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32e édition concours africain de procès simulé des droits de l’homme : L’université Thomas Sankara sur la plus haute marche du podium

Publié le lundi 9 octobre 2023 à 12h30min

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32e édition concours africain de procès simulé des droits de l’homme : L’université Thomas Sankara sur la plus haute marche du podium

L’université Thomas Sankara est arrivée première à la 32e édition du concours africain de procès simulé des droits de l’homme Christof Heyns, qui s’est tenue du 3 au 9 septembre 2023 à l’université Kwame Nkrumah des sciences et technologies, à Kumasi au Ghana. Un concours qui réunit les facultés de droit d’Afrique, vise à former continuellement de nouvelles générations de juristes pour plaider des cas de violations présumées des droits de l’homme devant la Cour africaine. En plus de la première place qu’elle s’est adjugée, l’équipe de l’université Thomas Sankara a également été distinguée comme étant la meilleure équipe francophone, sans compter le prix du meilleur orateur francophone qu’elle a aussi reçu.

Pour sa deuxième participation au concours africain de procès simulé, l’université Thomas Sankara s’est donné toutes les chances de se hisser sur la plus haute marche du podium. Après la sélection des deux représentants que sont Abdoul-Rachid Tiemtoré et Tégawendé Davy Nacoulma, c’est un travail de titan qui a été abattu, avec l’accompagnement des enseignants et anciens candidats pour la rédaction des argumentaires ainsi que l’élaboration et la maîtrise de plaidoiries.

Les débats ont principalement porté sur des thèmes tels la corruption, l’exploitation minière illégale, la protection de l’environnement, le droit à l’éducation, les mauvais traitements des enfants, les mesures de restrictions en période de la pandémie de covid19, et les droits des minorités sexuelles en lien avec les valeurs traditionnelles africaines.

La compétition a connu deux étapes. Une première étape écrite au cours de laquelle les universités soumettent leurs argumentaires au nombre de 70 en ligne, et une deuxième étape orale qui consiste aux plaidoiries en présentiel à Kumasi. Cette deuxième étape concerne les universités qui ont été présélectionnés sur la base de la qualité de leurs écrits. Les plaidoiries orales connaissent plusieurs phases : les phases préliminaires, les quarts de finale, les demi-finales et la finale.

« Les joutes consistaient en un affrontement entre deux équipes d’universités différentes, et elles se tenaient en une heure, chaque équipe disposant de 30 minutes pour présenter ses arguments tantôt en position de Conseil des victimes de violations de droits humains, tantôt en tant que Conseil de l’État accusé des mêmes violations… La finale s’est tenue devant un panel d’éminents professionnels du droit (des avocats, juges nationaux et d’anciens juges de la Cour africaine des droits de l’homme et des professeurs de droit international) qui devait apprécier les équipes finalistes réparties en deux groupes (indépendamment de la barrière linguistique) à savoir la demande et la défense. C’est finalement l’équipe de la défense, constituée de l’université Thomas Sankara du Burkina Faso et Kenyatta University du Kenya qui a remporté la compétition », précise Dr Samson Mwin Sôg Mé Dabiré, enseignant chercheur et encadreur de l’équipe. Il reste convaincu que c’est le niveau de connaissance du droit international africain des droits de l’homme, le niveau de préparation des étudiants ainsi que leur culture générale, qui leur ont permis de se démarquer dans cette compétition.

Pour l’encadreur qui se dit fier d’être parvenu à « faire régner l’université Thomas Sankara sur le toit du continent africain », le concours africain de procès simulé, revêt plusieurs intérêts pour les étudiants qui y prennent part. Il permet d’inculquer aux étudiants le sens d’un apprentissage pratique en faisant face à de situations concrètes. « L’étudiant acquiert ici des aptitudes pour passer des faits au droit et du droit aux faits, pour défendre une posture et proposer une solution juridique », explique-t-il. Il ajoute que la préparation de la compétition, en plus de contribuer à une parfaite maîtrise du droit international, du droit international africain des droits de l’homme, de la procédure et de la jurisprudence de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, permet également aux étudiants de développer un sens de l’organisation et de la discipline. La préparation de ces compétitions se déroulant très souvent durant l’année académique, les étudiants apprennent ainsi à allier études et préparation du concours.

Participer au concours africain de procès simulé et occuper la première place, est une véritable fierté pour l’équipe de l’université Thomas Sankara, composée de Abdoul Rachid Tiemtoré, étudiant en Licence 3 et Tegawendé Davy Nacoulma, en master II droit international public. Ils confient que leur participation à cette compétition, leur a permis de se familiariser avec le système africain des droits de l’homme, de déceler leurs talents cachés en tant qu’homme de droit et enfin de contribuer par leur victoire au rayonnement de l’enseignement supérieur burkinabè sur le plan continental. Ils disent espérer que leur sacre obtenu au Ghana, incite beaucoup de leurs camarades étudiants à ce genre de compétitions.

La participation de l’université Thomas Sankara au concours n’a pas été sans ambages. A en croire Samson Dabiré, les difficultés d’ordre matériel et financier n’ont pas manqué. "Nous avons rencontré des difficultés pour réunir les conditions financières et matérielles, l’université seule ne pouvant pas couvrir toutes les dépenses liées au concours. Il a fallu, entre autres, faire des négociations avec les organisateurs du concours et l’université de Kumasi pour avoir des exonérations pour l’hébergement des étudiants. L’université Thomas Sankara a pu mettre à notre disposition un car pour le voyage jusqu’à Kumasi", fait-il savoir.

Il espère donc qu’au regard du sacre de ses poulains, un plus grand soutien des autorités leur soit accordé pour les prochaines compétitions, pour permettre aux étudiants de se préparer dans la quiétude et la sérénité. La 3e édition du concours mondial en droit pénal international à la Haye et le 33e concours africain de procès simulé en droits de l’homme qui se tiendra en septembre 2024 à Kigali au Rwanda se profilent déjà à l’horizon.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net

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