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Journée mondiale de la santé mentale : Une conférence pour promouvoir l’accès à la prise en charge

Publié le samedi 28 octobre 2023 à 21h55min

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Journée mondiale de la santé mentale : Une conférence pour promouvoir l’accès à la prise en charge

Il est célébré chaque 10 octobre, la Journée mondiale de la santé mentale. Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a célébré en différé cette journée, ce vendredi 27 octobre 2023 à Ouagadougou, à travers une conférence sur le thème « Accès universel pour la santé mentale ».

Il a été rappelé qu’au Burkina Faso, en 2021, selon une étude réalisée, la prévalence des troubles mentaux au sein de la population a été évaluée à 33,49%. Chez les personnes déplacées internes, pour la même année, la prévalence des troubles mentaux était de 44,51%. En Afrique, 10% de la population serait aujourd’hui affectée par un trouble mental. La prévalence est encore plus élevée dans les zones à conflit, où une personne sur cinq vit avec des troubles mentaux.

Cette conférence a eu lieu à l’université Joseph-Ki-Zerbo.

Il est donc nécessaire d’agir et de faire comprendre que la santé mentale est importante, d’où cette conférence. Au Burkina Faso, le ministère de la Santé s’est engagé pour cette cause (l’élaboration d’un plan stratégique santé mentale qui couvre la période de 2022 à 2026). Cependant, il a été souligné que des gaps restent à combler, notamment dans le renforcement des ressources humaines, la disponibilité des médicaments en santé mentale, la réalisation de structures de prise en charge adaptées et une meilleure réponse à la situation sécuritaire.

Les facteurs qui perturbent la santé mentale

Le stress au travail, l’excès de travail, la vie quotidienne, la jeunesse qui est pensive de son avenir, etc., sont des facteurs qui favorisent les troubles mentaux. La crise sécuritaire est venue amplifier le phénomène chez les populations.

Dr Estelle Dabiré/Dembélé (au milieu, en jaune) a reconnu que la santé mentale est le parent pauvre du domaine de la santé.

« Au Burkina Faso, le combat est de mettre tous les outils qui vont permettre de pouvoir se faire accompagner lorsqu’on a des troubles et du stress au niveau de l’action humanitaire, de l’administration publique, du privé et des associations. Actuellement, notre défi principal est la question sécuritaire. Les déplacements de populations et les exactions ont entraîné des stress qui mettent à mal la tranquillité individuelle et collective. Durant cette conférence, nous avons parlé de tous les leviers qui existent pour pouvoir aller de l’avant, les défis et les perspectives qui s’offrent à nous », a fait comprendre la secrétaire générale du ministère de la Santé, Dr Estelle Dabiré/Dembélé.

Elle a ajouté que ce secteur n’est pas très connu et encouragé. Heureusement, les acteurs au niveau des universités, des centres hospitaliers et des partenaires techniques et financiers font beaucoup d’efforts pour prévenir et traiter ce mal.

Pr Kapouné Karfo (en lunettes et en chapeau) est le chef du service psychiatrique de l’hôpital Yalgado-Ouédraogo.

Pour le psychiatre, Pr Kapouné Karfo, devant un choc, tout le monde ne tombe pas malade. Dans une famille où il y a de nombreux troubles mentaux, tout le monde ne tombe pas malade. « Nous pensons qu’il y a des facteurs qui se conjuguent pour faire déclencher un trouble mental chez une personne. Il y a les facteurs génétiques, psychologiques, environnementaux et sociaux. Une fois qu’il y a une attaque terroriste ou une catastrophe naturelle, il y a des équipes qui font les premiers soins. Ces premiers soins sont très capitaux. Il y a des gens qui n’allaient pas développer la maladie s’ils venaient consulter le psychologue ou le psychiatre. Mais par ignorance, ils négligent le problème et pensent qu’ils peuvent résister. Puis, au bout de quelques temps, la maladie commence. La prévention joue un rôle très important. L’hygiène mentale est indispensable pour tout le monde. Mais comme la santé mentale est stigmatisée, les gens ne voient pas l’intérêt d’aller chez le psychologue ou le psychiatre. Et pourtant, nous sommes dans un monde où le stress est partout. Personne n’est à l’abri », a-t-il souligné.

En rappel, au niveau international (pour l’année 2023), cette journée est célébrée sous le thème « La santé mentale est un droit humain universel ». Cette journée vise à sensibiliser les populations sur la problématique et mener des plaidoyers auprès des décideurs.

SB
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