Situation nationale : « On vous dit d’aller défendre votre pays, et vous trouvez que c’est une sanction. C’est quoi la sanction ? », s’étonne Ismaël Cissé de ICEF-Burkina/BRICS
Face à la situation nationale de ces dernières heures, dominée par les « réquisitions » de leaders syndicaux et politique, de responsables de la société civile et de journalistes, l’initiative pour la coopération économique et financière Burkina-BRICS (ICEF-Burkina/BRICS) a animé une conférence de presse dans la soirée de ce mardi 7 novembre 2023 à Ouagadougou. Il s’est agi pour les responsables de l’organisation de partager avec l’opinion, une « motion de soutien à la transition ».
Les responsables de l’initiative pour la coopération économique et financière Burkina-BRICS (ICEF-Burkina/BRICS) ont, pour justifier leur soutien, présenté une année de gestion de transition porteuse d’espoir.
« Nous vivons tous au Burkina, nous voyons ce qui se passe, ce que nous vivons ici, ce que nos parents vivent au Village, ce que les Burkinabè vivent, et nous assistons ces derniers temps à des manifestations internes qui, normalement, attirent notre attention ; parce que, si nous ne prenons garde, d’abord, le peu d’espoir que nous commençons à ressentir depuis un certain temps, va se volatiliser. Vous vous rappelez que dans un récent passé, il ne se passait pas un jour où on n’entendait pas des villages se lever, des marchés déguerpis, des populations assassinées, des gens qui attendent en vain la nourriture. Depuis un certain temps, vous conviendrez avec moi que beaucoup de choses ont changé, et il faut maintenir justement ce cap, sortir la tête de l’eau, parce que de plus en plus, nous avons espoir.
Il y a un an et demi à deux ans, ce n’était pas seulement les terroristes qui nous terrorisaient, on commençait à perdre espoir. Aujourd’hui, vous êtes d’accord avec moi que l’espoir est permis », convainc le chargé de la formation et des questions économiques, Ismaël Cissé, principal orateur à la conférence.
C’est pourquoi, l’organisation demande à l’ensemble des Burkinabè d’œuvrer à faire front commun autour des autorités de la transition et à ne pas tergiverser sur les questions qui n’en souffrent pas.
Ainsi, sur l’actualité ardente de « réquisitions » de leaders syndicaux et politique, de responsables de la société civile et de journalistes, qui divisent l’opinion depuis quelques heures, le vice-coordonnateur, Mbaye Barry, rassure qu’il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières. "Ce décret de mobilisation générale existe il y a longtemps, aucun citoyen, encore moins ce collectif, n’a dénoncé l’acte. Et même qu’il y a d’autres Burkinabè qui ont déjà été embarqués sous ce décret. Pourquoi ce collectif n’a rien dénoncé par rapport à ce décret ?", soutient en substance M. Barry.
Un point de vue renforcé par Ismaël Cissé. « Avec tout le respect que nous devons au collectif (les organisations qui avaient projeté le meeting du 31 octobre 2023, ndlr), force est de reconnaître, pour notre part, que ces réquisitions sont loin d’être ciblées, sélectives et punitives. Elles sont encadrées par la loi, nous invitons les uns et les autres à la compréhension et à la retenue, pour la libération totale de notre cher pays, le Burkina Faso.(...). La réquisition est une loi (décret, ndlr) qui s’applique à tous, on n’a pas fait de différence ; que vous soyez soutien ou pas (de la transition, ndlr). Il y a eu des soutiens inconditionnels qui avaient maille à partir avec la justice, qui ont été jugés et enfermés (il cite deux bons, ndlr). Si nous voulons vraiment sauver ce pays, soyons objectifs, soyons sincères ; parce que nous avons vu dans un passé assez récent, qu’il y a eu des journalistes qui ont été agressés, des gens ont organisé des conférences de presse, ils ont été perturbés. Y-a-t-il eu une action ? Rien ne s’est passé », a évoqué Ismaël Cissé, pour qui, le pays est sur une bonne voie et les Burkinabè doivent s’accorder pour soutenir la dynamique.
« Imaginez un peu, on vous dit d’aller défendre votre pays et vous trouvez que c’est une sanction. C’est quoi la sanction ? Je pense que ça devrait faire réfléchir ceux qui sont-là ; ceux qui acceptent d’aller donner leur poitrine, ne voyez-vous pas qu’ils méritent respect ? Volontairement, ils acceptent aller donner leur poitrine, c’est un grand courage. Quand on vous réquisitionne, ça devient un évènement, un tremblement de terre parce que vous, vous ne devez pas aller, vous êtes supérieurs aux autres Burkinabè. Je pense qu’il faut qu’on enlève ça de nos têtes. Chacun a quelque chose à faire, on n’est pas obligé d’être au pouvoir pour servir le Burkina. Pas du tout. Si vous avez l’occasion d’aller là-bas, vous allez revenir avec une expérience ! Peut-être qu’il y a des informations que vous n’aviez pas, qui faisaient que vous aviez une autre vision de la situation ; parce que sur place là-bas, vous allez voir la réalité », défend M. Cissé.
O.L
Lefaso.net