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Burkina/Régulation des médias : « Nous n’allons pas abuser de notre pouvoir pour sanctionner indûment quelqu’un », rassure le Vice-président du CSC

Publié le jeudi 2 mai 2024 à 22h35min

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Burkina/Régulation des médias : « Nous n’allons pas abuser de notre pouvoir pour sanctionner indûment quelqu’un », rassure le Vice-président du CSC

« Régulation des médias et promotion culturelle, enjeux de souveraineté ». C’est le sujet de la communication donnée par le Vice-président du Conseil supérieur de la Communication, Wendingoudi Louis Modeste Ouédraogo, ce jeudi 2 mai 2024 à Bobo-Dioulasso. En réponse à la question d’un étudiant qui s’offusque de voir certains médias « ramer à contre-courant de la politique des autorités de la transition », le conférencier s’est voulu rassurant.

« Les médias qui vont contrevenir à la loi, qui ne vont pas exercer leurs missions d’ information, conformément à l’éthique et à la déontologie, seront interpellés par le CSC. C’est ce qu’on fait tous les jours et on n’existe que pour ça. S’il y a des médias actuellement qui ne font pas leur travail comme il se doit, sachez que les CSC va les interpeller », a campé le Vice-président du Conseil supérieur de la Communication.

Selon Louis Modeste Ouédraogo, un média qui ne remplit pas son cahier de charges ou qui manque à sa responsabilité sociale et crée des soucis pour l’intérêt général, sera sanctionné conformément à la loi.

« Il y a des médias qui ont été interpellés, peut-être qu’il y en aura encore. Vous dites globalement que des médias rament à contre-courant de la politique du pays. Si c’est contraire à la loi, nous allons apprécier. On peut sanctionner, conseiller. Mais retenez que l’on n’utilise la sanction qu’en dernier recours », a tenu à préciser Louis Modeste Ouédraogo.

A l’en croire, le Conseil supérieur de la Communication donne la possibilité à tout le monde de s’amender et la régulation n’est pas synonyme de recours systématique à la sanction. « La régulation va utiliser une approche pédagogique, la sensibilisation, la formation pour espérer améliorer le comportement des acteurs. Et c’est seulement lorsque ça ne produit pas d’effets, que nous sanctionnons en cas de récidive. Ça ne nous plaît pas de sanctionner, mais on est obligé de le faire pour l’intérêt du pays », confie le Vice-président du régulateur des médias au Burkina Faso.

« Si nous ne faisons pas notre travail, c’est vous aussi qui allez nous reprocher de ne pas l’avoir fait. L’Etat nous a confié une mission que l’on compte assumer avec responsabilité et bienveillance. Soyez rassurés, nous n’allons pas abuser de notre pouvoir pour sanctionner indûment quelqu’un », a rassuré Louis Modeste Ouédraogo.

Rappelons que la conférence publique se tient en marge de la 21e édition de la Semaine nationale de la Culture dont la clôture est prévue le samedi 4 mai à la Maison de la Culture, Anselme Titiama Sanon.

Fredo Bassolé
Lefaso.net

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Messages

  • Le problème, c’est que la loi à laquelle les médias doivent se plier n’est pas connue. Quand Radio Oméga à été suspendue, la direction de cette radio a saisi la justice. Les autorités se sont empressés de lever la sanction avant que la justice se prononce sur la question. Je prends même le cas récent de VOA & BBC. Ces médias ont relayé une accusation de HRW dont elles ne sont pas l’auteur. Ces médias auraient publié volontiers les démentis du gouvernement ainsi que les preuves que les allégations de HRW sont infondées. Suspendre ces médias est contre productif, surtout que l’information est déjà dans le domaine public. Je prends également le cas de la suspension de Jeûne Afrique. Ce média a fait cas de dissensions dans l’armée. Le gouvernement a démenti. Le magazine a maintenu son information. Outrées, les autorités suspendent le média. Deux jours plus tard, les autorités font cas d’une tentative de coup d’état. Jeune Afrique a donc été sanctionnée pour avoir publié une information avérée. Comme je le disait plus haut, vous parler de la loi : laquelle ?

