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Forum du cajou sahélien : Des acteurs réfléchissent sur l’avenir de la filière anacarde à Bobo-Dioulasso

Publié le mercredi 8 novembre 2023 à 10h30min

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Forum du cajou sahélien : Des acteurs réfléchissent sur l’avenir de la filière anacarde à Bobo-Dioulasso

La ville de Bobo-Dioulasso a abrité, du 7 au 9 novembre 2023, la 3e édition du Forum du cajou sahélien (FOCAS), couplée à la 2e édition des Journées nationales de promotion des produits de l’anacarde (JPPA). Ces journées visent ainsi à mettre en lumière les produits du cajou auprès des concitoyens et de l’Afrique qui ignorent souvent les merveilles du fruit de l’anacarde.

L’édition 2023 du Forum du cajou sahélien et des Journées nationales de promotion des produits de l’anacarde réunit les professionnels de la filière venant des pays de l’Afrique de l’Ouest, notamment, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Mali, le Bénin, le Ghana, le Togo, les deux Guinées, la Gambie et le Sénégal. Ces journées sont placées sous le thème : « Vulgarisation des résultats de la recherche scientifique et disponibilisation du matériel végétal à haut rendement : quelle synergie d’actions entre les pays sahéliens ? ». L’initiative est donc portée par le Comité interprofessionnel de l’anacarde du Burkina Faso (CIAB) et l’Alliance du cajou africain (ACA) en collaboration avec le Conseil burkinabè de l’anacarde (CBA).

Prennent part à cette activité, environ 300 experts et professionnels de la sous-région autour des questions relatives au développement de la filière anacarde. Au cours de ces trois jours de travaux, il est prévu des panels, des tables rondes, une exposition-vente des produits de l’anacarde, une visite d’entreprises, des dégustations des mets à base des produits de l’anacarde et une nuit des acteurs du cajou. Cette édition était placée sous le co-patronage du ministre en charge du commerce et celui en charge de l’agriculture ; tous représentés par le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Mariama Gnanou/Konaté.

Les participants du FOCAS 2023 à Bobo-Dioulasso

Au nom des patrons de l’évènement, elle salue l’initiative qui, selon elle, est une tribune pour aborder les problématiques communes de la filière anacarde des pays concernés et de faire la promotion des produits de l’anacarde du Burkina Faso. « Ces journées permettront aux acteurs clés de la filière du cajou dans la région sahélienne de collaborer, de trouver des solutions concertées et de promouvoir la filière anacarde dans les différents pays concernés », a-t-elle laissé entendre. Avant de rappeler la place importante qu’occupe cette filière dans l’économie des pays. « Il n’est plus à démontrer que la filière anacarde est un secteur vital pour notre sous-région. Elle représente des opportunités économiques substantielles, la création d’emplois et une source de revenus pour des milliers de familles. Toutefois, elle fait également face à des défis qui nécessitent une approche collaborative », a-t-elle souligné.

Ibrahim Sanfo est le président du Comité interprofessionnel de l’anacarde du Burkina. Dans son allocution, il a souligné tout d’abord l’existence de l’Alliance du cajou africain, plateforme d’échanges qui rassemble tous les acteurs africains de la filière anacarde. Son siège se trouve à Accra au Ghana. Et c’est sous l’initiative des acteurs directs burkinabè que l’ACA a organisé en 2018 à Bobo-Dioulasso, un forum dédié aux acteurs de la zone sahélienne : le FOCAS.

Ibrahim Sanfo, président du Comité interprofessionnel de l’anacarde du Burkina, rappelant l’importance de ces journées promotionnelles de la filière anacarde

« Eu égard au succès qu’a connu cette manifestation, le FOCAS est alors institutionnalisé et la 2e édition a lieu à Bamako au Mali en 2019. Après un passage à vide qui a duré trois ans, la 3e édition se tient à nouveau à Bobo en 2023. Cadre d’échanges spécifique sur les défis communs aux acteurs de la zone sahélienne, le FOCAS offre l’opportunité de faciliter le dialogue entre les acteurs directs et indirects de la filière, de partager des expériences innovantes dans tous les secteurs d’activités de la filière, de développer des partenariats stratégiques entre acteurs des secteurs du privé et du public en vue de soutenir la promotion de la filière », a martelé Ibrahim Sanfo.

Au nom de l’Alliance du cajou africain, Erneste Mintah, directeur général de l’Alliance pour le cajou africain, a salué le comité d’organisation pour la réussite de l’évènement

Par ailleurs, ces journées offrent l’opportunité aux acteurs de réfléchir sur la faible productivité de la majorité des vergers, l’absence ou l’indisponibilité de matériel végétal à haut rendement, les difficultés liées à la qualité des noix, aux maladies, à l’accès aux marchés internationaux et à la compétitivité. A l’en croire, le secteur emploie des millions d’acteurs directs et indirects qui tirent essentiellement leurs revenus des métiers du cajou. Cependant, dit-il, la filière fait face à des défis. « L’objectif global de ces journées est de faciliter le partage d’expérience entre pays ouest africains producteurs de noix de cajou et d’alimenter la réflexion sur les mesures à prendre pour mieux organiser et accompagner la filière au bénéfice de l’ensemble des acteurs », a-t-il dit.

Pour André Tandjiekpon, secrétaire exécutif du conseil international consultatif du cajou, cet évènement est d’une grande opportunité pour la promotion du cajou en Afrique

Ces assises interviennent à un moment où le Burkina Faso vient d’être retenu pour abriter la 18e conférence annuelle de l’Alliance du cajou africain en septembre 2024. Pour André Tandjiekpon, secrétaire exécutif du conseil international consultatif du cajou, l’évènement qui rassemble les acteurs de la filière anacarde, pendant trois jours, est d’une grande opportunité pour la promotion du cajou en Afrique, « en ce sens qu’il permettra aux délégués de l’industrie conviés de partager leurs expériences, d’apprendre les uns et des autres, de négocier des partenariats, de délibérer sur des mesures de renforcement de l’efficacité de l’industrie globale et de faire des affaires entre acheteurs et vendeurs des produits de cajou ou des services qui y sont rattachés ».

Au nom de l’Alliance du cajou africain, Erneste Mintah, directeur général de l’Alliance pour le cajou africain, a salué le comité d’organisation pour la réussite de l’évènement. Il a aussi salué l’initiative du FOCAS qui a été créé pour favoriser la coopération entre les pays sahéliens producteurs d’anacarde. Au cours de l’évènement, des prix seront décernés aux promoteurs, visant à les encourager et à reconnaître leurs contributions à l’industrie de l’anacarde.

La coupure de ruban marquant l’ouverture officielle des stands d’exposition

Le Burkina est l’un des principaux producteurs de cajou en Afrique de l’Ouest, avec une production annuelle moyenne de plus de 200 000 tonnes. Le cajou est principalement cultivé dans les régions des Hauts-Bassins, des Cascades, du Sud-ouest et du Centre-ouest du pays. Selon la balance commerciale édition 2021, la noix brute de cajou occupe le 4e rang des principaux produits d’exportation du Burkina Faso et 2e rang des produits agricoles exportés après le coton. En 2020, la valeur des exportations était estimée à 39 milliards de FCFA. Eu égard à sa forte capacité de création d’emplois et de génération de devises, la filière anacarde est positionnée comme une filière stratégique pour le Burkina Faso.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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