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Ouagadougou/Environnement : Gains mitigés pour les pépiniéristes malgré la « bonne mine » des plants

Publié le mercredi 23 août 2023 à 19h28min

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Ouagadougou/Environnement : Gains mitigés pour les pépiniéristes malgré la « bonne mine » des plants

C’est la saison d’hivernage. Période ou les pépiniéristes sont sensés se frotter les mains du fait des activités de reboisement des entreprises, des structures étatiques et autres. Installés aux abords des barrages, ils accueillent peu de visiteurs. Pourtant, les plants qu’ils proposent font tous bonne mine, la saison pluvieuse aidant. Contrairement à janvier 2023, lors de notre passage, le marché semblait plus prolixe. « Le marché n’est pas ça », clame la majorité des pépiniéristes que nous avons visités ce mercredi 23 août 2023, aux abords du barrage de Tanghin.

Un pépiniériste, c’est avant tout quelqu’un qui est passionné des plantes, de la nature. Il cultive, sélectionne, développe des plants en pépinière et/ou qui dirige une pépinière. Parmi ceux-ci, il y a des multiplicateurs, des greffeurs, des éleveurs, des préparateurs de commandes, etc. Au Burkina Faso, plus précisément à Ouagadougou, beaucoup sont ceux qui se sont lancés dans cette activité. IIs sont, pour la plupart, installés aux abords des barrages et dans les basfonds. Pour cette année, les clients se font attendre. Le marché n’est pas trop ça, des dires de la majorité des pépiniéristes que nous avons visités dans la matinée de ce 23 août 2023, à Ouagadougou, contrairement à janvier 2023.

Le prix de ces plants varie entre 1 500 à 2 000 FCFA, chez Moussa Sambologho

Boureima Zoéwingré propose toutes sortes de plants à ses clients. Des plantes fruitières en passant par les décoratrices de domiciles, etc. Le quinquagénaire a pris ses quartiers sur l’autre côté du canal jouxtant la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). « Nous vendons des manguiers, des goyaviers, des citronniers, des orangers, etc. Je rends grâce à Dieu. Nous ne pouvons pas gâter le nom de Dieu. Mais le marché n’est pas pareil que les années précédentes », confie-t-il.

A la question de savoir combien il gagne par jour, c’est avec un large sourire qu’il décline poliment la question. Qu’à cela ne tienne, de ce métier qu’il mène depuis une quinzaine d’années, il prend soin de trois femmes et de plus de 15 enfants. D’après M. Zoéwingré, les plants qui sont prisés chez lui, ce sont les orangers et les citronniers. Avant, fait-il savoir, c’était les eucalyptus qui étaient beaucoup vendus. De ses dires, ses clients se seraient rendus comptent que cet arbre entraîne la sécheresse. De son entendement, la morosité du marché est due au fait que les gens n’ont pas l’argent et à la situation qui prévaut actuellement dans le pays.

D’après M. Zoéwingré, les plants qui sont prisés chez lui, sont les orangers et les citronniers

A l’en croire, l’insécurité fait qu’ils n’arrivent plus à rentrer en brousse pour semer les plants. Cependant, il remercie les autorités car il n’est pas dérangé dans son activité. « Je prie Dieu qu’il aide le chef de l’État à pouvoir faire en sorte que le terrorisme finisse. Nous prions qu’il y ait la paix l’entente et l’harmonie. Deuxièmement, quand le Burkina Faso aura retrouvé la paix que les autorités ne nous oublient pas qu’elles nous aident avec un endroit sûr pour pouvoir poursuivre nos activités parce que nous adorons ce que nous faisons », prie-t-il.

38 ans dans les pépinières

Autre pépiniériste, même constat. Moussa Sambologho, a aussi la cinquantaine bien sonnée. L’allure sportive. Il a tenu d’abord à nous remercier pour l’initiative que nous avons prise de mettre en lumière le métier qu’il mène depuis 1985, soit 38 ans. Installé au côté sud du parc urbain Bangr-Wéogo, au pied du mini échangeur, dans son jardin, on trouve des manguiers (greffes, simples), des goyaviers, des flamboyants (rouge et jaune), des bombardiers, des bambous, etc. Chez lui, nous a-t-il laissé entendre, les plantes qui sont beaucoup demandées sont les manguiers. Le prix de ceux-ci varie entre 1 500 FCFA à 2 000 FCFA. « Le marché, je peux dire que ça va un peu. Ce n’est pas beaucoup mais ça va un peu », relativise-t-il.

Le prix de ces plants varie entre 1 500 à 2 000 FCFA, chez Moussa Sambologho

Chez Mahamadi Kissou, en plus des autres plants, on trouve des cacaoyers, des cocotiers. Les prix de ces plants vont de 50 francs CFA à 15 000 francs CFA. Pour un eucalyptus ou un plant de fleur de bordure jaune, il faut débourser que 50 francs CFA. Selon M. Kissou, il n’y a pas le marché. « Cette année particulièrement, le marché est bizarre. Pourtant mes plants ont bonne mine. Les années précédentes, je gagnais quand même un peu. Par jour, je pouvais avoir 10 000 FCFA, sinon plus », a-t-il déclaré.

Il n y a pas de marché cette année, selon Mahamadi Kissou

« J’aime bien la nature. J’aime bien les fleurs, les plantes grimpantes et de taille. Aujourd’hui je suis en train de faire le tour pour voir, sinon il y a deux semaines jetais là et j’ai pris des plants. Je penche aujourd’hui beaucoup pour le palmier et autres. Mais ça, ça sera pour le village. Je vais les offrir aux grandes mères », affirme Mme Kaboré née Yaméogo, une amoureuse de la nature qu’on a retrouvée chez un pépiniériste. Le pépiniériste, c’est un métier que dame Kaboré apprécie beaucoup. « J’aime vraiment ce qu’ils font. Le travail de surveillance d’observations, d’entretien de leurs plants. C’est un métier qui doit être passionnant », a-t-elle supposé.

Les palmiers sont les plants les plus chers

Ardjoum Tindano veut profiter de la saison d’hivernage pour reboiser sa ferme. Il est venu chercher quelques plants, notamment des manguiers, et quelques flamboyants. « J’ai une vingtaine de pieds de manguiers et quelques flamboyants. J’ai trouvé le prix abordable en tout cas. C’est pour reboiser ma ferme », indique-t-il.

Obissa Juste Mien
Lefaso.net

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