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Burkina/Journée mondiale du diabète : Le pays enregistre une prévalence de 7,6%, selon l’enquête STEPS 2021

Publié le lundi 13 novembre 2023 à 21h25min

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Burkina/Journée mondiale du diabète : Le pays enregistre une prévalence de 7,6%, selon l’enquête STEPS 2021

Les activités entrant dans le cadre de la commémoration de la Journée mondiale du diabète ont débuté ce lundi 13 novembre 2023, avec une conférence de presse animée par la directrice de la prévention et du contrôle des maladies non transmissibles, Dr Olivia Ouédraogo. Elle avait à ses côtés Dr Josiane Bouda, cheffe de projet prévention à l’ONG Santé diabète au Burkina Faso et Dr Seidou Zida, médecin praticien au Centee médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Pissy.

Depuis 2007, le 14 novembre a été décrété journée officielle des nations unies et rassemble des millions de personnes dans plus de 160 pays pour sensibiliser le grand public et plaider pour un meilleur engagement de tous dans la prévention du diabète, et pour un meilleur accès aux soins des patients diabétiques. Aujourd’hui, des millions de diabétiques n’ont pas encore accès aux médicaments et produits essentiels pour diabétiques, ni à des soins adéquats d’où l’importance du thème : « Accès aux soins du diabète » pour la campagne 2021-2023.

Au Burkina Faso, l’événement sera célébré sous le leadership du ministère de la Santé, en collaboration avec un regroupement de différents partenaires de la lutte contre le diabète dont l’ONG Santé diabète. Dans le cadre des activités de cette commémoration, une conférence de presse s’est tenue ce lundi 13 novembre 2023 à Ouagadougou. Objectif : sensibiliser les hommes et femmes de médias sur cette maladie qui touche, aujourd’hui, plus de 537 millions de personnes dans le monde. Selon les prévisions de la Fédération internationale du diabète, l’Afrique connaîtra la progression de la prévalence de diabète la plus importante dans le monde au cours de la période 2015-2045. Le nombre de personnes atteintes de diabète en Afrique augmentera de 134% au cours des 15 prochaines années, passant de 33 millions en 2030 à 55 millions en 2045.

Vue de l’assistance lors de la conférence de presse

Le diabète de type B est le plus important au Burkina Faso

Le Burkina Faso n’échappe pas à ce fléau. Les résultats de l’enquête STEPS 2021, livrés par la directrice du contrôle et de la prévention des maladies non transmissibles (DCPM), Dr Olivia Ouédraogo, font simplement froid dans le dos. Selon cette source, le pays a une prévalence de 7,6% de diabète contre 4,9% en 2013. C’est un potentiel d’environ 1 500 000 personnes qui sont concernées par cette maladie, estime-t-elle. Il faut noter qu’il existe trois formes principales de diabète. Le type B est le plus important au Burkina Faso. Selon Dr Ouédraogo, il s’exprime par une vision floue, la fatigue, la personne urine beaucoup et parfois le diagnostic est fait par les complications notamment des pieds diabétiques, une complication d’hypo-glycémie, des AVC ou alors des atteintes liées au rein, des vaisseaux ou une insuffisance rénale.

La directrice du contrôle et de la prévention des maladies non transmissibles (DCPM), Dr Olivia Ouédraogo, a dépeint une situation peu reluisante du diabète au Burkina Faso

« Avec les sensibilisations, il y a moins de complications qui sont découvertes. Mais ce qui est essentiel, c’est surtout les prévalences », a-t-elle souligné. Toujours selon les résultats de l’enquête STEPS 2021, la prévalence des glycémies anormales (prédiabete) était de 16,8% dans la population enquêtée avec 18,9% chez les hommes contre 14,8% chez les femmes. Ce qui donne un potentiel de plus de trois millions de personnes qui sont concernées. En ce qui concerne les facteurs de risques, il n’existe pas une cause précise mais un ensemble de facteurs de risques modifiables et non modifiables. Relativement aux facteurs de risques non modifiables, Dr Ouédraogo a, entre autres, cité la mauvaise alimentation, l’âge (à partir de 40 ans), la sédentarité, le stress, l’alcool, le tabac.

Des journalistes

Les actions du gouvernement

A l’instar des autres pays, il y a une bonne accessibilité des soins dans l’ensemble des formations sanitaires publiques et privés que ça soient les CSPS, les CMA, les CHR et CHU, assure la DCPM. Outre cela, elle note avec satisfaction l’existence des antibiotiques oraux en médicaments essentiels génériques. Ils sont accessibles à moindre coût à l’ensemble des personnes diabétiques. Sur le plan de la formation, de gros efforts ont été faits par les associations, la société civile ainsi que le ministère de la Santé. C’est du moins ce qu’a laissé entendre Dr Ouédraogo. En terme de perspective, elle préconise la mise à l’échelle de la formation Whopen pour faciliter la prise en charge du diabète et des maladies non transmissibles. « Si on est arrivé à amener la prévalence du VIH à moins de 1% dans la population générale, c’est parce qu’on a su standardiser la prise en charge », a-t-elle fait remarquer. A cela, il faut ajouter la formation des agents de santé à base communautaire, et assurer une meilleure accessibilité aux soins. Dans cette même lancée, elle estime que des efforts doivent être faits en ce qui concerne l’insuline.

Des gestes simples pour prévenir le diabète

Pour éviter les maladies non transmissibles et chroniques telles que le diabète, il faut adopter une alimentation saine et équilibrée, consommer beaucoup de fruits et de légumes et éviter les produits transformés. « Actuellement, nous avons plus tendance à aller acheter dans les shopettes du fin, prêt pour consommer alors que ces produits contiennent beaucoup de choses qui ne sont pas adéquates pour la santé. Et on oublie de consommer ce qui est tout frais à côté de nous notamment les légumes et les fruits. Pourtant, c’est ce qui est conseillé pour les maladies non transmissibles, les maladies chroniques tels que le diabète », déplore Dr Josiane Bouda, cheffe de projet prévention à l’ONG Santé diabète au Burkina Faso. Pratiquer 30 minutes d’activité physique trois à quatre fois par semaine réduit de 40% le risque de développer un diabète de type 2. Il est également impératif d’adopter une surveillance de son poids pour ne pas développer un surpoids ou une obésité.

Dr Josiane Bouda, cheffe de projet prévention à l’ONG Santé diabète au Burkina Faso, donne des astuces pour prévenir le diabète

Programme de la JMD

Pour rappel, un paquet d’activités est prévu dans le cadre de l’édition 2023 de la JMD. Au nombre de ces activités, on peut citer un cross populaire, une séance d’aérobic, une séance de plaidoyer avec les autorités mais aussi des séances de dépistages qui vont se dérouler non seulement sur Ouagadougou mais aussi dans pratiquement toutes les régions du Burkina Faso. « Tous les partenaires associatifs sont mobilisés pour qu’on ait ces séances de dépistage qui sont gratuits pour tout le monde », a indiqué Dr Bouda. En plus de ces activités, il y aura des moments de communication ou les médias seront inondés d’émissions, de spots concernant la sensibilisation sur le diabète.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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