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Burkina Faso : Les Organisations professionnelles des médias rejettent l’adoption du projet de loi sur le CSC

Publié le vendredi 6 octobre 2023 à 06h03min

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Burkina Faso : Les Organisations professionnelles des médias rejettent l’adoption du projet de loi sur le CSC

Les Organisations professionnelles des médias ont animé une conférence de presse le jeudi 5 octobre 2023, au cours duquel elles ont réaffirmé leur engagement à se battre pour la défense de la liberté d’expression et de la presse.

Le conseil des ministres, en sa séance du 4 octobre 2023, a adopté un projet de loi organique portant création attributions, composition, organisation et fonctionnement du Conseil supérieur de la communication (CSC), malgré la contestation. Selon le rapport du conseil des ministres, les innovations majeures portent notamment sur l’élargissement du champ de compétences et des attributions du CSC, la fixation de profils obligatoires pour la désignation des membres du collège des conseillers et le changement du mode de désignation du président du CSC.

Ce sont autant de propositions qui passeront dans les prochains jours devant les députés de l’ALT. Ce projet de relecture de la loi organique sur le CSC n’est pas du goût des Organisations professionnelles des médias (OPM). Ils l’ont exprimé au cours d’une conférence de presse, ce jeudi 5 octobre 2023, à Ouagadougou. Pour les membres des OPM, ce projet de loi est une négation totale du régime de la liberté de la presse. « Conformément à ce que le gouvernement nous donne à voir en ce moment, sa volonté affichée est de se substituer au régulateur ou de placer le CSC sous son autorité. La preuve évidente, c’est l’annonce du changement du mode de désignation du président du CSC », a souligné le président du Centre national de presse Norbert Zongo, Guezouma Sanogo, après avoir rappelé la situation de suspension de RFI, France24, LCI, Oméga Fm et, récemment, de Jeune Afrique.

Le président du Centre national de presse Norbert Zongo, Guezouma Sanogo

Contrairement à la loi organique du 14 février 2013 qui prévoit à son article 28 que « le président du CSC est élu par ses pairs et nommé par décret du président du Faso », le pouvoir du MPSR II prévoit désormais, selon le projet de loi en cours, que le CSC est placé sous l’autorité et la responsabilité d’un président nommé par décret du président du Faso parmi les membres du conseil. Une fois nommé, le président exerce ses fonctions jusqu’à épuisement de son mandat de conseiller, sous réserve des dispositions de l’article 24 de la présente loi. Le président est adjoint par un vice-président qu’il désigne parmi les conseillers. A l’unanimité, ils nourrissent l’espoir « que cela ne passera pas ».

Faut-il le rappeler, les OPM ont pris part à l’atelier du ministère de la Communication pour dénoncer ces dispositions. « Il y avait une dizaine de professionnels de médias venus d’horizons divers. De façon unanime, nous avons remis en cause les dispositions de la loi que nous trouvons non pertinentes. Outre la nomination du président du CSC par le président de la transition, il est dit qu’il faut avoir entre 35 et 50 ans pour pourvoir être membre du collège. Nous avons estimé que ce plafonnage n’était pas pertinent. On s’est demandé s’ils sont en train de tailler un profil pour quelqu’un. A notre grand surprise, le projet a été adopté », s’indigne le secrétaire général de l’Association des journalistes du Burkina, Boukary Ouoba.

Le secrétaire général de l’Association des journalistes Burkinabè, Boukary Ouoba s’insurge contre les innovations du projet de loi

Les journalistes se sentent jetés en pâture par les autorités. « Lors de l’atelier du ministère de la Communication, nous avons demandé au gouvernement, cinq places de conseillers pour les journalistes. Ce qui devait amener à réduire le nombre de conseillers affectés par la présidence du Faso. On s’attendait à ce que cette disposition soit prise en compte. Il y a des associations qui ont demandé que le CSC mette dans ses attributions l’éducation aux médias. Même là, ils n’ont pas tenu compte », déplore le président du Centre national Norbert Zongo.

Estimant que les transitions sont des moments de grandes réformes et non des moments de reculs démocratiques, Guezouma Sanogo et ses camarades ont lancé un appel aux plus hautes autorités de la transition, notamment le Premier ministre, le président de l’ALT et surtout au président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré : « En ce moment précis, les Burkinabè attendent que les acquis démocratiques soient consolidés et non jetés à la poubelle ».

