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Diocèse de Dédougou : La connaissance de l’histoire, un potentiel de développement endogène

Publié le lundi 11 décembre 2023 à 19h47min

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Diocèse de Dédougou : La connaissance de l’histoire, un potentiel de développement endogène

La direction diocésaine de l’éducation catholique de Dédougou a organisé, dans la capitale de la région de la Boucle du Mouhoun, un panel sur le thème « Joseph Ki-Zerbo et l’histoire africaine », ce 9 décembre 2023. C’est une activité qui se veut la toute première édition des Journées d’études africaines (JEA) dans le diocèse. L’objectif étant de s’interroger sur l’importance de la connaissance et de la maîtrise de l’histoire dans l’édification de « nos nations africaines », selon les organisateurs.

Les Journées d’études africaines (JEA) sont une trouvaille de la direction diocésaine de l’éducation catholique de Dédougou. Elles aspirent à être une école communautaire fondée sur le dialogue intergénérationnel et sur la réflexion autour des questions contextuelles pour mettre en commun des idées porteuses d’actions individuelles et collectives et de développement. Les JEA sont une initiation à l’art de la vie, déclare le directeur diocésain de l’éducation catholique de Dédougou, l’abbé Alfred Wilfrid Diban Ki.

Une initiation, précise celui-ci, qui prend en compte les mutations sociales et économiques à partir des fondements culturels des communautés. Lesquels fondements culturels étant « des leviers de nos identités plurielles toujours ouvertes aux valeurs d’humanité », ajoute le prêtre.

Le directeur diocésain de l’éducation catholique de Dédougou, l’abbé Alfred Wilfrid Diban Ki.

Les études africaines, à en croire les organisateurs, sont aussi un espace de convergence des expériences intérieures et extérieures, un lieu de connaissance de soi et des autres. « C’est une bâtisse d’histoire où l’on apprend à être, à devenir soi par valeur ajoutée », commente le directeur diocésain. Il soutient que cette vision de l’éducation justifie le choix du thème de la première édition desdites journées qui lèvent un coin de voile sur la vie et l’œuvre de feu Joseph Ki-Zerbo, l’un des pionniers dans le domaine des études sur l’histoire de l’Afrique noire.

« Ces JEA sont une lecture d’un ancien, une écoute de la parole d’un ancêtre. Découvrir la vie et l’œuvre de Joseph Ki-Zerbo est un chemin pour nous jeunes, étudiants, élèves, etc. d’aller vers la construction de nos êtres dans l’intérêt fertile du panafricanisme avec des actes forts de décolonisation de nos esprits », a analysé Alfred Wilfrid Diban Ki. Le film documentaire de Dani Kouyaté titré « Joseph Ki-Zerbo – Identités/Identité pour l’Afrique » a, dans la foulée, été projeté pour permettre à la jeune génération de se faire une idée de la vision du développement théorisée par le professeur Ki-Zerbo.

Pierre Dakuyo, panéliste.

L’histoire comme référentiel de développement endogène

Pour donner du contenu à la thématique, deux panélistes sont convoqués : Pierre Dakuyo, porte-parole du chef de canton de Dédougou, et Kassoum Koné, conseiller d’éducation. De l’histoire de Dédougou, puisque c’est le thème que le premier a épluché, M. Dakuyo demande à la jeunesse de retenir que la cité du Bankuy a été créée au 16e siècle sur la base de l’entente entre deux hommes qui se seraient rencontrés par le fait du hasard. À l’écouter, Dédougou a évolué dans une ambiance de cohésion entre différents groupes sociaux jusqu’à l’arrivée du colon qui créa le canton dans les années 1910. De sa création à nos jours, ledit canton a été dirigé par trois chefs dont l’actuel. Il compte sept quartiers traditionnels.

Le second conférencier s’est penché sur l’importance de l’histoire dans la vie d’une nation. Il est formel que l’histoire n’est pas uniquement une discipline. Mais également « un effort de compréhension et d’explication qui concerne les sociétés dans leur devenir économique, politique et culturel ». Kassoum Koné martèle que la connaissance de l’histoire d’une communauté humaine aide à centrer le développement de celle-ci sur ses aspirations et ses besoins, d’où la notion de développement endogène. De l’avis du conseiller d’éducation, l’importance de l’histoire se mesure par ailleurs dans sa capacité à transmettre de génération en génération les valeurs qui gouvernent une société donnée.

Kassoum Koné, panéliste.

Ces communications ne sont pas tombées dans l’oreille du sourd. Elèves et étudiants de la ville de Dédougou, participants au panel, ont confié avoir beaucoup appris. « Je retiens que nous devons nous approprier notre propre histoire dans toutes ses manifestations, nous donner avec beaucoup de rigueur dans les études et ne jamais nous fermer aux autres communautés, afin de pouvoir enclencher notre développement centré sur nos besoins », a témoigné l’étudiante Alphonsine Toé.

Selon Alphonsine Toé, chaque peuple doit se rendre maître de son développement.

Yacouba SAMA
Lefaso.net

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