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Lutte contre la fistule obstétricale : Intensifier les actions pour l’épanouissement de la femme et de la jeune fille

Publié le vendredi 6 octobre 2023 à 21h39min

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Lutte contre la fistule obstétricale : Intensifier les actions pour l’épanouissement de la femme et de la jeune fille

Le Burkina Faso a commémoré en différé, ce vendredi 6 octobre 2023, la Journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale. La cérémonie officielle a eu lieu à Bobo-Dioulasso et elle a été marquée par plusieurs activités dont la formation des prestataires à la chirurgie et à la prise en charge holistique de la fistule obstétricale et une campagne d’opération chirurgicale des femmes victimes de ce mal.

Chaque 23 mai est commémorée la Journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale. L’édition de cette année 2023 était placée sous le thème : « 20 ans après, des progrès, mais pas assez ! Agir maintenant pour mettre fin à la fistule d’ici 2030 ! ». Quelques mois après, le Burkina Faso veut sacrifier à la tradition en commémorant en différé cette journée ce vendredi 6 octobre 2023 à Bobo-Dioulasso. Cette commémoration offre donc l’occasion aux acteurs de la lutte d’évaluer les acquis et de se pencher également sur les défis à relever.

La cérémonie officielle qui a eu lieu dans la ville de Sya était placée sous la présidence du ministre de la santé et de l’hygiène publique, représenté par la secrétaire générale dudit ministère, Estelle Dembélé /Dabiré. Dans son allocution, elle a rappelé l’importance de la lutte pour l’élimination de ce mal qui freine l’épanouissement de la femme.

Les participants à la cérémonie commémorative de la journée internationale pour l’élimination de la fistule obstétricale

« Nous commémorons la Journée internationale de la lutte pour l’élimination de la fistule obstétricale qui est un état de santé déplorable chez les femmes après un accouchement qui s’est mal passé. Ces femmes portent des séquelles qui les empêchent ainsi de vivre correctement. Elles ont des fuites et cela nuit gravement à leur qualité de vie », a-t-elle déploré.

En effet, la fistule obstétricale, lésion liée à l’accouchement prolongé dont l’impact est dévastateur, est une question négligée de santé publique. Elle est une perforation entre le vagin et la vessie et/ou le rectum. Elle provoque chez les femmes et les jeunes filles des fuites urinaires ou fécales qui les contraignent souvent à vivre dans des circonstances tragiques. Selon la secrétaire générale, le Burkina Faso compte régulièrement des cas chaque année, liés à des accouchements difficiles, notamment en zone rurale où les femmes n’ont pas suffisamment accès aux centres de santé.
« Depuis 20 ans, la communauté internationale essaie de prendre des dispositions pour améliorer les conditions d’accouchement et le temps de prise en charge et faire des interventions chirurgicales chez celles qui sont atteintes », a-t-elle indiqué.

Selon la représentante du ministre en charge de la santé, cette commémoration donne l’occasion de passer un message de réconfort à toutes ces femmes victimes de fistule

Selon la représentante du ministre en charge de la santé, cette commémoration donne ainsi l’occasion de passer un message de réconfort à toutes ces femmes victimes de fistule, afin que les accouchements se passent bien. Mais aussi, dire à ces femmes que les séquelles post-accouchement, dans le cadre des fistules, peuvent être opérées. « Il y a des chirurgiens qui sont formés pour cela au niveau des centres de santé et l’opération est gratuite avec l’apport de l’Etat et des partenaires », a rappelé la secrétaire générale du ministère de la Santé, Estelle Dembélé.

Eradiquer la fistule obstétricale d’ici à 2030

Pour aider ces femmes vivant avec une fistule obstétricale à guérir et à reconstruire leur vie, il est donc nécessaire de mutualiser les efforts afin de réduire les blessures et incapacités liées à la maternité. Un leadership politique et des investissements audacieux pourraient permettre d’éradiquer la fistule. Des partenariats ambitieux et des investissements à plus grande échelle sont impératifs pour mettre fin à la fistule d’ici 2030. C’est dans cette dynamique que le Fonds des nations unies pour la population est au côté du gouvernement burkinabè depuis des années dans cette lutte.

A cette journée commémorative en différé, l’UNFPA était représenté par la chargée de programme fistule obstétricale, Dr Nadine Ghilad Paré, qui a représenté le représentant résident de l’UNFPA au Burkina Faso. Elle a fait savoir que le Fonds des nations unies pour la population considère la fistule obstétricale comme une grave violation des droits de la femme. Pour elle, la fistule reste une preuve de l’inégalité d’accès aux services de santé de la reproduction.

La chargée de programme fistule obstétricale à l’UNFPA, Dr Nadine Ghilad Paré

La fistule obstétricale est un problème majeur de santé publique et de droits humains. Elle touche les filles et les femmes les plus vulnérables, souvent démunies, vivant dans les localités les plus enclavées et dont l’accès à des services de santé de la reproduction de qualité est difficile. C’est une lésion liée à l’accouchement qu’il est possible de prévenir et, dans la plupart des cas, de guérir. L’éradication de ce fléau exige des efforts conjoints de tous les partenaires au développement », a lancé Dr Nadine Paré.

Le Burkina Faso est engagé depuis 2003 dans la campagne mondiale pour l’élimination de la fistule, dirigée par l’UNFPA et ses partenaires. Et cette commémoration offre l’occasion aux acteurs d’évaluer les acquis et de se pencher sur les défis à relever. « Les défis à relever en matière de fistule obstétricale c’est de prévenir la survenue de nouveaux cas, en faisant en sorte que les femmes aient accès à des services de qualité, en réduisant également les mariages des enfants et les mariages précoces qui sont sources de fistules. Il faut faciliter l’accès à la prise en charge des femmes qui sont victimes de fistules à travers la chirurgie mais aussi travailler pour la réinsertion de ces femmes qui sont stigmatisées très souvent et qui sont mises au bas de la société », a-t-il souligné.

Sous le leadership du ministre de la santé, une coalition de partenaires techniques et financiers pour l’élimination de la fistule au Burkina Faso a été mise en place. Elle a pour ambition de répondre ainsi à cette nécessité, à travers le financement du dossier d’investissement et avec l’accompagnement de toutes les parties prenantes. « Nous sommes convaincus qu’en mutualisant nos efforts autour de partenariats solides, nous pouvons bien avant 2030 éradiquer la fistule au Burkina Faso », s’est-elle convaincue.

La photo de famille à l’issue de la cérémonie

Avant de réitérer l’engagement de l’UNFPA et des autres partenaires techniques et financiers à accompagner le gouvernement dans ses efforts pour l’élimination de la fistule obstétricale et pour l’atteinte des trois résultats transformateurs au Burkina Faso (Zéro besoin non satisfait en matière de planification familiale, zéro décès maternel évitable, zéro violence basée sur le genre et pratique néfaste).

Romuald Dofini
Lefaso.net

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