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Situation nationale : « Je crois que Ibrahim Traoré n’est pas conscient de la responsabilité qu’il a prise à son arrivée » (ambassadeur Mousbila Sankara)

Publié le jeudi 3 août 2023 à 22h42min

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Situation nationale : « Je crois que Ibrahim Traoré n’est pas conscient de la responsabilité qu’il a prise à son arrivée » (ambassadeur Mousbila Sankara)

Connu pour son franc-parler et ses analyses sans concessions sur les sujets relatifs à la vie dans la patrie, l’ambassadeur du Burkina en Lybie sous la Révolution démocratique et populaire, Mousbila Sankara, se prononce sur la situation nationale. Entretien… !

Lefaso.net : Vous êtes un observateur-critique de la vie nationale…, quels sont les sujets qui retiennent aujourd’hui votre attention ?

Mousbila Sankara : La réconciliation nationale dont parlent les gens et la constitution. Le peuple n’en parle pas assez, pas parce que ça ne l’intéresse pas, mais parce qu’il n’a pas les outils. Au niveau des partis politiques, la réconciliation, c’est leur donner la possibilité de s’exprimer ou d’acquérir le pouvoir. Ce qui n’est pas le rôle d’un gouvernement. Quand on parle de réconciliation, les partis politiques ne pourront se réconcilier que quand ils vont se retrouver devant les moyens qui pourront leur permettre d’avoir aussi le pouvoir. A ce stade, on ne fera donc que déplacer le problème.

Pensez-vous donc que la perception de la réconciliation diffère selon les Burkinabè ou groupes de Burkinabè ?

On n’a pas la même perception et c’est justement le problème. Et c’est ce qui la rend difficile. La réconciliation nationale pour le peuple, c’est créer les conditions dans lesquelles chaque individu, en fonction de sa situation, peut recourir aux éléments de régulation de la société à sa disposition ou tout simplement être à l’abri d’une violence ou d’un dysfonctionnement. L’homme normal ne demande pas plus que cela. Il sait qu’il doit travailler pour vivre, il sait que c’est lui qui doit chercher son médecin. On ne peut pas créer les conditions pour chaque individu, on crée des conditions générales. Alors que les partis politiques et les politiciens veulent des solutions presqu’individuelles : « ce qui résout mon cas », même si ça ne sert à rien pour les autres.

La réconciliation que je souhaite, c’est celle qui permettrait à chaque enfant qui naît dans une famille ou dans une société, d’avoir son acte de naissance et la possibilité d’aller à l’école de sorte par exemple que mon association, l’Association pour la renaissance d’une citoyenneté nouvelle, ARCN n’ait plus sa raison d’exister. Il faudra de ce fait que chaque commune puisse avoir la possibilité de déplacer une équipe, au moins une fois par mois ou toutes les deux semaines, avec son matériel, pour rejoindre sur place les villages afin d’établir les actes et répartir aller signer et ramener. Ce n’est pas aux populations d’aller au chef-lieu et avec le risque de trouver que celui qui se charge de la question est en congés ou le maire lui-même est en déplacement ou en réunion.

Bien organisés et bien formés à l’ENAM, avec un manuel de procédure, des agents sont disponibles et doivent pouvoir sillonner les villages à intervalles réguliers pour enregistrer les naissances et les décès, de sorte qu’aucun enfant ne soit sans acte de naissance. Cela est bien faisable. Les agents sont-là et les idées aussi. Et lorsque les services sont bien organisés, on n’a plus besoin de dépenser encore de l’énergie et des ressources pour contrôler les agents. Si on sait que vous devez être dans tel village, tel jour et que vous ne venez pas, les CVD (Conseils villageois de développement) même vont vous interpeller. Si par la suite, nous devons, par un contrôle, montrer que tel agent fait son travail normalement, reconnu par tel CVD, au lieu de décorer certains à leur mort, on les distingue pour qu’on sache que leur travail a été apprécié par les populations. C’est cela la réconciliation. On ne peut avoir des enfants qui n’ont pas d’acte de naissance.

Aussi, j’aurais voulu qu’on se pose par exemple la question de savoir sur les 20 millions d’habitants que compte le Burkina, quel est le pourcentage qui est dans l’agriculture ? Le nombre de Burkinabè dans le secteur de l’agriculture a-t-il la possibilité de pratiquer sa principale activité ? Pourquoi ? Donc, pour lutter contre la sous-alimentation et pour l’auto-suffisance alimentaire, il faudra permettre à cette frange de la population de pratiquer l’activité qui la nourrit. Il n’y a plus de terres, parce que ceux qui n’ont rien à foutre avec la terre dans leur action vitale se sont accaparés la terre tandis que ceux qui ont besoin de ça pour être au travail et se nourrir n’en ont pas.

Donc, il faut que la réconciliation nationale créé les conditions objectives de sorte que chaque citoyen en âge de travailler puisse le faire, même s’il n’a pas été engagé par quelqu’un. Les gens renvoient tout à la colonisation, alors que c’est faux. Ce n’est pas la colonisation qui a envoyé toutes les mauvaises choses, c’est nous qui sommes allés prendre aussi ce qui n’est pas bon. Sinon, la colonisation est venue trouver que nous cultivions avec nos dabas et nous mangions. Et on ne pouvait trouver, nulle part, quelqu’un qui ne travaille pas.

La preuve est qu’il n’y a pas l’équivalent de "chômeur" dans nos langues. Donc, il faudra que l’État, à travers des dispositions, mette la terre cultivable à la disposition de la partie des Burkinabè qui cultive et on verra. Les gens pensent que l’auto-suffisance alimentaire atteinte par la révolution l’a été par les slogans, non. A travers les CDR (Comités de défense de la révolution), l’administration ayant retiré toutes les terres, la plupart des populations qui devaient cultiver a eu la terre pour cultiver. Ce qui a permis de couvrir le besoin alimentaire de tout le monde.

