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Protection des enfants : Les acteurs du réseau transfrontalier se rencontrent une deuxième fois pour un bilan à mi-parcours

Publié le mercredi 8 novembre 2023 à 22h30min

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Protection des enfants : Les acteurs du réseau transfrontalier se rencontrent une deuxième fois pour un bilan à mi-parcours

L’UNICEF organise les 8 et 9 novembre 2023 à Bobo-Dioulasso, la deuxième rencontre des acteurs du réseau transfrontalier de protection de l’enfant.

Débuté le mercredi 8 novembre, ce deuxième atelier des acteurs de protection de l’enfant du Burkina Faso et de la Côte-d’Ivoire consistera de façon globale à faire un bilan à mi-parcours et peaufiner le fonctionnement du réseau transfrontalier mis en place en avril 2023 à Ferkessédougou. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du projet ‘’Renforcer la gouvernance des zones frontalières pour consolider la cohésion sociale et prévenir les conflits, Burkina Faso-Côte d’Ivoire’’.

Après six mois de fonctionnement, la présente rencontre qui s’inscrit dans le cadre du projet ‘’Renforcer la gouvernance des zones frontalières pour consolider la cohésion sociale et prévenir les conflits, Burkina Faso-Côte d’Ivoire’’ permettra d’apprécier le fonctionnement du réseau dans l’optique de corriger les éventuelles imperfections et de déterminer les actions susceptibles d’améliorer son efficacité et sa durabilité.

Jean Pierre Sory : préfet de la région de Thologo, coordonnateur du réseau transfrontalier des acteurs de protection de l’enfant

Il sera présenté entre autres l’état des lieux sur la vulnérabilité et mouvements des enfants dans les zones frontalières depuis avril 2023 ; le bilan des six premiers mois du réseau BF&CI : Succès, contraintes, bonnes pratiques et leçons apprises ; la prise en charge des enfants associés aux forces et groupes armés (EAFGA)/enfants rencontrés lors des opérations de sécurisation du territoire (EROST) pour le cas du Burkina Faso.

Le Burkina Faso et la Côte- d’Ivoire, à l’image des autres pays de l’Afrique subsaharienne, sont confrontés à de nombreuses problématiques de protection des enfants parmi lesquelles la mobilité transfrontalière des enfants. Ces mouvements de population qui s’observent dans les deux sens trouvent en général leur explication dans la recherche du bien-être social.

Photo de famille

Par ailleurs la détérioration de la situation sécuritaire et la crise humanitaire subséquente au Burkina Faso, obligent très souvent des populations à se déplacer vers des zones offrant plus de sécurité. Ces déplacements affectent surtout les enfants. Les données du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR) indiquent qu’au 31 mars 2023, 2 062 534 personnes déplacées internes (PDI) avaient été enregistrées. De cet effectif, les enfants sont au nombre de 1 206 607 soit une proportion de 58,50% du nombre total des PDI. Les répercussions de la crise sécuritaire se font aussi ressentir du côté de la Côte d’Ivoire qui a accueilli des demandeurs d’asile ou réfugiés burkinabè.

Pour endiguer ce phénomène qui va grandissant, les acteurs de la protection de l’enfant des deux pays ont décidé de conjuguer leurs efforts afin de garantir une efficacité dans la lutte à travers des accords de coopération bilatérale.

Viviane Kanga Kossa directrice de l’action sociale au ministère de l’Emploi et de la protection sociale de Côte-d’Ivoire

En dépit des résultats engrangés dans la mise en œuvre de ces accords (Lutte contre la traite transfrontalière entre la République de la Côte-d’Ivoire et le Burkina Faso signé en décembre 2013 à Abidjan et le protocole d’accord de coopération en matière de protection des enfants en situation de mobilité transfrontalière signé entre les deux Etats en juillet 2019 à Ouagadougou), les deux pays ont estimé nécessaire de mettre en place un réseau transfrontalier de protection de l’enfant en vue de partager leurs expériences et mutualiser leurs efforts pour mieux réussir la lutte contre cette forme de violence faites aux enfants et partant toutes les autres violences qui peuvent survenir au cours d’une mobilité non encadrée.

L’appui du projet « Renforcer la gouvernance des zones frontalières pour consolider la cohésion sociale et prévenir les conflits » financé par le Fonds de consolidation de la paix (PBF) a permis d’opérationnaliser cette initiative à travers l’organisation, les 25 et 26 avril 2023 à Ferkessédougou en Côte d’Ivoire, d’un atelier consacré la mise en place dudit réseau.

Vue des participants

Les travaux de cette rencontre ont abouti à la mise en place d’une instance de coordination pour un premier mandat de deux (02) ans. Le réseau est porté par les ministères en charge de protection de l’enfant, de l’administration territoriale, les ONG et les partenaires œuvrant dans la protection de l’enfance des deux pays.

Selon Viviane Kanga Kossa directrice de l’action sociale au ministère de l’Emploi et de la protection sociale de Côte-d’Ivoire, ce sont des enfants qui sont en situation de vulnérabilité soit du Burkina ou de la Côte-d’Ivoire qui cherchent à avoir une meilleure vie, une sécurité de l’autre côté. « Ça peut être des enfants qui allaient à l’école et quand ils se retrouvent de l’autre côté il faut qu’ils reprennent l’école ça peut être aussi des enfants qui ont perdu tous leurs documents administratifs, les extraits de naissance…Donc quelqu’un qui n’a pas d’extrait est apatride et il faut trouver une solution. Il y a aussi le souci d’hébergement, de nourriture tout ce qui concerne la protection de l’être humain, lorsque ça s’applique à un enfant, ça devient encore une autre vulnérabilité » a-t-elle expliqué.

Constant Zoungrana : chef de service de la protection des initiatives de renforcement du système de protection de l’enfant à la direction générale de la famille et de l’enfant

Sur la problématique de la mobilité non encadrée des enfants, il y a également selon Constant Zoungrana chef de service de la protection des initiatives de renforcement du système de protection de l’enfant à la direction générale de la famille et de l’enfant, la question des enfants qui peuvent être victimes d’enrôlement. « Un enfant qui n’est pas accompagné, qui est en situation de mobilité non encadrée et donc vulnérable, est beaucoup exposé à l’enrôlement par les groupes extrémistes » a-t-il indiqué.

Le préfet de la région de Tchologo en Côte d’Ivoire assure la coordination du réseau assisté par le gouverneur de la région des Cascades au Burkina Faso qui assure le rôle de vice-coordonnateur.

De plus, au cours de cette rencontre, l’ensemble des acteurs réunis ont élaboré un projet de plan d’actions pour deux ans (2023-2025) qui doit servir de boussole pour le fonctionnement du réseau transfrontalier.

Haoua Touré
Lefaso.net

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