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Promotion de l’allaitement maternel : La contribution des journalistes et communicateurs sollicitée

Publié le jeudi 13 juillet 2023 à 16h00min

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Promotion de l’allaitement maternel : La contribution des journalistes et communicateurs sollicitée

Débuté le 10 juillet 2023, à Koudougou, l’atelier de formation sur le décret relatif à la commercialisation des substituts du lait maternel, des aliments pour nourrisson et jeunes enfants et des ustensiles d’alimentation a refermé ses portes le mercredi 12 juillet. Cette initiative du ministère de la Santé, à travers le secrétariat technique chargé de la multisectorialité pour la nutrition, a enregistré la participation d’une trentaine de journalistes venus de la presse écrite, en ligne et audiovisuelle, publique et privée et des communicateurs. Elle a bénéficié de l’appui financier de l’UNICEF.

Le secrétariat technique chargé de la multisectorialité pour la nutrition veut associer les hommes de médias et les communicateurs à la diffusion à grande échelle du décret portant réglementation de la commercialisation des substituts du lait maternel (SLM) adopté en 2021 en conseil des ministres, ainsi que sur l’utilisation des intrants nutritionnels destinés à la prise en charge des enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère ou modéré. C’est dans cette optique qu’un atelier de formation a été organisé à leur endroit. Cette session s’est déroulée du 10 au 12 juillet 2023, à Koudougou avec la participation d’une trentaine de personnes.

Les participants lors du démarrage des travaux

Prononçant le discours d’ouverture, la cheffe du service prévention de la malnutrition et promotion des pratiques nutritionnelles adéquates a fait savoir que la révision du décret portant commercialisation et pratiques afférentes aux produits de SLM trouve sa pertinence dans un contexte où son application a montré beaucoup d’insuffisances. Au nombre des insuffisances, Hélène Ouédraogo a cité la promotion des SLM au sein des formations sanitaires et les allégations nutritionnelles qui comparent souvent les SLM aux mêmes valeurs nutritionnelles que le lait maternel ainsi que la mauvaise utilisation des intrants nutritionnels (Plumpy’nut et plumpy’Sup- PPL) qui coûtent plus d’un milliard de francs CFA par an à l’État burkinabè.

Hélène Ouédraogo répondant aux questions des journalistes à l’issue de la cérémonie d’ouverture

A l’en croire, les avantages du lait maternel ne sont plus à démontrer. En plus de permettre la survie et le développement harmonieux de l’enfant, l’allaitement prévient le cancer de sein et des ovaires et crée un lien affectif. Mme Ouédraogo a donc souhaité que les journalistes servent de relais auprès des populations et de l’opinion publique, pour une meilleure vulgarisation du décret afin que les enfants aient un meilleur départ pour la vie. Mais ce n’est pas tout. « Nous sollicitons aussi les participants pour qu’ils puissent sensibiliser nos populations à ce qu’elles sachent que les PPL qui sont vendus sur le marché ne sont pas destinés aux enfants bien-portant mais aux enfants malnutris sévères », a-t-elle renchéri.

Durant le temps de la formation, les bénéficiaires ont suivi des communications qui ont abordé successivement les procédures de gestion des intrants nutritionnels, l’état des lieux des textes réglementaires en matière de SLM au niveau mondial et sous-régional, le rappel du contexte de révision du décret, la présentation du contenu du décret, de l’arrêté d’application et de l’arrêté du comité de suivi de mise en œuvre du code. La cheffe de service prévention de la malnutrition et promotion des pratiques nutritionnelles adéquates était l’une des communicantes.

L’allaitement maternel est nécessaire pour une bonne croissance du bébé

Le contenu du décret

De la substance de sa communication, l’on retient que le décret portant réglementation de la commercialisation des SLM interdit pour tout fabricant ou distributeur de commercialiser une préparation de suite, une préparation pour jeunes enfants ou un produit alimentaire pour nourrissons et jeunes enfants avec un emballage ou étiquetage contenant un texte, une image ou autre représentation qui fait croire que le produit convient aux nourrissons de moins de six mois sans y limiter les références aux étapes de développement clairement atteintes avant six mois, ou l’utilisation de photos de nourrissons semblant être plus jeunes que six mois.

Paulin Kahoun du ST de la multisectorialité pour la nutrition s’est prononcé sur la durée de la révision du décret de 1993

Il est également proscrit un texte, une image ou autre représentation qui idéalise le produit ou qui est susceptible de compromettre ou de décourager l’allaitement maternel ou de faire croire que le produit est équivalent ou supérieur au lait maternel ; une recommandation d’alimenter le bébé en biberon ou qui promeut l’utilisation du biberon (...). « Les produits visés par le présent décret sont soumis à une prescription médicale obligatoire, conformément à l’arrêté interministériel portant condition de délivrance des autorisations de mise sur le marché des denrées alimentaires au Burkina Faso et doivent faire l’objet d’une vente exclusive en officine ou dans un dépôt pharmaceutique à l’article 5 », a fait remarquer Mme Ouédraogo.

Le représentant de L’Observateur Paalga à Koudougou, Cyril Zoma

Paulin Kahoun, de la structure organisatrice de la présente session de formation a, pour sa part, révélé que « le temps mis pour la révision du décret (5 ans) n’était pas forcément d’ordre institutionnel. Il y a des gens dont les intérêts étaient menacés et qui ne voulaient pas que le processus aboutisse ». Pour lui, ce décret n’est pas dirigé contre une firme quelconque. « L’État a une politique de protection et de promotion de l’allaitement maternel. De 0 à 6 mois, on ne doit rien donner à l’enfant si ce n’est le lait maternel. Mais vous allez prendre des boîtes de lait ou on dit que c’est adapté à des enfants de 0 à 3 mois. Ce sont ces allégations que nous combattons à travers ce décret », a souligné M. Kahoun.

La formation s’est bien déroulée avec une participation dynamique et un intérêt manifeste des participants. Il y a eu sur toutes les thématiques développées beaucoup d’échanges et de partages entre le formateur et les participants. Les travaux de cet atelier ont été sanctionnés par de nombreuses recommandations. Entre autres recommandations, renforcer le club des journalistes et communicateurs pour la nutrition, instituer un prix pour encourager les productions journalistes en lien avec la nutrition.

La formation a atteint les résultats escomptés

Les participants se disent très satisfaits de la tenue de cette activité de 72 heures. Pour le représentant de L’Observateur Paalga à Koudougou, Cyril Zoma, cette formation n’est pas de trop. « Nous pensions souvent connaître ou maîtriser certaines choses mais à la lueur de cette formation, nous avons vu que nous sommes retournés à l’école de l’allaitement maternel et de l’utilisation des SLM. Souvent ce sont des choses qu’on perçoit de façon aléatoire sans connaître réellement leur portée. Cette formation a été très pertinente. Désormais, nous pouvons de façon très aisée défendre la pratique de l’allaitement maternel et aussi conseiller les gens sur comment utiliser les SLM et les précautions qu’il faut observer en les utilisant », s’est-il défendu.

Victorine Zongo du groupe Savane médias

Dans son mot qu’il a prononcé au terme de la rencontre, M. Zoma a exprimé sa gratitude aux organisateurs pour l’opportunité qui leur a été offerte de renforcer leurs capacités et félicité les participants pour leur écoute, leur discipline et assiduité. De son côté, Victorine Zongo du groupe Savane médias a salué la maîtrise des thématiques par les formateurs. « A travers les thèmes qui ont été abordés au cours de cette formation, nous avons acquis beaucoup de connaissances sur des sujets qu’on ne maîtrisait pas forcément. Je ne vais pas évoquer le lait maternel parce que en tant que mère je sais ce que ça vaut. Mais pour ce qui concerne les SLM, la vente se fait de manière illégale. Nous avons pris conscience de cette pratique. Dans les jours à venir, nous allons travailler à conscientiser la population parce que l’utilisation des SLM n’est pas sans dangers », a promis Mme Zongo.

Pour rappel, la dissémination du décret va se poursuivre à l’endroit d’autres acteurs dont ceux du système de la santé au niveau déconcentré, les formations sanitaires des corps militaires et paramilitaires (...).

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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