Sinon, on n’a pas inventé un engrais ou une machine agricole. Voilà pourquoi, je repète que ce ne sont pas les slogans, ce sont les conditions créées pour permettre à la population active dans le domaine, y compris les éleveurs, qui ont favorisé cela. C’est également la même mobilisation des CDR, lorsqu’on a voulu scolariser les filles en âge d’aller à l’école. C’est le sérieux avec lequel vous appliquez vos décisions qui permet d’atteindre les objectifs. Je souhaiterais donc que les médias continuent d’attirer l’attention du gouvernement sur le fait que les intentions n’ont jamais suffit à rien faire. Les intentions, c’est pour éclairer l’action.

Vous évoquez la question de la constitution comme sujet important ...

Je soulève la question parce que je constate qu’elle a fait l’objet de revendication par des groupes de soutien à la transition, à telle enseigne que je me demande ce qu’on reproche à la constitution actuelle. L’article 37, qui posait le problème, a été verrouillé. Qu’est-ce qui gêne actuellement ?

Ils soutiennent que la constitution en vigueur ne prend pas en compte "nos réalités", par exemple l’enseignement dans les langues nationales. Quelles réalités ? A-t-on besoin de modifier une constitution pour prendre en compte les langues nationales dans notre système d’enseignement ? Il faut simplement commencer par former les acteurs dans ces langues et confectionner des manuels, c’est tout ! Est-ce que la constitution a prescrit que chacun doit avoir un cyclomoteur ? Non ! Mais chacun en a. Il faut qu’on soit donc sérieux. Il faut que la presse reste vraiment en veille face à ces aspects, qu’elle rappelle à Ibrahim Traoré sa mission. Personne ne l’a appelé, c’est lui-même qui a pris le pouvoir. Alors, il a sur les épaules, avec ses camarades, en charge de faire tout ce qu’il faut pour que ce pays marche normalement. Si le pouvoir dit de commencer donc à enseigner dans les langues nationales, personne n’attaquera parce que ce n’est pas dans la constitution.

La constitution a dit qu’on a droit à l’éducation, elle n’a pas décrit le contenu de l’éducation. Elle parle d’égalité de droit, mais cette égalité même n’est pas là. Arrangeons-nous pour que les enfants partent à l’école d’abord, le contenu de cette éducation dépendra de ce qu’on veut lui donner. C’est très simple. L’indépendance de la justice, ce n’est pas la constitution qui va la faire ; elle ne peut pas dire à un juge d’être honnête. Elle ne peut pas régler tout ; elle peut régler un problème d’indépendance par rapport à une nation, une faction des populations, au fédéralisme dont il était question, organiser la chefferie, etc. Tout ce tapage et ces agitations viennent du fait que les pouvoirs ne sont pas à la hauteur des gestions, c’est tout. Rien ne manque. Je ne vois pas une de nos réalités que notre constitution ne garantit pas.

Certains évoquent la laïcité. Je demande à ceux-là qui ont un problème avec, si durant toute l’année, ils ont vécu un problème de non laïcité. A-t-on déjà empêché quelqu’un de baptiser son enfant ou de se marier à l’église ou à la mosquée, ne serait-ce qu’une seule fois ? A-t-on empêché de ne pas faire l’appel au muezzin, de ne pas sonner sa cloche ou d’égorger son poulet ? Est-ce que ça nécessite la mobilisation de tout un peuple et le gaspillage d’énergies et de ressources ? Je souhaite donc qu’avec la mobilisation de la presse, des acteurs civils et autres, on sache mettre à la disposition du peuple, ce dont il pense être utile.

Ces acteurs que vous appelez au secours ne risquent-ils pas aussi de se contenter du strict minimum, lorsqu’ils se rendent compte que leurs contributions ne sont pas perçues d’un bon œil par le pouvoir et ses partisans ou sont, dans le meilleur des cas, banalisées ?

« Banalisé », c’est exactement le mot que je cherchais. Nous avons même banalisé la fonction de chef de l’État. Nous devons commencer par poser de vraies questions aux gens : vous vous êtes proclamé tel…, montrez-nous vos moyens d’action. Dans le temps, de 1960 à 2015, à chaque fois que quelqu’un vient au pouvoir (par coup d’Etat, parce que les élections, on en n’avait pas tellement), il proclame au nom de quoi il est venu et il laissait une trace. Quand le général Lamizana (Sangoulé) est venu, il a dit que c’est pour mettre fin au désordre qui risquait d’amener la guerre civile à travers l’opposition au sein du parti majoritaire RDA entre Joseph Ouédraogo, Gérard Kango et autre Joseph Conombo. Il est venu, a tout balayé et a limité le nombre de partis politiques à trois.

Le général Lamizana a donc pu créer un climat de paix pendant lequel il a réglé certains problèmes de gestion à travers son ministre Garango (certaines dispositions demeurent d’ailleurs, l’IUTS par exemple). Avant le retour à une vie constitutionnelle normale, on a demandé qu’on juge les actes qui ont amené le désordre. C’est ainsi qu’on a jugé Maurice Yaméogo, en tant qu’ancien président, à travers un tribunal spécial où il a pu se défendre, avec pour avocat, Me Bertin Borna (un Béninois) et le tribunal spécial était composé de citoyens et de magistrats.

On a ensuite organisé des élections, qui ont débouché à la troisième République, avec Gérard Kango comme Président de l’Assemblée nationale et les tendances gauchistes comme adversaires. Cela a tenu jusqu’en 1978 et ça s’est bloqué. Seye Zerbo est venu pour redresser ; son mouvement d’ailleurs s’appelait Comité militaire de redressement pour le progrès national (CMRPN). Effectivement, il en a redressé ; il a mis fin à l’exode rural par arrêté.

On ne pouvait pas aller dans un autre pays sans autorisation, il a ouvert une enquête sur la gestion. Les enquêtes ont concerné toutes les gestions, surtout économiques. C’est pendant qu’ils étaient en train de faire les enquêtes que le représentant des travailleurs, qui était Soumane Touré, s’est rendu compte qu’à la Caisse de prévoyance sociale, on avait demandé de prélever de l’argent, beaucoup de millions, pour construire des logements sociaux. Notre camarade (Soumane Touré) a trouvé que c’était un détournement, parce que l’argent de la Caisse n’était pas destiné à cela, c’était pour garantir les allocations et autres assistances aux travailleurs.

