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Communication de crise : Le CSC enseigne les bonnes pratiques aux journalistes de Bobo-Dioulasso

Publié le samedi 26 août 2023 à 17h47min

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Communication de crise : Le CSC enseigne les bonnes pratiques aux journalistes de Bobo-Dioulasso

Le président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Abdoulazize Bamogo, a échangé, dans l’après-midi de ce vendredi 25 août 2023, avec les responsables de médias de la ville de Sya. Il s’est agi pour lui de présenter aux participants les instruments que le CSC a adoptés en vue d’amener les journalistes à prendre en considération la responsabilité sociale des médias dans ce contexte de crise sécuritaire et de tension sociale que le Burkina Faso traverse.

Le Conseil supérieur de la communication (CSC), dans sa mission de régulation des médias, a élaboré trois instruments destinés aux professionnels des médias et à l’ensemble des citoyens burkinabè : la charte de bonne conduite des médias confessionnels ; le guide de gestion des émissions à caractère confessionnel dans les médias non-confessionnels ; les sept points de vigilance à l’attention des professionnels des médias.

A cela s’ajoute les dix conseils aux citoyens burkinabè pour des comportements responsables sur les réseaux sociaux et dans les émissions d’expression directe. L’objectif est de mieux réguler les contenus médiatiques dans un contexte de crise sécuritaire et de tension sociale.

Les participants à la rencontre avec le président du Conseil supérieur de la communication.

C’est pour donc assurer une meilleure appropriation de ces instruments par les acteurs médiatiques que le président du CSC a effectué ce déplacement de Bobo-Dioulasso. « C’est une rencontre de partage avec les hommes de médias de Bobo-Dioulasso sur les instruments que le CSC a adoptés en vue de les amener à mieux prendre en compte la responsabilité sociale des médias dans un contexte difficile de crise sécuritaire et de tension sociale que le pays traverse », a campé Abdoulazize Bamogo.

Parmi les instruments présentés, il y a les sept points d’attention pour une meilleure prise en compte de la responsabilité sociale des médias dans un contexte de crise sécuritaire et de tension sociale. « A travers cet instrument, nous disons que les médias ne peuvent plus continuer à faire leur travail aujourd’hui comme ils le faisaient il y a quinze ans en arrière. Il faut désormais se demander si ce que je vais dire, ce que je vais écrire ; ne va pas causer plus de tort que de bien (…) parce que le journaliste, le média, ne travaille pas contre son pays, il travaille pour son pays », a expliqué Abdoulazize Bamogo.

Le président Bamogo a invité les professionnels de médias et l’ensemble des concitoyens à s’approprier pleinement ces instruments.

Dans la même lancée, la charte de bonne conduite des médias confessionnels a été adoptée en vue de faire des médias, des outils de promotion de la paix, de la tolérance, du vouloir-vivre collectif et du développement harmonieux du Burkina Faso. Pour ce qui est du guide de gestion des contenus à caractère confessionnel dans les médias non-confessionnels, il a pour ambition de servir de boussole aux acteurs des médias non-confessionnels dans le cadre de la réalisation et de la diffusion de contenus à caractère confessionnel.

Par ailleurs, le président Bamogo a présenté aux participants les dix conseils aux citoyens pour des comportements responsables sur les réseaux sociaux et dans les émissions d’expression directe. En décidant donc d’outiller les responsables de médias de la ville de Bobo-Dioulasso sur ces instruments, le CSC sollicite leur accompagnement pour la promotion desdits guides. « Nous attendons d’eux qu’ils prennent en considération ces instruments, qu’ils les mettent en application dans leurs activités au quotidien », a souhaité Abdoulazize Bamogo.

Au regard du rôle important que les médias peuvent jouer dans une société, dans la promotion de la cohésion sociale et du vivre-ensemble, le président du CSC a invité les professionnels de médias et l’ensemble des concitoyens à s’approprier pleinement ces instruments, afin que chaque prise de parole de Burkinabè contribue à bâtir une cohésion sociale et une paix durable au Burkina Faso.