    • Vous avez tout dit. La loi appliquée est celle du pouvoir en place. Si une info ne lui plait pas, il sanctionne.

    • Bonjour
      Vous perdez votre temps à poser des questions pertinentes. Le problème n’est pas la loi, le problème est que personne n’a le droit encore au Burkina Faso de publier autre chose que ce que veut entendre ib et ses partisans.
      Gare à celui qui osera critiquer le régime.
      Connaissez vous le nouveau patron du CSC ?
      Non ? OK !
      Il est venu pour une mission : fermer la grande gueule de certains burkinabè.
      Actuellement ce sont les médias, retenez que sous peu ce sera Facebook et autres sites. Prenons le pari pour ceux qui en doutent encore, !
      La mise au pas est en cours

  • Ko "Ces médias ont relayé une accusation de HRW dont elles ne sont pas l’auteur."
    Un parole bien connue de chez nous dit ceci en substance :
    "C’est celui rapporte au Chef les injures proférés envers lui qui est en réalité celui a insulté le Chef"

  • Est-ce que c’est corser la législation sur les média qui nous fera gagner le combat contre le terrorisme ? Je pense à mon humble avis que cela n’est pas vérifié car si tel étais le cas, on aurait un déjà enregistré des acquis dans ce sens. Dans cette histoire du CSC, il s’agit ni plus ni moins qu’une volonté manifeste d’empêcher les journalistes et médias de faire leur travail en toute indépendance.

  • Je suis très étonné de lire les considérations de nombreux lecteurs. En Italie, nous avons souffert du terrorisme rouge au cours des années de plomb. 350 morts et plus de 1 000 blessés, tel est le bilan du terrorisme en Italie. Les racines de ce chapitre sanglant de l’histoire italienne remontent à 1968 qui, à partir de révoltes étudiantes et ouvrières et de violents affrontements de rue, a vu se former les premières fractures profondes dans l’équilibre politique du pays. De là, il y a eu un crescendo d’attaques visant à alimenter la peur collective qui ont culminé, le 12 décembre 1969, avec le massacre dramatique de la Piazza Fontana, puis les massacres de la Piazza della Loggia de Brescia, à Peteano, à la préfecture de police de Milan, en Italicus : la naissance des Brigades rouges et les embuscades sanglantes qui ont suivi, l’enlèvement et l’assassinat d’Aldo Moro, les assassinats de policiers et de magistrats, jusqu’à la dissolution des derniers groupes armés à la fin des années 1980 - caractérisés par l’extrémisme et contradictions auxquelles s’est retrouvé confronté l’ancien terroriste Cesare Battisti, enfermé dans la prison d’Oristano depuis 2019 et contraint d’admettre qu’il faisait partie d’un « mouvement désastreux qui a écrasé une révolution culturelle et sociale commencée en 1968 ». Le même phénomène qui a redonné vie aux "ombres rouges" au printemps 2021, lorsque dix autres anciens militants d’organisations révolutionnaires des années 1970 reconnus coupables de crimes sanglants et réfugiés en France ont été arrêtés. Et l’histoire n’est pas encore terminée.
    Le terrorisme au Burkina Faso est une réalité quotidienne. La question que vous devez vous poser : à qui profite le terrorisme ? " "cui prodest scelus, is fecit" « le crime a été commis par la personne à qui il profite » ; A-t-il profité au peuple italien ? Non ! Quelle ingérence étrangère ? Les médias sont toujours objectifs et documentés à la recherche de la vérité utile à qui ?au peuple burkinabé ? Vous savez très bien que l’information n’est pas seulement lue par les cybernautes des différents médias, mais surtout par le service d’information des terroristes. Il doit y avoir une censure sur l’actualité qui concerne le sauvetage de la vie de nombreux militaires, qui sont les enfants du peuple, et de nombreux innocents ? A mon avis la censure de cette information doit être sévère si l’on veut sauver la démocratisation du Burkina Faso.
    Prefesseur Pietro Venezia
    Chirurgien et Oncologue en Italie

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