Le gouvernement burkinabè, à travers son ministère en charge de l’agriculture, a bénéficié de l’appui technique et financier du Fonds international de développement agricole (FIDA), pour la mise en œuvre du Projet d’appui à la promotion des filières agricoles (PAPFA) et du Projet d’appui aux filières agricoles dans les régions du Sud-ouest, Cascades, Hauts-Bassins et Boucle du Mouhoun (PAFA-4R). Le coût global de ces projets de développement s’élève respectivement à 40,1 milliards de francs CFA sur une durée de six ans (2018-2024) et de 73,5 milliards de francs CFA sur la période 2020-2026.

L’objectif global des projets est de contribuer à la réduction de la pauvreté et stimuler la croissance économique dans les régions de la Boucle du Mouhoun, des Cascades, des Hauts-Bassins et du Sud-ouest. De façon spécifique, les deux projets visent l’amélioration durable de la sécurité alimentaire et des revenus des exploitations agricoles intervenant dans la production et la valorisation de produits dans les filières riz, maraîchage, sésame, niébé, produits forestiers non ligneux et pisciculture. Débuté en 2019, le PAPFA prendra fin en mars 2024. Comparativement au PAFA-4R qui a débuté en 2020 et qui va se poursuivre jusqu’en 2026.

Le chef d’antenne de l’unité de coordination régionale des projets PAPFA et PAFA-4R, Issa Kouadima, rappelant l’importance de cet atelier bilan

Dans le cadre de leur mise en œuvre, il est prévu la tenue des ateliers régionaux de programmation avec l’ensemble des partenaires. Et la tenue de cet atelier bilan/programmation des activités de l’unité de coordination régionale s’inscrit donc dans cette dynamique. Selon le chef d’antenne Issa Kouadima, la tenue de cette rencontre est très capitale pour l’ensemble des acteurs car, dit-il, « elle permettra dans un premier temps de présenter le bilan global de mise en œuvre du PAPFA de 2019 au 31 octobre 2023 dans les régions des Hauts-Bassins et des Cascades ; dans un deuxième temps de présenter le bilan de mise en œuvre du PAFA-4R au 31 octobre 2023 ; et dans un troisième temps de partager avec l’ensemble des acteurs, les activités programmées pour l’année 2024 au titre du PAFA-4R dans les Hauts-Bassins et les Cascades ».

L’atelier a réuni des acteurs issus des régions des Hauts-Bassins et des Cascades. Il s’est ainsi déroulé en plénière sous forme de communications sur les sujets en rapport avec les objectifs fixés. Le bilan de chaque projet a été présenté par chaque responsable de sous-composante. La phase des échanges a permis aux participants d’apporter leurs contributions notamment sur les actions majeures proposées pour l’année 2024 dans le cadre du PAFA-4R. En termes de bilan des activités du PAPFA, le chef d’antenne de l’unité de coordination régionale des projets PAPFA et PAFA-4R, Issa Kouadima, a fait savoir que les résultats sont satisfaisants.

Lassane Kaboré, chargé de suivi-évaluation au niveau de l’antenne de Bobo-Dioulasso, juge le bilan du projet PAFA-4R satisfaisant

En témoigne quelques réalisations majeures qu’il a énumérées. En effet, pour le PAPFA dont la fin est prévue pour mars 2024, ce sont au total 271 organisations de producteurs de base qui ont été financées pour la production du riz, du niébé, du sésame et du maraîchage ; 856 hectares de bas-fonds rizicoles aménagés au profit des producteurs de la région des Hauts-Bassins et des Cascades ; 75 hectares de jardins maraîchers avec puits à grand diamètre aménagés ; 61.48 ha de périmètre maraîchers économe en eau aménagés ; 23.5 km de pistes de desserte réalisés ; 29 magasins de stockage de céréales et de conservation d’oignons construits ; 21 Sous projets de développement des filières (SPDF) financés ; et 704 plans d’affaires des micro-entreprises rurales financés dans les six filières. Sans oublier la diversité de formations reçues par les bénéficiaires pour leur permettre de mener à bien leurs activités.

Au total, de 2019 au 31 octobre 2023, le PAPFA a injecté dans les deux régions, environs 15 milliards de FCFA pour accompagner les producteurs dans la production agricole, dans la transformation et la commercialisation. Quant au PAFA-4R, dont les activités ont démarré dans les Hauts-Bassins et les Cascades en 2023, on perçoit déjà quelques résultats dont : 620 ha de superficie appuyés dans le financement des Sous-projets d’accès au marché (SPAM) pour la production du riz, du sésame et du maraîchage ; 163 ha de bas-fonds aménagés ; 14 ha de jardins maraîchers avec puits aménagés ; 03 ha de périmètre maraîchers économe en eau aménagés ; et 86 plans d’affaires de microentreprises rurales financés dans les filières PFNL (produits forestiers non ligneux) et piscicoles.

Les acteurs de mise en œuvre des projets PAPFA et PAFA-4R font le bilan des activités

Un bilan jugé satisfaisant par Lassane Kaboré, chargé de suivi-évaluation au niveau de l’antenne de Bobo-Dioulasso. « Le bilan est satisfaisant au 31 octobre 2023 parce que nous avons plus de 80% du taux d’exécution physique. Financièrement nous avons pu injecter plus d’un milliard de FCFA dans les deux régions. En perspective, comme c’est un projet qui continue jusqu’en 2026, il y a des activités qui sont en cours », a-t-il laissé entendre. En effet, au titre de l’année 2024, le PAFA-4R compte injecter plus de quatre milliards de francs CFA dans les deux régions que sont les Hauts-Bassins et les Cascades. Il a par ailleurs rappelé que le PAFA-4R est un projet qui vient comme une addition au projet PAPFA.

« C’est un rallongement du projet PAPFA qui prend en compte la région du Sud-ouest. Le PAPFA couvre trois régions seulement. Le financement additionnel prend en compte le Sud-ouest et d’autres filières qui ne faisaient pas partie du PAPFA. Il s’agit des produits forestiers non ligneux (PFNL) et la pisciculture », a-t-il expliqué. La mise en œuvre de ces projets a été confrontée à des difficultés dont celle liée à l’insécurité qui a rendu des zones d’intervention inaccessibles. Par ailleurs, le Covid-19 a joué négativement sur la réalisation de certaines activités qui nécessitaient un rassemblement, etc.

Le projet PAPFA étant dans sa dernière année de mise en œuvre, une stratégie est mise en œuvre pour pérenniser les acquis du projet. Ainsi, les directions régionales en charge de l’agriculture assureront la continuité de l’appui-conseil aux bénéficiaires dans le cadre de la stratégie de désengagement.

Romuald Dofini
Lefaso.net