Le président du CSC a fait de Mountamou Kani, ambassadeur du CSC dans les Hauts-Bassins.

Protéger les mineurs

Au cours de cette rencontre, le président du CSC a aussi expliqué la décision qui interdit la diffusion, sur les chaînes de télévision, de programmes qui font la promotion de l’homosexualité. A l’entendre, cette décision, adoptée le 24 août dernier, se justifie par la recrudescence des programmes audiovisuels exposant des scènes d’homosexualité ou en faisant la promotion. Ces programmes sont malheureusement accessibles aux mineurs. Cette décision vise ainsi à assurer une meilleure protection des enfants contre les contenus susceptibles de nuire à leur épanouissement.

« Le Conseil a tenu, le 26 juillet 2023, une rencontre d’échanges avec les distributeurs de services audiovisuels existant au Burkina Faso, afin de les sensibiliser sur la question. Dans la même dynamique, le Conseil a procédé à la relecture de la décision n°2014-0008/CSC/CAB/SG du 14 mai 2014 portant protection des mineurs contre les programmes des télévisions pouvant nuire à leur épanouissement. La nouvelle décision, adoptée dans ce sens, classe parmi les programmes interdits de diffusion en clair, les programmes comportant des scènes à caractère homosexuel, au même titre que ceux contenant des scènes pornographiques ou de très grande violence. Dans le même sens, la décision proscrit toutes les chaînes qui font la promotion de l’homosexualité ou encouragent la pratique », a détaillé M. Bamogo.

C’est donc dire que les éditeurs de services audiovisuels doivent prendre des mesures pour classer ces programmes dans la catégorie de ceux interdits aux moins de 18 ans et qui ne peuvent être diffusés que dans un service crypté. En outre, il est prévu que les chaînes de télévision destinées aux enfants et aux adolescents soient exemptes de tout contenu ou scène à caractère homosexuel. Ainsi, sur interpellation de l’instance de régulation, il reviendra aux distributeurs de services audiovisuels (distributeurs de bouquets) établis au Burkina Faso de prendre des mesures pour retirer ces chaînes de leurs offres.

Mountamou Kani, président de l’Association des patrons de presse de la région des Hauts-Bassins, et directeur de publication de L’Express du Faso, exprimant sa joie.

Mountamou Kani, ambassadeur du CSC

A cette rencontre, le président du CSC a fait de Mountamou Kani, président de l’Association des patrons de presse de la région des Hauts-Bassins, et directeur de publication de L’Express du Faso, ambassadeur du CSC dans les Hauts-Bassins. Ainsi, il pourra désormais accompagner le CSC dans sa mission de régulation des médias dans la région. Toute chose qui satisfait M. Kani qui n’a pas manqué d’exprimer sa joie. « C’est un honneur et une marque de confiance que je me dois de mériter », a-t-il lancé.

Il a également souligné que cette rencontre avec l’autorité de régulation est une occasion pour les hommes de médias d’échanger sur les questions du moment en ce qui concerne la régulation de l’information en cette période difficile pour le pays. « Le président nous a transmis un certain nombre d’instruments dont le contenu doit nous permettre de faire mieux notre travail, et c’est à nous de nous l’approprier.

L’ensemble des confrères ont tous compris la nécessité pour nous d’adopter ces nouveaux comportements qui ne sont pas en réalité nouveaux. C’est juste un rappel que le CSC nous fait, afin que nous puissions contribuer à lutter contre le terrorisme dans notre pays. Notre plume, c’est notre arme ; et nous devrions pouvoir l’utiliser pour qu’elle contribue à la lutte contre le terrorisme au Burkina », a enseigné Mountamou Kani.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 26 août 2023 à 20:47, par Diongwale En réponse à : Communication de crise : Le CSC enseigne les bonnes pratiques aux journalistes de Bobo-Dioulasso