A cause du mot ‘’détournement’’, on l’a pourchassé partout dans le pays, on a même lancé un mandat d’arrêt contre lui. Suite à cela, certains travailleurs, en guise de solidarité à leur premier responsable, sont allés en grève. Et pour que les gens ne grèvent pas, le ministre à l’époque, Alexandre Zoungrana, a pris une décision en conseil des ministres pour dire que le droit de grève est suspendu. Les travailleurs ont dit vandalisme pour vandalisme, ils ne respectent plus les règles, ils grèvent. Ceux qui ont grevé ont été naturellement licenciés et on a voulu emprisonner d’autres. Et c’est pendant ce désordre qu’est venu le CSPI (Comité de salut du peuple I) avec les Jean-Baptiste Ouédraogo, Thomas Sankara, Blaise Compaoré et autres.

Mais ils n’ont pas dit exactement leur orientation à l’arrivée, quand bien même on les savait de gauche (pour le salut du peuple). Ils se sont attaqués fondamentalement à des maux du peuple : la corruption, la mauvaise gestion.
C’est à travers leurs actes dans ce sens que la population s’est un peu réveillée ; parce qu’on suspendait ou dégageait les gens sans passer par les procédures. Le manque de méthodes va créer au sein du CSP, deux tendances. Il y en a qui trouvaient que ce que faisait le CSP était bien et d’autres n’appréciaient pas. Ils se sont battus jusqu’à ce qu’une des tendances avec l’appui des traditionnalistes, des libéraux…Les autres se sont démarqués ; d’où l’avènement du 17 mai (1983, prémices de la révolution, ndlr). Les gens ont estimé que le CSP n’a certes pas été démocratiquement installé, mais il fait ce qu’attendaient les populations.

C’est pourquoi, les populations ont manifesté pour que la France ne s’ingère plus dans les affaires du pays. Cela a renforcé et consolidé la tendance CSP II. Avec les moyens que la France a donnés à cette tendance, elle a dominé, mais ce fut de courte durée ; puisqu’il y a eu l’avènement du 4 août (Révolution démocratique et populaire, ndlr). Les CDR ayant continué dans la tendance du CSP I à travers les dégagements, les licenciements, etc. Mais quelque chose était venue s’ajouter aux licenciements : les assassinats. C’était nouveau pour ce peuple-là. Pas que tuer l’était, parce qu’il y a toujours eu des assassinats, mais pas directement dans le domaine politique, ce n’était pas courant. Et sous le CNR (Conseil national de la révolution), ce n’était pas généralisé, mais c’était beaucoup plus nombreux et cela a freiné l’élan de certains.

A un moment donné, l’attentisme qui a suivi certaines actions a fait que ceux qui avaient besoin d’un autre changement, comme Blaise Compaoré et autres, se sont organisés pour venir. Malheureusement, ils ont oublié que c’est le sang, la violence, qui avait freiné l’élan d’une partie de la population. La réalité de ce peuple est qu’il n’aime pas ceux qui tuent les gens ; quelle que soit la raison. Il n’est pas contre les sanctions, mais tuer, poser des actions irréparables, il n’aime pas. C’est cela qui a freiné la marche de Blaise Compaoré et son Front populaire, qui n’ont jamais pu se faire accepter en tant que tels.

Après l’insurrection, Zida (Isaac Yacouba Zida) et Kafando (Michel Kafando) ont réussi une sorte de consensus. Malheureusement, comme les politiques tenaient à revenir vite, ils ont donné un terme à la transition. On a organisé des élections, mais on n’a pas pu amener à la tête de notre Etat, des gens vertueux. On a amené des gens différents de ceux qui étaient là, mais au contraire, on a regretté d’avoir mis fin à la transition.

C’est la même chose qui est en train de vouloir se produire avec la transition en cours. Les gens sont en train de réclamer les élections, sans même régler le problème de savoir qui peut être candidat. Les reformes doivent pouvoir dire par exemple dire que tous ceux qui ont passé un certain nombre d’années au pouvoir et qui ont posé tel ou tel autre acte ne peuvent pas être candidats. Ce sont des choses fondamentales comme cela qu’il faut régler. De sorte que si quelqu’un est élu, il ait peur de poser des actes qui le disqualifient. Au lieu de résoudre ces questions fondamentales, on est accroché à autre chose. Comment on peut changer une chose, si la matière qui la constitue est toujours la même ? C’est la forme seulement on pourra changer, pas le contenu.

Je pense que la presse doit mettre pression sur le pouvoir à travers ces questions fondamentales également. Le pouvoir politique est temporel et vacillant. Et souvent, c’est le pouvoir qui crée en lui-même, sa propre fin. C’est pourquoi la presse et certaines organisations de la société civile sont beaucoup plus importantes que les partis politiques et le pouvoir. Actuellement, tout le monde semble soutenir le capitaine Ibrahim Traoré et son MPSR, alors, c’est maintenant qu’il faut faire attention pour ne pas passer à côté de l’essentiel …

Vous semblez émettre des réserves concernant les soutiens au capitaine … !

J’émets des réserves parce que c’est un semblant de soutien. La plupart le soutient parce qu’il chassé leurs adversaires tandis qu’une bonne partie le fait pensant qu’elle va trouver son propre compte. En réalité, le pauvre Etat qu’est le Burkina Faso, n’a pas beaucoup de défenseurs. Les défenseurs de la nation, ce sont les journalistes libres et les associations libres ; c’est-à-dire ceux qui peuvent chaque matin analyser et dire ce qu’ils pensent par rapport à tels ou tels signaux. Aujourd’hui, le pouvoir a un accord avec le peuple : la libération du territoire national et le retour des personnes déplacés internes. Et c’est sur ce point que je ne vais pas caresser Ibrahim Traoré dans le sens des poils. Une importante partie du territoire échappe au contrôle de l’Etat. Alors, la reconquête se fait par morceaux, et quand on acquiert, on ne l’abandonne plus.

