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Drame survenu à La Mecque : Aucune victime burkinabè

Publié le mardi 3 février 2004 à 06h53min

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Lors de la lapidation de la stèle symbolisant Satan, dimanche 1er février 2004 à la Mecque, une bousculade a provoqué la mort de plus de deux cents pèlerins.
Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Moumouni Fabré, rassure qu’aucun pèlerin burkinabè n’a été victime de ce drame.

Sidwaya (S.) : Combien de fidèles musulmans burkinabè effectuent cette année le pèlerinage à La Mecque ?

Moumouni Fabré (M.F.) : Nous avons pu acheminer à la Mecque au total 1415 pèlerins qui sont partis en vagues successives. Deux premières vagues de 572 et 576 personnes, ensuite une troisième vague de 174 pèlerins et enfin une dernière vague avec 93 personnes qui s’est envolée mercredi dernier. Tous ceux que nous avions sur nos listes sont partis et du reste, nous avons essayé de faire un effort particulier pour ceux qui avaient versé leurs contributions auprès de l’Association des démarcheurs du Burkina. Nous avons voulu que ces gens qui avaient été pénalisés d’une manière ou d’une autre par l’attitude des démarcheurs puissent participer au Hadj. Ces personnes que nous avons pu retrouver et dont on a versé les contributions ont pu embarquer avec le dernier vol. Cela nous amène à penser à un autre système de collecte des fonds. Nous allons pour les prochaines éditions passer par les banques pour collecter les fonds. Ce qui va éviter les déperditions de fonds que nous avons constatées. Avant que le dernier vol ne parte, deux démarcheurs nous avaient approché parce qu’on avait dissipé les fonds de certains pèlerins.

L’un était de l’ordre de 16 millions et apparemment ils ont pu rembourser une bonne partie. Trois pèlerins par contre étaient restés sur le carreau parce que leurs contributions n’avaient pas été payées. Je me dis que nous pourrions améliorer la collecte des fonds en passant par le système bancaire sur toute l’étendue du territoire. Ce qui permettra au futur pèlerin de déposer son argent à la banque et celle-ci se chargera d’acheminer les fonds. De cette façon, les contributions ne seront plus dissipées comme nous l’avons connu de par le passé. Hormis ces difficultés qu’ont connues certains pèlerins dues à l’attitude des démarcheurs nous pouvons dire que tout s’est bien passé pour tous ceux qui se sont inscrits sur les listes de la Commission nationale d’organisation du pèlerinage à La Mecque (CNOPM).

S. : L’Association des démarcheurs du Burkina a été dissoute dernièrement en conseil des ministres.

Qu’en dites-vous si les membres de ladite association venaient vous voir pour une réhabilitation ?

M.F. : Il n’est pas question d’une réhabilitation parce qu’il ne s’agit pas d’une décision du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation mais plutôt de celle du conseil des ministres. Il y a aussi que l’objectif de la création de cette association, mentionné sur le récépissé de reconnaissance a été détourné. L’objectif était la collecte des fonds des pèlerins et la gestion de leurs bagages à l’aller comme au retour. Il n’était stipulé nulle part sur leur récépissé que cette association devait organiser le pèlerinage. Dans le journal Le Pays du 21 octobre dernier, les démarcheurs ont fait un communiqué dans lequel ils disaient qu’ils avaient pris leurs responsabilités et qu’ils organiseraient le pèlerinage. C’est une sorte de défiance à la structure même que l’Etat à mise en place. Leur fonction première n’était pas d’organiser le pèlerinage.

Cela doit être bien compris. Nous n’avons pas de difficultés avec X ou Y. Nous pensons que chacun doit jouer son rôle. Si tel est le cas, nous estimons que nous pourrons conjuguer les énergies pour mieux organiser le pèlerinage. En voulant interférer dans les rôles des uns et des autres, on crée à ce moment des confusions. Si les démarcheurs s’étaient conformés à l’esprit et à la lettre de leur récépissé, personne ne se serait attaqué à eux.

S. : Des bousculades survenues au cours de la lapidation de la stèle symbolisant Satan ont provoqué la mort de plusieurs pèlerins. Y a-t-il eu des ressortissants burkinabè dans ce drame ?

M.F. : Selon les informations que j’ai reçues, les victimes se chiffrent à plus de deux cents personnes. Aucun Burkinabè n’est parmi les victimes. Il s’agit essentiellement de Philippins et d’Indonésiens. Nos compatriotes n’ont pas du tout été touchés. Nous avons également eu la chance cette année que nos pèlerins habitent à quelque cinq cents mètres du lieu de lapidation des stèles. Ils n’ont pas beaucoup de distance à parcourir. Il arrive parfois que les pèlerins rentrent dans un tunnel qui est étroit pour effectuer le rite et s’il y a une bousculade, le risque d’asphyxie est très grand. Cette année, le danger est très minisé du fait que nos compatriotes sont logés à quelques centaines de mètres des trois stèles.

Ce que nous avons connu, c’est l’égarement de quelques pèlerins compte tenu du nombre élevé des pèlerins. Aux dernières nouvelles, il manquait deux personnes à l’appel mais on les aurait localisées au niveau de La Mecque.

S’étant perdus dans la vallée d’Arafat, ces deux compatriotes sont partis plutôt vers La Mecque parce qu’ils ne retrouvaient pas les tentes dans lesquelles les Burkinabè sont logés. Je viens de joindre nos pèlerins par téléphone et on me dit qu’on les a retrouvés à La Mecque et qu’on les conduira au niveau de la vallée d’Arafat. Cependant, je dois dire que nous avons eu deux personnes qui sont tombées malades. Elles ont piqué des crises de folies. Il y a une personne qui est extrêmement violente.

On a été obligé de l’interner dans un hôpital psychiatrique. La deuxième est, quant à elle, calme. On l’a même amenée pour faire ses rites à Arafat. Chez elle ça va mieux mais l’autre est complètement déséquilibrée. Je pense que cela doit être dû à l’effet de foule qu’elle a rencontré et on espère qu’elle va récupérer et qu’on pourra la ramener au pays. Nous n’avons pas pu avoir les identités précises de ces personnes.

S. : En dehors de ces deux cas de maladie, peut-on dire que tout se passe bien à La Mecque ?

M.F. : Nous pouvons affirmer que tout se passe bien. Les conditions de déroulement de ce pèlerinage sont bonnes, notamment au niveau des logements à La Mecque. Pour le moment, il n’y a aucun problème. J’avais veillé personnellement à ce que le bâtiment qu’occupent nos pèlerins respecte la législation saoudienne. Il y a une législation particulière en ce qui concerne les logements des pèlerins. Tout le monde a un lit, un matelas. Ce qui n’était pas le cas dans le temps. La législation prévoit maintenant que chaque pèlerin qui loge dans un bâtiment homologué doit avoir un lit et un matelas. Ce qui est respecté dans le bâtiment que nous avons pris.

Nous avons eu une petite difficulté avec nos compatriotes qui résident à La Mecque. Ceux-ci sont allés déposer leurs bagages dans notre bâtiment avant que les pèlerins burkinabè n’arrivent.
L’année prochaine, nous veillerons à ce que cela ne se reproduise pas. Cela est pénalisant pour nous parce que le bailleur de l’immeuble nous paie au prorata des pèlerins que nous y logeons. Si des gens viennent habiter comme cela sans débourser un franc, nous sommes obligés de payer à leur place. Ce sont des Burkinabè certes, mais il faudra qu’ils acceptent de payer leurs contributions.

S. : Auriez-vous un dernier mot ?

M.F. : Nous souhaitons que l’ensemble des pèlerins qui sont partis reviennent en bonne santé. Et que les parents qui attendent puissent fêter véritablement avec les membres de leurs familles qui étaient allés à La Mecque.

Enok KINDO


Fête de la Tabaski : Les fidèles musulmans sacrifient à la tradition

La grande prière de l’Aïd-el-Kébir a eu lieu, dimanche 1er février 2004, aux environs de 8 h 30 mn à la place de la Nation à Ouagadougou. Des milliers de fidèles musulmans ont pris part à cette prière dirigée par le grand imam de Ouagadougou, El Hadj Ibrahim Kouanda.

Soixante-dix (70) jours après le Ramadan, les mahométans commémorent la Tabaski. Communément appelée la fête du mouton, l’Aïd-el-Kébir est aussi une occasion de grandes prières collectives. Ils étaient des milliers à prendre d’assaut très tôt, le dimanche matin, la place de la Nation. Dans l’attente de l’arrivée du grand imam, Ibrahim Kouanda, plusieurs érudits de la religion musulmane se sont succédé à la tribune pour rappeler le sens de la Tabaski. Outre son caractère festif, l’Aïd-el-Kébir demeure un moment d’introspection pour chaque musulman. Elle symbolise l’affirmation de la foi en Dieu à l’image d’Abraham. Croyant fermement à Dieu, il a accepté sacrifier son fils unique. Un acte de piété et de dévotion dont chaque fidèle devrait être fier d’accomplir, a souligné le président de la communauté musulmane, El Hadj Aboubacar Sana.

Après la cérémonie de prière, l’imam Ibrahim Kouanda a prononcé des bénédictions à l’endroit de la Nation et de ses dirigeants. Une fois encore, l’on a imploré Allah pour qu’il fasse bon vivre cette année, au Faso. Que 2004 soit une année de paix et de prospérité pour le peuple burkinabè, a souhaité l’imam.

Jolivet Emmaüs Sidibé
PAG BELEGUEM

Sidwaya

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