    La "régulation est médias" est une formule pour dire "contrôle" et ça n’a rien de démocratique. Pour rappel la démocratie c’est le pouvoir au peuple. C’est aussi la liberté d’expression.
    Je comprends qu’il faille protéger les mômes d’influences qui peuvent nuire à leur épanouissement mais alors il faudrait aussi empêcher la diffusion de tout ce qui fait la promotion de l’hétérosexualité.
    Sinon il n’est plus question d’épanouissement mais d’obligation à suivre le modèle dominant.
    Et ça c’est ce qui se passe en Chine, en Russie et dans les pays arabes ! La pensée unique. Se conformer à une norme décidée par qui... les puissants ? La religion ? Pour un épanouissement dans la soumission ?
    On ne peut bien préparer sa sexualité qu’en prenant conscience des pulsions qui nous animent ; puis d’apprendre à respecter l’autre pour ne jamais contraindre qui que ce soit à devenir un objet sexuel . Enfin et alors peut-être est-il possible de s’épanouir, à condition de savoir ce qui nous anime et de ne pas devoir se cacher parce que "le plus grand nombre" refuse que quelqu’un de différent puisse s’épanouir !
    Je souhaite à chaque enfant, chaque adolescente et chaque adolescent burkinabè de s’épanouir dans la sexualité qui est la sienne.
    Diongwale

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  • Le 26 août 2023 à 23:08, par Majorité sexuelle En réponse à : Communication de crise : Le CSC enseigne les bonnes pratiques aux journalistes de Bobo-Dioulasso

    Au Burkina Faso la majorité sexuelle est à treize ans pour les hétérosexuels et à 21 ans pour les homosexuels.
    Cette information ouvre des questionnements légitimes !
    Une fille ou un garçon de quatorze ans sont considérés comme "aptes" à donner leur consentement à un rapport -hétéro-sexuel avec un adulte - ce qui permet aux vicelards barbus de se marier avec des gamines de quatorze ans. C’est honteux. Qui peut songer qu’à partir de treize ans une fille puisse s’épanouir dans sa sexualité avec un adulte ?
    Et il faudrait protéger les mêmes enfants de prétendues "promotions de l’homosexualité" et pas jusqu’à dix-huit ans comme le prévoit le CSC puisque la majorité homosexuelle est à 21 ans.
    Une telle inégalité de droit devrait concerner le MDHB

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    • Le 26 août 2023 à 23:53, par Com de Crise En réponse à : Communication de crise : Le CSC enseigne les bonnes pratiques aux journalistes de Bobo-Dioulasso

      @Majorité sexuelle
      Je me demande si, en temps de crise sécuritaire, ce qui est le plus important est la protection des mineurs ou celle de tous les Burkinabè qu’on assassine ?
      Vous faites bien de nous rappeler que la protection des mineurs n’est pas la même pour les hétéros et les homos : 13 ans d’un côté et 21 ans de l’autre. Je suis perplexe.
      Ceci dit j’applaudis à la suppression de programmes débiles mais il y en a tant d’autres qui formatent nos enfants à devenir - pardonnez-moi l’expression - des putes tant les "modèles féminins" qu’on nous propose dans les médias sont ultra-maquillés. Personnellement je demande au CSC la suppression des "novellas" qui donnent des exemples de comportements dégénérés et humiliants pour les jeunes filles.

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    • Le 27 août 2023 à 10:32, par kwiliga En réponse à : Communication de crise : Le CSC enseigne les bonnes pratiques aux journalistes de Bobo-Dioulasso

      Bonjour Majorité sexuelle,
      Bah, concernant "l’épanouissement sexuel d’une petite fille de 13 ans, avec un vieillard barbu", ne vous inquiétez pas, ça ne risque pas d’arriver, puisque généralement, on a pris soin de les exciser au préalable. Au cas ou ledit vieillard jugerai qu’elle s’épanouit sexuellement, on veillera à l’exciser à nouveau.
      Vous croyez qu’on vit dans quel pays ?
      Sinon, concernant le CSC, c’est bien pour eux d’avoir pu s’occuper de "l’homosexualité", parce que pour tous le reste, ils ne servent à rien, nos dirigeants ne les ayant jamais consulté avant de suspendre les médias ou d’expulser des journalistes.
      La grande lutte contre l’homosexualité est donc tout ce qui leur reste pour briller un peu.

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