On doit tout faire pour réinstaller les services de l’Etat et ne plus laisser cette portion de territoire être réoccupée par l’ennemi. Consentir des efforts pour aller déloger des terroristes dans une zone puis repartir pour qu’elle soit réoccupée quelque temps après, ça n’a pas de sens, ce n’est pas bénéfique. Et c’est là où j’ai un problème avec le capitaine Ibrahim Traoré et son armée. Les terroristes n’ont pas une zone où ils sont en sûreté, sauf dans une zone qu’ils contrôlent. Alors, il ne faut pas leur donner cette faveur. La reconquête doit se faire morceau par morceau, et une fois on réussit à récupérer un espace, ce n’est plus pour le laisser à l’ennemi. Il faut tout mettre en œuvre pour consolider ce qu’on reconquiert.

Dans cette configuration, pensez-vous que ceux qui parlent d’élections aient donc tort ?

J’appartiens à un parti politique qui, normalement ne peut pas avoir le pouvoir, tant qu’il n’y a pas d’élections (puisqu’on n’a pas encore accepté le coup d’Etat comme moyen de dévolution du pouvoir). Donc, je ne peux pas dire que je suis contre les élections, je dirais simplement : pas d’élections maintenant. Nous avons une situation qu’il faut régler.

N’est-ce pas le pouvoir lui-même qui a donné l’échéance ! Etes-vous si confiant, quand on sait que le pouvoir corrompt et que de ce fait, ses tenants peuvent créer les conditions de la prolongation ?

Non, je ne pense pas qu’ils manipulent pour la prolongation. Personne ne veut durer au pouvoir dans une situation comme celle-là. Ce n’est pas exclu, mais je crois qu’en ce moment, et sur la base de ce que j’ai décrit plus haut comme démarche, le pouvoir doit venir périodiquement devant le peuple pour faire le point de la récupération du territoire. A partir de ce moment, on pourra se fixer des délais par rapport au taux de récupération. Mon problème, c’est qu’actuellement, je ne vois pas où on peut organiser des élections qui ne soient pas perturbées (puisque pour un rien, on peut rejeter les élections). C’est pourquoi, je dis qu’il faut d’abord poser les actions qui prouvent qu’on maîtrise une bonne partie du territoire.

Le président de la transition doit en ce moment avoir une communication claire. Il avait donné des délais, mais la réalité est là, la situation semble difficile qu’il ne la croyait. Si j’étais à la place du capitaine Ibrahim Traoré, je reviens sur les ondes, dans les médias et j’explique au peuple que je tiens toujours à mon engagement, seulement, je pensais qu’on allait pouvoir faire ceci ou cela dans tel timing, mais la réalité s’est avérée plus coriace. Il n’y a pas de honte à cela. Si quelqu’un insiste pour demander les élections, je l’enferme. La lutte, ce n’est pas un rendez-vous de gala, c’est une guerre, qui engage les filles et fils, les ressources du pays. Donc, à sa place, je dirais que les élections sont mon dernier souci, je suis venu pour libérer mon pays.

Ceux qui demandent les élections ne vont-ils pas lui opposer ses résultats et le temps ?

Oui, c’est bon, je ne vais pas nier, ce serait ma limite. Je ne sacrifierai pas le pays en organisant des élections qui vont être contestées. Ce n’est pas du jeu, il s’agit de la République. S’il faut changer les noms de certains organes pour atteindre l’objectif, il faut le faire. Je crois que Ibrahim Traoré n’est pas conscient de la responsabilité qu’il a prise à son arrivée. Qu’il sache que sa situation n’est pas à se satisfaire de petites actions dans un contexte où on trouve des gens qui sont dans la rue, dorment sous des arbres, etc. Alors, quand vous avez tout cela sur la conscience, ce ne sont pas des gens qui parlent d’élections pour venir au pouvoir votre préoccupation.

Si le pays n’est pas stable, celui qui parle d’élections, tu l’enfermes. C’est tout ! Il ne faut pas que le capitaine Traoré s’attende à ce qu’on l’applaudisse, non ! En réalité, il ne faut pas qu’il oublie qu’il n’aura pas de porte de sortie, parce que les gens acceptent tout ce qu’il dit : les gens participent à l’effort de guerre. Je suis même surpris de constater que malgré la situation difficile que nous vivons, les Burkinabè contribuent beaucoup. C’est un couteau à double tranchant, le fait que les gens acceptent facilement de serrer la ceinture pour contribuer, il doit savoir en faire usage. Le pouvoir n’est pas fait pour jouer, un pouvoir ce n’est jamais innocent.

Vous qui êtes également un défenseur des valeurs de la tradition, comment vous avez suivi cette affaire dite « appel à incendier le palais du Mogho Naaba » ?

Voilà un palais, sans garde, qui offre pourtant la sécurité à ceux qui ont des armes, à des généraux et capitaines, quand ça chauffe. Pour une prétendue protection de celui-ci, on condamne des activistes. C’est une perception que je ne partage pas. Même si quelqu’un se lève et appelle à brûler la cour du Mogho Naaba, je connais bien ce pouvoir coutumier-là, je connais le palais, je peux vous dire qu’ils n’ont pas besoin que l’Etat se mêle de sa défense. Si la cour (royale) accepte que l’Etat se mêle de sa défense, cela voudrait dire qu’un jour il va falloir que l’Etat prenne part aussi à son organisation quelconque. Je ne dis pas qu’en tant qu’autorité coutumière, elle n’a pas droit à la protection de la justice, mais pas de cette façon. Je ne suis donc pas d’accord que le palais laisse des gens se mêler de ses problèmes, il peut les régler lui-même.

Les gens qu’on a condamnés pour cette affaire sont de faux héros qu’on va fabriquer. Le Mogho Naaba existe depuis le XIIe siècle, voire bien avant. Pensez-vous que c’est la première hostilité à laquelle il faisait face ? Non ! Si ce pouvoir était si faible que cela, depuis la France et l’Angleterre, on n’aurait pas vu en lui un pouvoir puissant, au point qu’on organisa des missions pour venir l’attaquer. Je n’aime pas qu’on vulgarise un pouvoir qui est au-dessus de la mêlée. Il ne faut pas aller là où on n’a pas besoin de vous. La cour du Mogho Naaba n’est pas n’importe quoi.

