LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Campagne nationale de vaccination contre la poliomyélite 2023 : Bobo-Dioulasso joue sa partition

Publié le vendredi 21 juillet 2023 à 17h16min

PARTAGER :                          
Campagne nationale de vaccination contre la poliomyélite 2023 : Bobo-Dioulasso joue sa partition

Du 14 au 17 juillet 2023, l’UNICEF en partenariat avec le ministère de la Santé du Burkina Faso et l’OMS, ont lancé une campagne nationale de vaccination contre la poliomyélite de quatre jours, visant à immuniser 4,6 millions d’enfants de moins de cinq ans, y compris ceux vivant dans les zones difficiles d’accès en raison du conflit armé. Cette campagne est effective dans le Centre de santé de promotion sociale(CSPS) de Sarfalao.

La poliomyélite est une maladie virale hautement contagieuse qui touche principalement les enfants de moins de 5 ans. Cependant, toute personne de tout âge non vaccinée peut également contracter la maladie. Il n’y a pas de remède pour la maladie mais elle peut être prévenue.
Le virus se transmet de personne à personne, principalement par voie féco-orale, l’eau ou les aliments contaminés. La paralysie peut survenir quelques heures après l’infection et une infection sur 200 entraîne une paralysie irréversible. Cinq à dix pour cent des personnes paralysées meurent lorsque leurs muscles respiratoires s’immobilisent.

Depuis 2016, le Burkina Faso n’a signalé aucun cas de poliovirus sauvage. Cependant de 2019 à décembre 2022, 73 cas de poliovirus dérivé de souche vaccinale ont été signalés dans le pays.
Cette campagne de vaccination vise donc à renforcer l’immunité des enfants et les protéger de cette maladie mortelle. En effet, le vaccin contre la polio, administré plusieurs fois, peut protéger un enfant à vie.

Avec le soutien de l’OMS, 22 940 vaccinateurs mobiles sillonnent les 13 régions pour donner aux enfants les gouttes orales les protégeant contre la poliomyélite.
Pour couvrir 4,6 millions d’enfants et prévenir la pénurie de vaccins, l’UNICEF a transporté 5,3 millions de doses de vaccin contre la polio vers le Burkina Faso, et aide le ministère de la Santé à acheminer les doses de vaccin à travers le pays enclavé d’Afrique de l’Ouest.

Vue du CSPS de Sarfalao

L’UNICEF a formé 11 470 mobilisateurs communautaires et 3 783 crieurs publics qui font du porte-à-porte pour sensibiliser les familles. Les stations de radio partenaires sont également utilisées pour diffuser des spots et des émissions pour appeler les parents et les gardiens d’enfants à accepter des vaccinateurs chez eux pour vacciner les enfants.

Des solutions innovantes sont trouvées pouvoir administrer les vaccins aux enfants dans les zones marquées fortement par l’insécurité.
Selon Apollinaire C. Ilboudo, superviseur, coordonnateur de l’aire de santé de Sarfalao, ils sont passés par des phases préparatoires à travers une rencontre préparatoire pour les agents de santé du district, ensuite une formation à l’endroit des dénombreurs avant le début de la campagne.

Par ailleurs il estime la mobilisation satisfaisante vue le nombre d’enfants qu’ils ont vacciné, car cela dénote de l’adhésion de la population même s’il y a eu de rares cas de réticences qu’ils ont néanmoins pu gérer avec l’appui des superviseurs, des partenaires OMS et UNICEF.

Pour Apollinaire Ilboudo, la plupart des réticences sont dues à l’insuffisance de communication car les mobilisateurs ne sont pas des professionnels de la santé mais sont plutôt choisis au sein de la population et formés. Aussi, ils ne maîtrisent pas certaines techniques pour convaincre les parents. « Les superviseurs qui sont des agents de santé se rendent à ces niveaux et généralement ils arrivent à gérer sauf avec des gens qui opposent un refus catégorique mais ils ne sont pas nombreux ».

Il a invité la population à accepter la vaccination et savoir que ces produits administrés bien qu’ils soient gratuits sont de bonne qualité. « Ce sont les mêmes produits administrés au niveau de la formation sanitaire, c’est une manière d’aider la population voilà pourquoi on rend ça gratuit. Si les parents doivent payer ce n’est pas évident car les vaccins coûtent très chers, soit une dizaine de vaccins ne serait-ce que sur la période de la naissance à 23 mois. Je demande donc aux parents d’accepter et d’adhérer aux campagnes de vaccination pour le bien des enfants » a-t-il conclu.

Apollinaire C. Ilboudo, superviseur coordonnateur de l’aire de santé de Sarfalao

Charles Jiofack Tayo de l’UNICEF explique pour sa part, que le vaccin est gratuit parce que l’Etat burkinabè avec l’appui des partenaires que sont l’Unicef, l’OMS… achètent les vaccins, mais étant donné qu’ils coûtent chers et ne sont pas à la portée de tous, alors ces vaccins sont offerts gratuitement à la population dans l’objectif que tous les enfants soient vaccinés.

C’est aussi pour ça dit-il « qu’on le donne à domicile. On donne plusieurs fois les produits parce qu’à chaque fois qu’on fait la campagne, il y a des enfants qu’on rate toujours. Voilà pourquoi il y a encore des cas de poliomyélite car même ceux qui fréquentent les centres de santé pour la vaccination de routine n’envoient pas toujours les enfants lors des campagnes. C’est pour vacciner tous les enfants qu’on fait beaucoup de campagnes de vaccinations ».

Il rassure également les parents que le fait de donner la dose plusieurs fois à l’enfant est sans danger et contribue plutôt à renforcer l’immunité. Il a lancé une invite aux parents en ces termes : « Vacciner l’enfant c’est d’abord une responsabilité personnelle de chaque parent, de s’assurer que son propre enfant est vacciné. C’est aussi une responsabilité collective, car il faut s’assurer et encourager ses proches à vacciner aussi leurs enfants. Les parents ne doivent pas attendre que l’enfant soit paralysé avant de se rendre à l’hôpital car lorsqu’il est paralysé, il n’y a plus rien à faire ».

Cette campagne nationale de vaccination est le second tour, après celui de novembre 2022.
L’UNICEF travaille dans plus de 190 pays et territoires dont certains endroits très inhospitaliers du monde pour atteindre les enfants les plus défavorisés.

Haoua Touré
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique