Dans le but de booster l’employabilité des jeunes dans les régions à fort défi sécuritaire, il a été mis en place le projet Job Booster SEC. L’initiative Job Booster SEC est un projet de trois ans (2021-2023) cofinancé par l’ambassade du royaume des Pays-Bas au Burkina. Il est mis en œuvre par un consortium composé de l’organisation néerlandaise de développement Woord En Daad, du SPONG et du Conseil national de la jeunesse du Burkina.

Dans l’exécution du projet, trois plateformes régionales multi-acteurs dénommées "Nin-Pukri" ont été mises sur pied. Elles ambitionnent améliorer l’environnement de la formation professionnelle et de l’emploi des jeunes à travers un dialogue efficace et de synergie d’action entre les acteurs concernés.

Ainsi en vue de promouvoir ces plateformes régionales et de renforcer leur ancrage dans les régions, Job Booster SEC organise chaque année un évènement appelé "72 heures des plateformes régionales Nin-Pukri". Ces 72 heures des plateformes régionales Nin-Pukri 2023, troisième édition du genre se tiennent du 5 au 7 octobre 2023 à Kaya, région du Centre-nord. Cette édition 2023 est placée sous le thème : " L’emploi des jeunes, un levier pour la stabilité socio-économique et sécuritaire du Burkina Faso".

Romaric Magloire Tarpaga, coordonnateur national du projet Job Booster SEC

L’objectif de ces plateformes régionales est de contribuer à l’amélioration de l’environnement de la formation professionnelle et de l’emploi des jeunes au Burkina Faso. De façon spécifique, il s’agit de présenter les actions des partenaires sociaux en matière de formation et d’insertion professionnelle des jeunes, d’animer des conférences en lien avec le thème en vue de susciter plus d’engament de la part des jeunes et de l’ensemble des acteurs. Il s’agit également de permettre aux acteurs de discuter encore de la nécessité de coordination des interventions et prendre des résolutions, d’offrir une rue marchande pour promouvoir et valoriser les microentreprises, les produits et le savoir-faire des jeunes des régions, inspirer les jeunes et contribuer à la cohésion sociale à travers une soirée de récompense ainsi que des activités ludiques et sportives pour renforcer la cohésion sociale entre populations et FDS.

Fidèle Ouédraogo, conseiller technique du gouverneur de la région du Centre-nord, représentant le ministre de la jeunesse

Selon Romaric Magloire Tarpaga, coordonnateur national du projet Job Booster SEC, ce projet se veut être une réponse à la question de l’emploi des jeunes, principalement les plus vulnérables. « Nous avons particulièrement choisi les régions à fort défi sécuritaire. Le phénomène de l’insécurité a forcé beaucoup de jeunes au déplacement. Ils n’ont plus de terre, ils doivent cependant survivre et prendre soins de leurs familles. Ce projet vise justement à redonner des opportunités, des perspectives à ces jeunes pour leur réinsertion afin qu’ils puissent gagner des revenus et gagner leur vie », explique-t-il.

Il rassure que le projet Job Booster SEC continuera parce qu’il y a un dispositif de pérennisation qui a été réfléchi pour permettre de continuer à donner des services, à faciliter le financement des projets des jeunes, même après la fin du projet.

Moumouni Dialla, président du Conseil national de la jeunesse (CNJ) et parrain

Cette cérémonie d’ouverture a été présidée par Fidèle Ouédraogo, conseiller technique du gouverneur de la région du Centre-nord, représentant le ministre de la jeunesse. Il a tenu à louer ce projet qui selon lui, contribue à lutter contre le chômage des jeunes, notamment ceux de la région du Centre-nord. « Ce projet vient contribuer à résoudre un problème crucial, celui de l’emploi des jeunes dans notre région. C’est avec beaucoup de fierté que nous l’avons accueilli et nous avons travaillé ensemble à ce que ça réussisse. A l’endroit des initiateurs du projet, je les félicite pour avoir tenu le pari, pour avoir su accompagner l’Etat en contribuant à donner de l’emploi pour les jeunes parce qu’un jeune qui a de l’emploi aujourd’hui, c’est 100, 200 jeunes qui auront des emplois demain à travers des emplois indirects. Nous sommes très reconnaissants vis-à-vis des porteurs du projet », soutient-il.

Cette édition 2023 des plateformes régionales est placée sous le parrainage de Moumouni Dialla, président du Conseil national de la jeunesse (CNJ) et de Christelle Kaloulé, présidente du conseil d’administration du SPONG. Au nom des deux parrains, Moumouni Dialla, également député à l’ALT a salué cette initiative.
« Nous avons accepté de parrainer cette initiative parce que la plateforme Nin-Pukri vise à mettre les jeunes en connexion et surtout booster la question de l’emploi des jeunes, trouver des opportunités pour les jeunes des régions du Centre-nord, du Sahel et de l’Est. Dans ce consortium, le CNJ qui est la représentation nationale des jeunes du Burkina est membre. Donc pour nous, une activité qui vise à promouvoir l’employabilité des jeunes, nous sommes obligés de l’accompagner au regard du contexte sécuritaire, au regard des préoccupations majeures d’emplois qui minent l’épanouissement de la jeunesse du Burkina Faso », a-t-il indiqué.

Christelle Kaloulé, présidente du conseil d’administration du SPONG

Il s’est réjoui déjà des productions des jeunes à l’issue de la visite des stands où sont exposés des expertises locales. « Nous sommes très satisfaits. Je pense qu’actuellement, la dynamique gouvernementale, c’est d’ailleurs ça. Produire ce que nous consommons et consommer ce que nous produisons. Et quand on regarde l’ensemble des exposants, ils ont fait des produits Made in Burkina Faso. Et c’est tout ce que nous encourageons actuellement pour la relance économique mais surtout pour l’épanouissement de la jeunesse dans leur créativité », se réjouit-il.
Moumouni Dialla a invité les jeunes à abandonner les mauvais comportements et se concentrer sur le travail pour l’essor socioéconomique du Burkina Faso et le bien-être des jeunes et de leurs familles. Il les a également invités à cultiver les valeurs d’unité, de cohésion et jouer leur partition dans la lutte contre le terrorisme afin que le pays retrouve sa paix d’antan.

Les participants à cette cérémonie d’ouverture

Ce projet d’un coût global de 6 millions d’euros, soit plus de 3,9 milliards de FCFA intervient dans les régions à fort défi sécuritaire à savoir le Centre-nord, le Sahel et l’Est. Il vise à stimuler 10 000 emplois des jeunes dont 60% de femmes dans les zones d’intervention à travers notamment à travers notamment le renforcement des capacités des acteurs pour une promotion de l’emploi décent des jeunes et de l’influence des politiques. Il s’agit aussi de faciliter l’accès des jeunes à des formations de qualité en vue d’améliorer leur employabilité, d’obtenir un emploi indépendant, décent et durable.

Visite des stands par les officiels

En termes de réalisation, le projet a permis du 1er Janvier 2021 au 10 juillet 2023 de former 12 229 jeunes (77,44% de femmes), de coacher 6 749 jeunes à l’auto emploi (72,09% de femmes) et de stimuler 6 552 emplois (72,98% de femmes). Un montant de 116.896.950 FCFA de crédit a été mobilisé au profit de 208 jeunes.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net