Mon grand-père a régné là-bas pendant sept ans, je parle donc de ce que je connais. Les gens connaissent très mal en réalité la capacité de ce pouvoir. Le colon a fait combien de temps ici et combien de tentatives de destruction ? Le pouvoir coutumier, quelle que soit la localité du territoire, n’est pas négligeable dans notre société. Les chefs coutumiers encadrent mieux le territoire que le pouvoir moderne. Alors, on ne peut pas prétendre protéger quelqu’un qui est mieux protégé que vous. Sur toute l’étendue du territoire national, vous ne trouverez pas un endroit où il n’y a pas un chef, qui sait de qui il dépend et qui ne ferait rien contre son supérieur.

Sur toute l’étendue du territoire, l’organisation coutumière est mieux faite que celle moderne. C’est au pouvoir moderne même de demander des leçons au pouvoir traditionnel pour administrer et obtenir ce que nous n’avons pas ; parce que l’administration n’a pas la maîtrise du territoire ni des gens. Et même ce qui devait lui servir de base de la citoyenneté n’y est pas, alors que dans les organisations coutumières, il n’y a pas des gens qui défient l’ordre. C’est le pouvoir moderne qui a besoin de s’inspirer de l’organisation coutumière et non l’inverse.

Donc, le pouvoir coutumier n’a jamais été négligeable et ne le sera jamais. C’est à nous donc de savoir comment faire pour que ça serve notre Etat et son développement. Voilà pourquoi, je propose qu’on le constitutionnalise ; cela permet de dire comment l’Etat vient vers lui et comment lui également va vers l’Etat. Je demande aussi à ce pouvoir (coutumier) de faire en sorte également pour ne pas permettre à n’importe qui de venir s’y mêler.

Entretien réalisé par Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 3 août 2023 à 16:14, par zélemdé En réponse à : Situation nationale : « Je crois que Ibrahim Traoré n’est pas conscient de la responsabilité qu’il a prise à son arrivée » (ambassadeur Mousbila Sankara)

    Quand vous etiez aux affaires et quand vous aviez pris conscience qu’avez vous fait concretement pour sortir le pays des griffes des imperialistes. Si vous aviez fait le boulot en son temps Ibrahim Traoré ne serait pas entrain de prendre des risques considerable aujourd ;hui pour nous sortir de là. Soutien total au jeune capitaine Ibrahim que Dieu le bbisse. Nous aimons tout en lui ; sa jeunesse, son courage, sa "non prise de conscience" et tout ce qui va avec.

    • Le 3 août 2023 à 19:39, par Passakziri En réponse à : Situation nationale : « Je crois que Ibrahim Traoré n’est pas conscient de la responsabilité qu’il a prise à son arrivée » (ambassadeur Mousbila Sankara)

      Tiens tiens !
      Donc là révolution, donc Thomas Sankara n a rien fait pour nous libérer de l impérialisme, puisque c est sous le CNR que papa Mousbila Sankara était aux affaires ?!
      Vous voyez, vos slogans vides et vos mensonges à l image de celui qui se prend pour Sankara sans arriver au genou de Thomas Sankara en matière d intelligence, de probité, de culture générale, de courage de combattant, ces mensonges que vous avez commencé à raconter dès votre deuxième communiqué lu par un lieutenant à peine lettré finira par vous perdre .

      Passakziri

    • Le 4 août 2023 à 07:42, par coco En réponse à : Situation nationale : « Je crois que Ibrahim Traoré n’est pas conscient de la responsabilité qu’il a prise à son arrivée » (ambassadeur Mousbila Sankara)

      Cher Voltaïque (je ne peux plus dire "homme intègre") et ami des coups d’Etat :
      Votre "courageux" président allonge la TRES courte liste des Etats du monde qui soutiennent la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine en vous accrochant à un magnifique attelage de grandes démocraties éprises de liberté que sont :
      -la Chine (plus de 1000 morts à Tien An Men, opposition et libertés piétinées à Hong Kong) :
      -l’Iran (plus de 600 morts dans la répression pour le voile)
      -l’Erythrée (de 10 à 15% de la population exilée fuyant la dictature) ;
      -le Nicaragua (opposition interdite et emprisonnée) ;
      -le Mali (opposition et presse muselées) ;
      -la Syrie (libertés muselées et massacre de son peuple par le tyran Assad) ;
      Vous n’avez pas honte de soutenir un tel pays ?? Quelle indignité !
      Pour rappel : 43 chefs d’Etat africains étaient présents à Sotchi, 17 à St Petersbourg dont 4 ont refusé de paraître sur la photo de famille. La plupart des promesses de Sotchi n’ont pas été respectées, tenez- vous le pour dit...
      -

  • Le 3 août 2023 à 17:05, par la force révolutionnaire En réponse à : Situation nationale : « Je crois que Ibrahim Traoré n’est pas conscient de la responsabilité qu’il a prise à son arrivée » (ambassadeur Mousbila Sankara)

    une partie vraie ,une autre simpliste,et une fausse.
    la partie simpliste c’est la refondation de la constitution.
    avant d’arriver à l’analyse rappelons qu’une nouvelle constitution sous le président ROCK a été écrite sous la direction de Me HALIDOU OUEDRAOGO ,aucun journaliste ,aucun politicien et encore moins un parti n’a bronché.
    c’était un comité d’une centaine de personnes qui l’ont redigée avec l’argent du contribuable.
    les preuves sont là et cela prouve qu’il y a un problème dans la constitution actuelle.
    venons en à l’analyse des causes qui nécessitent la refondation de la constitution.
    excellence ,sous la révolution qui a jugé les voleurs aux cols blancs, c’est quelle juridiction je veux parler ?
    dans votre constitution actuelle qui doit juger les hauts dignitaires du FASO ; la haute cour de justice ?
    excellence selon vous la lutte contre le terrorisme c’est quoi ;
    à mon avis nous débarrasser des causes du terrorisme tels que le franc cfa qui empêche le développement économique entraint du coup de chomage.
    quelle est notre langue officielle.
    a ton besoin

  • Le 3 août 2023 à 17:24, par GUIESS YIIGA En réponse à : Situation nationale : « Je crois que Ibrahim Traoré n’est pas conscient de la responsabilité qu’il a prise à son arrivée » (ambassadeur Mousbila Sankara)

    Merci grand frère Pousbila. Tout a été bien dit que je ne trouve pas beaucoup à redire. Ce que j’ajouterais c’est concernant le domaine foncier. Moi je souhaiterais qu’on retire tous les espaces que les riches des villes ont acheté dans nos contrées et qui n’y mettent rien que la clôture depuis des années. Tout appartient à l’Etat. En fait les gens n’achètent pas les espaces pour quelques projets rentables et profitables à tous mais ils ont une vision de spéculation. Ils ont cet égoïsme dans le sang qui ne leur permet plus d’aimer les autres. Tout se concentre autour de leur famille. Le reste n’a qu’à crever. Afin que mes enfants ne souffrent pas à l’avenir se disent-ils. Pendant que le pauvre paysan veut se nourrir des fruits de la terre ; La terre ne doit pas être partagée à des fins de spéculation. DIEU même nous l’interdit. L’espace doit etre là pour qui veut cultiver, élever, se soigner. Si vous prenez tout le pays pour des habitations, des Etablissement scolaires comment allons-nous nous nourrir. L’indépendance d’un pays nécessite la capacité de ce pays à pouvoir se nourrir par lui-même. Les Régimes politiques passés après notre Révolution n e voyaient pas ce coté-là. Il nous faut alors y réfléchir. Merci !

  • Le 3 août 2023 à 18:49, par Jean En réponse à : Situation nationale : « Je crois que Ibrahim Traoré n’est pas conscient de la responsabilité qu’il a prise à son arrivée » (ambassadeur Mousbila Sankara)

    Bien sûr qu’il n’est pas du tout conscient ce président issu d’un putch. Il s’amuse, il fait du show de mauvais goût, il fait du PLAGIAT du Grand Président Sankara, c’est un carton rouge qui mérite expulsion hors de la scène nationale et internationale !

  • Le 3 août 2023 à 18:54, par Le patriote "Le vrai" En réponse à : Situation nationale : « Je crois que Ibrahim Traoré n’est pas conscient de la responsabilité qu’il a prise à son arrivée » (ambassadeur Mousbila Sankara)

    N’GAOUW, j’espère que le grand frère éclairé a été entendu par le président Ibrahim Traoré. Ceux qui s’agitent parlant, d’élections, élections il faut les mettre au GNOUF et continuer notre révolution. Le président Traoré doit avoir ces gens clairvoyants à ses cotés comme les professeurs Bado et Thombiano. Même si ce n’est pas façon permanente, ils doivent être consultés de temps en temps. Victoire aux peuples en lutte, victoire au peuple nigérien contre le colonialisme de rapine de la France et ses alliés occidentaux.

  • Le 3 août 2023 à 19:07, par Ka En réponse à : Situation nationale : « Je crois que Ibrahim Traoré n’est pas conscient de la responsabilité qu’il a prise à son arrivée » (ambassadeur Mousbila Sankara)

    Infiniment merci son excellence Mousbila Sankara : Surtout d’avoir averti que vouloir changer une constitution parfaite pour s’éterniser au pouvoir ne vaut pas la peine. Souvent la vérité rougit les yeux, mais ne les casse pas. Le reste son excellence, pour moi c’est sans commentaire, car vous aviez tout dit.

  • Le 3 août 2023 à 21:00, par Sacksida En réponse à : Situation nationale : « Je crois que Ibrahim Traoré n’est pas conscient de la responsabilité qu’il a prise à son arrivée » (ambassadeur Mousbila Sankara)

    D’abord sur la question de la Reconciliation Nationale, 4 axes ont ete traces depuis la Transition de 2015, il s’agit de ;
    1) La Reconciliation Nationale entre des communautes suite a des litiges criminels de Sang et economiques,
    2) Reconciliation Nationale entre l’Etat Burkinabe et des populations qui subissent des Inegalites sociales et qui manquent cruellement d’infractructures de bases ;
    3) Reconciliation au sein de l’Administration Publique et Privee et des agents publics et prives Victimes Inoncentes de decisions arbitraires et de carrieres brises injustement ;
    4) Reconciliation Nationale entre des groupes politique opposes qui a cree des crises impactants aussi la Societe Burkinabe ;
    Maintenant, sur la question de la Constitution, il faut etre serieux et juste car la Constitution Burkinabe actuelle a ete elaboree et redigee les forces vives Patriotiques regroupant les Couches sociales de notre Societe Burkinabe et elle est Endogene..De plus, dans l’objectif de passage a une 5 Republique, Une Commission Constitutionnelle Preside toujours par Me Alidou Ouedraogo a ete elaboree par une composantes de force Vives Patriotiques Interieurs et Exterieurs Burkinabe. Sur ce point, il faut arreter le Populisme Politique, car c’est la Transition Actuelle qui a dit que 65% du Territoire National Burkinabe sont controle par l’Etat et le 1er Ministre parle d’un Referendum qui est egalement une question electorale. Donc si nous considerons ces elements d’ici juillet 2024, des elections generales peuvent s’organiser et l’on peut profiter pour des elections couplees : Presidentielle et Referendum et ensuite des elections Legislatives et Communales. Donc la Presente Transition doit s’attaquer et realiser les axes essentiels prevus de la Transition. Maintenant, celui de la Transition Actuelle qui voudrait se presenter a une Poste Electif doit attendre au moins 5 ans apres les futures elections generales de 2024 ; et pour se presenter. Pour la Prison, Ibrahim Traore et son MPSR 2 doivent commence a prendre des mesures Administratives contre les Detournements des Deniers Publics et des Delinquants a Colts Blancs Corrompus Militaires et Civils. En tout etat de cause, il faut comprendre qu’aucun Peuple ne peut aller au Developpement Veritable Endogenes sans une Democratie Vertueuse et du Peuple. Salut

