10,6%) ; Sanguié (10,4%) ; Oubritenga (10,5%) et Passoré (10,3%). Pour le retard de croissance, la province du Kourwéogo a enregistré une prévalence de 37,7% (supérieure au seuil d’alerte OMS (30%).

Cette situation n’est pas sans conséquences sur le développement socio-économique du Burkina Faso. En effet, chaque année, la malnutrition tue à peu près 26 000 enfants de moins de cinq ans. Elle cause des dommages irréparables aux capacités cognitives et physiques, ainsi qu’aux capacités productives, reproductives et intellectuelles pendant l’enfance et l’âge adulte. Aussi, elle entrave fortement le capital humain avec des répercussions négatives sur la croissance économique du pays. Elle coûte à l’économie 680 millions USD en perte de productivité et en coût des soins de santé (https://www.unicef.org › burkinafaso › nutrition, consulté le 23/11/2023). Cette situation peut être expliquée par plusieurs facteurs.

Les causes sont multisectorielles

Il est important de comprendre les causes de la malnutrition pour développer des solutions efficaces. Les facteurs qui contribuent à la crise nutritionnelle au Burkina Faso sont multisectorielles. Les maladies, l’accès limité à une alimentation équilibrée et diversifiée, aux services de santé, aux services d’eau potable ; les pratiques inappropriées d’hygiène et d’assainissement ; et les pratiques agricoles traditionnelles en sont les principales causes. Les ménages ruraux, qui constituent la majorité de la population, ont souvent un accès limité aux soins de santé et à l’éducation nutritionnelle.

Conscients des conséquences de la malnutrition, le Gouvernement burkinabè s’est doté d’une politique de nutrition accompagnée d’un plan multisectoriel de nutrition.

Une approche globale dans un élan de solidarité est nécessaire : « seul, on va plus vite, ensemble on va plus loin ! »

Une Politique Nationale Multisectorielle de la Nutrition (2020 - 2029) a été élaborée et assortie d’un Plan Stratégique Multisectoriel de Nutrition (2020 - 2024). Aussi, un Secrétariat Technique chargé de la multisectorialité pour la nutrition a été créé avec un encrage plus relevé au niveau de la Présidence du Faso afin de coordonner les efforts des différents secteurs pour améliorer la situation nutritionnelle.

Cependant, la situation sécuritaire aujourd’hui très préoccupante détourne les efforts du Gouvernement et de ses partenaires.

La lutte contre la malnutrition ne peut se limiter à des interventions ponctuelles, elle doit être continue malgré la crise sécuritaire. Une approche globale impliquant le Gouvernement, les Organisations Non-Gouvernementales, le secteur privé et la communauté internationale est donc nécessaire. Investir dans l’éducation nutritionnelle, améliorer les infrastructures et les services de santé, améliorer l’accès aux services d’eau potable, l’hygiène et l’assainissement et promouvoir des pratiques agricoles durables sont des étapes clés. Pour cela, le Gouvernement burkinabè a lancé plusieurs initiatives ambitieuses que sont : « Assurer à chaque enfant en âge scolaire au moins un repas équilibré par jour » ; « Production agricole 2023-2024 » ; « Offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 », etc.

La mise en œuvre de ces différentes initiatives nécessite l’engagement et l’accompagnement de tous, le peuple burkinabè, les partenaires techniques et financiers, les organisations sous-régionales, internationales et la communauté internationale. Tous, nous devons faire preuve de solidarité vis-à-vis des initiatives du Gouvernement. Aussi, nous devons être tous solidaires des personnes en situation de vulnérabilité (déplacées internes, les femmes enceintes et allaitantes, les enfants de moins de 5 ans, etc.). Le monde est un village planétaire et nous sommes tous embarqués dans le même train. C’est ensemble, dans un esprit de solidarité agissante que nous allons mettre fin à la malnutrition.

Ce que nous avons fait ces dernières années

Au Burkina Faso, The Hunger Project a compris la nécessité de fédérer les énergies pour venir à bout de la faim et de la malnutrition. Depuis plus de 25 ans, il développe et met en œuvre une approche appelée « Community Led-Development » (Développement piloté par la communauté) qui place les communautés au cœur de leur développement. Cette approche implique : i) la mobilisation, l’engagement et la responsabilisation des communautés à la base, ii) le genre et l’inclusion et iii) le développement du partenariat. Aujourd’hui, cette approche a permis aux communautés partenaires de THP-Burkina Faso de prendre en main leur développement et d’initier des actions pour l’atteinte de leur vision qui est d’éliminer la pauvreté, la faim et la sous nutrition.

Investir dans la nutrition, la clé pour un développement harmonieux

Investir dans la nutrition au Burkina Faso, c’est investir dans l’avenir. Investir dans la nutrition réduit les coûts du système de santé à long terme. Prévenir la malnutrition signifie réduire les cas de malnutrition, réduisant ainsi le coût du traitement.
Investir dans la nutrition, c’est investir pour l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, notamment l’ODD 2 sur la faim zéro et l’ODD 3 sur la santé et le bien-être. Rompre le cycle de la malnutrition nécessite donc des programmes durables et complets qui prennent en compte les aspects économiques, sociaux et environnementaux. Cela passe par une vision à long terme, un engagement continu et une solidarité agissante de toutes et de tous.

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