Vue des journalistes

En tout état de cause, les OPM se réservent le droit, en fonction de l’évolution de la situation, de se battre pour la préservation des acquis démocratiques et particulièrement pour la défense de la liberté de la presse. « Nous avons des actions en vue que nous ne pouvons pas présenter ici. C’est aussi un appel que nous lançons à vous tous en tant que journalistes, de pouvoir contribuer à la réflexion de propositions d’actions afin de faire barrages à ce projet de loi », a lancé M. Boukary Ouoba.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 6 octobre 2023 à 01:38, par Bob En réponse à : Burkina Faso : Les Organisations professionnelles des médias rejettent l’adoption du projet de loi sur le CSC

    C’est ce qui arrive quand on n’est pas conséquent. Le corporatisme effréné des journalistes rappelle la boulimie des promoteurs immobiliers. Chaque combat affaiblit le combattant et en défendant l’indéfendable comme la suspension de RFI, France 24, JA autres médias français, nos journalistes ont manqué de psychologie. Avec l’implication directe de Rissa ah Boula du côté des rebelles et terroristes maliens ennemis du Mali doc de l’AES et du Burkina on se rend compte que la suspension de radio Oméga était justifiée. Que dire maintenant du MENSONGE de l’OPM qui s’est dite mandatée par radio Omega qui a démenti ? Cette sortie vous a décrédibilisé. Le CSC est toujours paritaire et les conseillers sont libres et responsables. La nomination du président même s’il est du côté gouvernemental ne sera pertinent qu’en cas d’égalité des voix. Il faut donc lutter pour équilibrer plutôt la représentation des différentes parties. Enfin comme pour les promoteurs immobiliers, la loi est impersonnelle et s’impose à tous. Au lieu de la rejeter de manière incantatoire, c’est mieux d’organiser un plaidoyer au niveau de l’opinion et des autorités. Pour beaucoup de burkinabé la liberté de presse et d’expression est un luxe qu’une poignée d’individus vit, l’immense majorité n’ayant que très peu accès aux médias et autres plateformes excepté quelques réseaux sociaux. Vouloir en faire un sujet d’affrontement n’apporte que la division et le désordre.

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    • Le 6 octobre 2023 à 09:05, par kwiliga En réponse à : Burkina Faso : Les Organisations professionnelles des médias rejettent l’adoption du projet de loi sur le CSC

      Bonjour Bob,
      Plutôt que de tourner autour du pot et de tenter de comparer ce qui n’est pas comparable, ressortez-nous la classique et incontournable justification : "en temps de guerre, on ne peut pas dire ce qu’on veut/des mesures d’exception s’imposent" et ça, ça fonctionne formidablement bien, car tout opposant devient forcément un "apatride".
      Donc, vive le musèlement de la presse et de toute voie discordante, vivent les menaces, le harcèlement, les enlèvements,... bref, vive la dictature qui construit des bases solides, pour s’implanter à long terme.

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  • Le 6 octobre 2023 à 06:36, par HUG En réponse à : Burkina Faso : Les Organisations professionnelles des médias rejettent l’adoption du projet de loi sur le CSC

    Voyez vous, j ai peur de certains burkinabé.Il suffit d avoir quelque avantage et ils renient la deontologie et autres.Courage aux journalistes.Ne vois laissez pas impressionner par les putschistes et leurs acolytes.Moi HUG je suis toujours opposé a la.pensée unique.

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  • Le 6 octobre 2023 à 07:47, par Made En réponse à : Burkina Faso : Les Organisations professionnelles des médias rejettent l’adoption du projet de loi sur le CSC

    C’est très bien fait pour vous. On a vu ici des médias à la limite félicité ce régime par rapport à certaines prises de décision pourtant incorrectes. Par exemple les faux coup d’État inventés, la libération forcée de la dame de komsilga, etc... Bravo au régime.

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  • Le 6 octobre 2023 à 08:32, par Indjaba En réponse à : Burkina Faso : Les Organisations professionnelles des médias rejettent l’adoption du projet de loi sur le CSC

    En tout cas l’actuel président du CSC manque d’audace et doit rendre compte sur sa gestion. Chaque agent public doit justifier son salaire. Ce président de CSC doit absolument donner son point de vue sur le fait que le gouvernement ait sanctionné lui même RFI ou Oméga. Depuis ces incidents, il tient à jouir du confort du silence. Non, c’est trop facile. Il doit rendre compte au peuple qui le paie. Plusieurs Burkinabè ont donné leurs points de vue sur cela et Mr le président préfère se terrer dans le silence. trop facile. Avec ou sans modification de la loi, moi je crois que l’actuel président n’est pas à la hauteur de la tâche.