  • Le 4 août 2023 à 00:09, par Badini En réponse à : Situation nationale : « Je crois que Ibrahim Traoré n’est pas conscient de la responsabilité qu’il a prise à son arrivée » (ambassadeur Mousbila Sankara)

    Totalement hors sujet à propos de l’appel à brûler le palais du Moorho Naba. Ou il joue à l’hypocrite. C’est comme quand on te demande quel est le nom de ton père et tu dis que ta mère se nomme Poko. Pour ce qui est de la conscience de la situation du Président actuel, je pense que c’est Mousbila qui ne sait pas grand chose. Est-ce qu’il connait qui et qui sont du MPSR, qui est le Président dans le MPSR, comment les jeunes ont organisé leur système pour que lorsqu’il y a certaines décisions importantes à prendre qu’ils puissent consulter du haut en bas, de la présidence au front et du front à la présidence. Comment les suggestions des non combattants sont rapportées. Ibrahim Traoré a montré qu’il sait écouter les radicaux que les pondérés pour faire attention. Celui qui est plus conscient de la situation c’est bien lui. N’oublions pas le Président touche encore son salaire de capitaine, Il connait la situation des hommes. Il n’a même pas assez d’argent pour s’acheter de vrais costumes, heureusement que des gens sont prêts à lui donner des boubous cadeaux.

  • Le 4 août 2023 à 02:15, par Zack En réponse à : Situation nationale : « Je crois que Ibrahim Traoré n’est pas conscient de la responsabilité qu’il a prise à son arrivée » (ambassadeur Mousbila Sankara)

    Aidez-le au lieu de parler. Aidez-le au lieu de parler. Aidez-le au lieu de parler.

  • Le 4 août 2023 à 06:04, par Peuple Insurgé En réponse à : Situation nationale : « Je crois que Ibrahim Traoré n’est pas conscient de la responsabilité qu’il a prise à son arrivée » (ambassadeur Mousbila Sankara)

    Le référendum c’est aussi une élection. Alors si on peut faire référendum c’est qu’on peut faire élection aussi. Mais le problème de ce pays,ce sont ses hommes. Nous vivons des épisodes dramatiques, qui sont nées de notre refus de la justice pour tous. Du drame de Yirgou jusqu’à l’affaire de la guérisseuse de komsilga. Bien qu’avant Yirgou le déni de la justice avait déjà gangrené le pays. Sans justice pour tous les burkinabè, pas de salut pour une nation. Les armes, les shows, et autres n’y pourront rien. Réflexions, chers compatriotes.

  • Le 4 août 2023 à 10:34, par Alpha2025 En réponse à : Situation nationale : « Je crois que Ibrahim Traoré n’est pas conscient de la responsabilité qu’il a prise à son arrivée » (ambassadeur Mousbila Sankara)

    M. Sankara, en dehors de la réconciliation telle que voulue par certains politiciens qui consiste à leur assurée les conditions pour qu’ils puissent competir favorablement à la conquête du pouvoir , il y qu’il faut également assurer les conditions pour que tous les burkinabè se sentent chez eux au Faso, qu’il faut intégrer tous les burkinabè dans la république, qu’il faut éviter le délit de faciès, bref assurer les conditions pour que les drames de Yirgou, Nouna et Karma et autres, ne puissent pas se répéter. C’est de cela aussi qu’il s’agit, M. Sankara. Ceci dit, je partage votre point de vue concernant la constitution. Le projet de révision tel que prôné par les autorités actuelles ne se justifie que par un agenda caché des autorités de la transition. Sinon, je ne comprend pas tout le battage fait autour.

  • Le 4 août 2023 à 12:21, par Lui En réponse à : Situation nationale : « Je crois que Ibrahim Traoré n’est pas conscient de la responsabilité qu’il a prise à son arrivée » (ambassadeur Mousbila Sankara)

    @ Passakziri :

    Merçi beaucoup ! Vous avez dit tout ce que je voulais dire.
    En fait la mauvaise fois et l’hypocrisie de certains burkinabe qui vont detruire notre pays. Meme quand on supporte quelqu’un il faut rester objectif. Meme moi j’aime IB mais il a ya des choses qui sont inacceptables.

  • Le 4 août 2023 à 13:43, par Ka En réponse à : Situation nationale : « Je crois que Ibrahim Traoré n’est pas conscient de la responsabilité qu’il a prise à son arrivée » (ambassadeur Mousbila Sankara)

    Merci grandement a mon jeune ’’’’Passakziri’’’’’ en disant que : ’’Vous voyez, vos slogans vides et vos mensonges à l’image de celui qui se prend pour Sankara sans arriver au genou de Thomas Sankara en matière d’intelligence, de probité, de culture générale, de courage de combattant, ces mensonges que vous avez commencé à raconter dès votre deuxième communiqué lu par un lieutenant à peine lettré finira par vous perdre.’’

    Je suis pour l’alternance politique avec les jeunes, et je ne suis pas contre I. Traoré, mais contre son manque de culture de gouverner et son manque d’idéologie personnelle que du copier-coller qui déforme ses objectifs qu’on peut le coller. Sankara n’aura jamais soutenu un coup d’état sans objectif concret comme celui du Niger dont les putschistes qui cachent ce qu’ils font en employant la chaise vide dans les négociations. Thomas Sankara a la place d’I. Traoré ira devant les valets de l’impérialisme qui sont les responsables de la CEDEAO dire les quatre vérités aux yeux du monde entier avant de sacrifier ses frères et sœurs en chaire a canot pour une cause juste.

    Soutenir aveuglement un coup d’état dicter et manipuler, un coup d’état sans objectif concret pour le peuple que pour la faveur d’un autre colonisateur qui fera beaucoup pire que le premier, Thomas Sankara ne sera pas tranquille dans sa tombe si on utilise sa ’’’’patrie ou la mort nous vaincrons’’’’ comme slogans.

    Mon jeune internaute Passakziri, si je te remercie en tant qu’un grand frère internaute qui veut toujours transmettre à la nouvelle génération mon vécu et de ce que je pense afin que la démocratie prenne le dessus, pour le vivre ensemble, je disais dans une autre analyse qu’en tant qu’homme né démocrate et révolutionnaire comme 90% du peuple du pays des hommes intègres, j’attends avec impatience de voir si pour la première fois la CEDEAO montrera sa crédibilité d’un organisme qui lutte pour le développement d’un continent dans la démocratie. Laisser faire abondamment les coups d’états à la maternelle comme ce qui se passe au Niger sans un objectif concret qu’un intérêt personnel, on dira que la CEDEAO se dégonfle.

    Et les putschistes du Niger qui ont franchi la ligne rouge en refoulant les envoyés de la CEDEAO sans les dire aux yeux du monde entier le pourquoi, et leurs objectifs concrets pour le peuple et le développement du pays, que la CEDEAO fasse son rôle qui est de rétablir l’ordre dans la sous-région. Quand a se demander pourquoi cet organisme n’a jamais envoyer des militaires pour aider le Burkina a éradiquer les terroristes, c’est un faux raisonnements car c’était a Roch Kaboré, Damiba, Traoré de souhaiter a la CEDEAO cette aide selon les conventions signés par chaque état. Quand a mettre de l’ordre dans le continent, cette convention était une signature commune.

    Si les pays du Sahel sont toujours à feu et à sang et que le développement et la démocratie qui soudent le vivre ensemble recule a 100%, c’est à cause des coups d’états à répétitions, dont la première chose que font les faiseurs de ces coups d’état, c’est de suspendre la Constitution. Pour ces gens-là, le texte est donc nul et de nul effet, et ce n’est pas la menace de "la rigueur de la loi" ou d’un organisme comme la CEDEAO qui va les faire reculer.

    Que la CEDEAO fait le nécessaire pour mettre de l’ordre dans les pays du sahel : Car, parmi les "valeurs qui fondent tout État démocratique", la première est des élections ouvertes, transparentes, sincères et honnêtes. Nous sommes au 21e siècle et en 2023, le pouvoir s’arrache dans les urnes par le peuple qui choisit la personne qu’il veut à la place qu’il faut, et non par la violence des destructeurs de la de la démocratie avec leurs armes.

    Que les putschistes qui sont des militaires sans formation politique, qu’on peut considérer comme dit Thomas Sankara des criminels en puissance, sachent que le libéralisme conduit inexorablement à la dérive morale, l’homme ne peut pas être libre de faire tout ce qu’il veut, sinon, ça devient de l’anarchie totale. Je suis contre la violence, que les militaires Nigériens et la CEDEAO s’entendent pour arrêter cet enfantillage surtout ne pas rentrer dans le jeu de la Russie qui tienne à diviser pour régner. Le peuple des pays du Sahel a d’autres soucis telle que le terrorisme, la faim, le manque d’eau excet……... Je suis a 100% pour les choix des partenaires pour le développement du continent qui devait compter sur lui-même pour se réveiller comme la Chine depuis 1972, mais pas un nouveau partenaire qui fera pire plus que l’ancien, surtout instaurer la dictature comme museler le peuple a l’exemple dont je ne peux plus avoir les nouvelles de la Chaine F. 24 et autres. C’est de la dictature a la poutine de prendre son peuple pour un mouton. Si le jeune président veut qu’on l’aide, c’est d’écouter a son peuple et non les pseudos intellectuels alimentaires qui veulent s’éterniser au pouvoir en oubliant leurs missions.

    • Le 4 août 2023 à 18:32, par Rabo En réponse à : Situation nationale : « Je crois que Ibrahim Traoré n’est pas conscient de la responsabilité qu’il a prise à son arrivée » (ambassadeur Mousbila Sankara)

      Le traité révisé de la CEDEAO, signé à Abuja le 16 février 2010, stipule à son article 3 BUTS ET OBJECTIFS ce qui suit :
      "La Communauté vise à promouvoir la coopération et l’intégration dans la perspective d’une Union économique de l’Afrique de l’Ouest en vue d’élever le niveau de vie de ses peuples, de maintenir et d’accroître la stabilité économique, de renforcer les relations entre les Etats Membres et de contribuer au progrès et au développement du continent africain."
      L’article 58, traitant de la SECURITE REGIONALE indique "Les Etats Membres s’engagent à œuvrer à la préservation et au renforcement des relations propices au maintien de la paix, de la stabilité et de la sécurité dans la Région.".
      La lecture de ce traité ne permet à aucun juriste de trouver matière à une intervention MILITAIRE dans un Etat Membre (donc souverain) de la CEDEAO, pour quelque raison que ce soit.
      Juste pour information.

  • Le 4 août 2023 à 14:53, par Tandamba En réponse à : Situation nationale : « Je crois que Ibrahim Traoré n’est pas conscient de la responsabilité qu’il a prise à son arrivée » (ambassadeur Mousbila Sankara)

    Salut à tous. A écouter le Papa Sankara, on sent qu’on a affaire à quelqu’un d’une profonde expérience d’analyses politiques. Son intervention est équilibrée : il n’encense pas, il ne condamne pas non plus. Elle est plutôt descriptive de la réalité. Il est vrai qu’il peut avoir basculé d’un bord à un autre, mais il n’est pas qu’un beau parleur. Tous les Burkinabè doivent apprendre de lui.
    Nous devons simplement éviter de balayer à revers de main, comme semblent le faire certains, tout ce que fait aujourd’hui le capitaine Traoré. C’est un vrai patriote, le pouvoir n’est pas son objectif, sinon il aurait plutôt cherché à décupler le salaire du chef de l’État, mais tous voient plutôt le contraire effectif.
    Alors, il est bien de dire la vérité, mais sachons bien la dire.
    Merci à tous
    Encore une fois, merci Papa Sankara.

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