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  • Le 6 octobre 2023 à 09:16, par Article 37 En réponse à : Burkina Faso : Les Organisations professionnelles des médias rejettent l’adoption du projet de loi sur le CSC

    Ce qui arrive pour le CSC est une première étapes de passage en force pour des réformes qui n’avaient pas été prévu par l’acte fondamental du MPSR, faire la guerre et recouvrer les territoires occupé, ne peut devenir légiférer pour rendre le pays ingouvernable pour les successeurs.
    Si on y prend garde, un désorganisation du pays est prévue pour les décennies à venir.

    On verra ce qui va être de si nouveau dans la constitution que les constituantes d’avant n’avaient pas vu. Il faut finir vite avec cette transition et passer à un régime civil seul gage de stabilité et d’entente avec tous les pays du monde.

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  • Le 6 octobre 2023 à 09:53, par L’enfant du desert En réponse à : Burkina Faso : Les Organisations professionnelles des médias rejettent l’adoption du projet de loi sur le CSC

    Le moment est venu pour tous les patriotes épris de libertés et de justice de se lever pour faire barrage a l’arbitraire et a la pensée unique qui menacent sévèrement toutes les acquis obtenus de hautes lutte.pensons a l’avenir du pays car l’insécurité ne sera pas éternelle,le président IB egalement. Comme dira l’autre l’avenir c’est ce que nous faisons aujourd’hui

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  • Le 6 octobre 2023 à 10:39, par Sacksida En réponse à : Burkina Faso : Les Organisations professionnelles des médias rejettent l’adoption du projet de loi sur le CSC

    De toute facon, il en est ainsi donc de l’opportunisme et de la Dictature Pueriles parvenue a la plus haute fonction publique de l’Etat Burkinabe, l’on pietine la Liberte et des Principes elementaires moraux et Democratique Credibles pour une meilleure gestion publique. Donc les Sages nous enseignent que l’on apprecie la sante que lorsqu’on l’a perdue. C’est un Drame pour tous ceux qui ont vendu leur conscience politique et Professionnelle, l’Ethique et la Deontologie de leurs metiers contre le Mensonge, la Corruption Endemique et les Nepotismes pour leurs Interets Personnels Egoistes et egocentrique. En fait, c’est dans une Prison qu’ils s’engouffre sans se rendre comptes des betises de l’esclavagisme politique et politicienne contre des Interets fondamentaux du Peuple Burkinabe. C’est ainsi que les masques de l’opportunisme et de l’Incompetence professionnelle deroule sa manifestation de la facon la plus Nauseabonde et l’histoire politique continue dont la Finalite serait l’heure durant Bilan. Salut

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  • Le 6 octobre 2023 à 12:39, par SOME En réponse à : Burkina Faso : Les Organisations professionnelles des médias rejettent l’adoption du projet de loi sur le CSC

    A ne pas s’etonner de retrouver les emes tristes sires qui ecument internet pour faire leurs basses oeuvres d’intoxication contre la lutte de ce peuple. On vous comprend : vous gagnez votre miserable vie ainsi, mais on vous garde a l’oeil : les alets locaux, les ennemis inerieurs, etc c’en est fini. Critiquez mais critiquez avec objectivité
    SOME

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  • Le 6 octobre 2023 à 14:54, par Sambo Sidibé En réponse à : Burkina Faso : Les Organisations professionnelles des médias rejettent l’adoption du projet de loi sur le CSC

    Quand chacun comprendra ou acceptera l’idée que le Burkina est sous un régime dictatorial les avis seront plus éclairés

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  • Le 7 octobre 2023 à 13:53, par Sacksida En réponse à : Burkina Faso : Les Organisations professionnelles des médias rejettent l’adoption du projet de loi sur le CSC

    Ecoutez Internaute 8, meme sous la Revolution Democratique et Populaire d’Aout, les Comites de Defense de la Revolution, les Comites Sectoriels Ministeriels, les Comites de Garnisons, les Comites Provinciaux et les Comites Geographiques etc, les Membres des Bureaux sont elus en Assemblees Generales, de leurs structures et qui sont ensuite enterines par les Instances Superieures, c’est cela la Democratie Populaire et Credibles. Salut

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