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Burkina : « Il n’y a pas de raison qu’on continue de s’endetter et qu’on continue de s’appauvrir en même temps », s’agace Ismaël Cissé de l’ICEF-Burkina/BRICS

Publié le dimanche 9 juillet 2023 à 19h47min

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Burkina : « Il n’y a pas de raison qu’on continue de s’endetter et qu’on continue de s’appauvrir en même temps », s’agace Ismaël Cissé de l’ICEF-Burkina/BRICS

Les membres de l’Initiative pour la coopération économique et financière Burkina/BRICS (ICEF-Burkina/BRICS) ont organisé une conférence de presse samedi, 8 juillet 2023 à Ouagadougou, pour présenter leur structure et donner leur lecture sur l’accord du gouvernement de la Transition avec les BRICS (acronyme désignant le groupe de pays composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud). Les conférenciers se sont également prononcés sur l’actualité socio-politique nationale, avant de confier qu’ils vont plaider pour la tenue d’états généraux des financements reçus par le Burkina Faso, de 1960 à ce jour.

« Il n’y a pas de raison qu’on continue de s’endetter et qu’on continue de s’appauvrir en même temps. Nous sommes fatigués d’être pauvres, nous sommes fatigués d’être appelés pauvres », s’est agacé le chargé de la formation et des questions économiques de l’ICEF-Burkina/BRICS, Ismaël Cissé, constatant qu’il y a 60 ans que le Burkina a adhéré à la Banque mondiale sans pour autant quitter les stéréotypes de « pays pauvre ».

« La dynamique de la transition, c’est diversifier les partenariats. Je crois qu’aucun Burkinabè n’ignore que les partenaires traditionnels n’ont pas joué un rôle pour juguler la crise. (...). Même ceux qui nous ont colonisés (ce n’est un secret pour personne) frappent à la porte des BRICS. Le Burkinabè doit cesser de se complexer et de s’auto-censurer... et les BRICS, ce sont des partenariats de plus. Et la concurrence crée la qualité », encourage le coordonnateur général de l’ICEF-Burkina/BRICS, Joachim Kéré, constatant que la diversification des partenariats pousse certains partenaires classiques à reconsidérer leur posture.

De g. vers la d. : Dapran Yoda (chargé presse et communication), Ismaël Cissé, Joachim Kéré, Issaka Ouédraogo (secrétaire général) et MBaye Barry (vice-coordonnateur).

Sur les financements au développement jusque-là reçus par le Burkina, M. Kéré souhaite que le gouvernement en fasse le point au peuple, aux fins de tirer les conséquences. « Les prêts que notre pays contracte nous engagent et engagent même nos enfants. Donc, les Burkinabè ont droit à l’information et aux contours des prêts », interpelle Joachim Kéré.

D’où la perspective pour l’ICEF-Burkina/BRICS de mener un plaidoyer pour la tenue des états généraux des financements reçus par le pays, de 1960 à ce jour.

Les responsables de l’ICEF-Burkina/BRICS se disent persuadés que la coopération financière et économique avec les BRICS permettra au pays de garantir non seulement le développement durable et conséquent pour les populations, mais également d’apporter une réponse efficace aux politiques néo-libérales des institutions de Bretton Woods. Ce, d’autant que, arguent-ils, une des spécificités des BRICS, c’est la souveraineté des États et le transfert des technologies.

ICEF-Burkina/BRICS exhorte aussi à la création d’une monnaie communautaire entre les Etats africains.

« Au regard de ce qui précède, l’ICEF-Burkina/BRICS réaffirme son soutien à la Transition et l’encourage à travailler à faire asseoir une base économique et financière solide et durable pour le pays, et encourage le gouvernement à aller de plain-pied dans la coopération avec les BRICS afin de pouvoir identifier et financer les secteurs primordiaux de développement pour le bonheur des populations », déclarent les dirigeants de l’ICEF-Burkina/BRICS, organisation lancée en janvier 2023.

Ils disent attendre donc de ce partenariat Burkina-BRICS, le financement de grands projets d’aménagement d’espaces cultivables pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire et la construction de grandes usines de transformation locale des produits ; l’ouverture d’un vaste marché d’échanges commerciaux entre le Burkina et les pays BRICS ; la formation des étudiants et de l’élite dans les grandes universités des pays BRICS.

« Pas un pas sans le peuple » est le slogan du mouvement, dont la conférence a enregistré la présence de leaders coutumiers.

Outre la tenue d’un sommet Burkina-BRICS à Ouagadougou « pour permettre aux autorités d’exposer les énormes potentialités du pays et les domaines d’investissement gagnant-gagnant aux investisseurs des pays BRCS », les conférenciers souhaitent que le Burkina abrite le siège de l’Alliance internationale des BRICS pour l’Afrique de l’Ouest.

Lire aussi : Transition : ICEF-Burkina/BRICS salue « une véritable politique de souveraineté économique et financière, à l’image de celle voulue par Thomas Sankara »

O.L
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 10 juillet 2023 à 09:07, par kwiliga En réponse à : Burkina : « Il n’y a pas de raison qu’on continue de s’endetter et qu’on continue de s’appauvrir en même temps », s’agace Ismaël Cissé de l’ICEF-Burkina/BRICS

    "Sur les financements au développement jusque-là reçus par le Burkina, M. Kéré souhaite que le gouvernement en fasse le point au peuple...", en voilà une bonne idée, car ainsi, vous serez édifiés sur le fait que "on continue de s’endetter et qu’on continue de s’appauvrir en même temps".
    Convenons que, dans ce cas là, poser la question, c’est déjà apporter une bonne partie de la réponse, qui, malheureusement pour nous, impliquera bien davantage nos divers gouvernements, depuis 1987, que le FMI ou la Banque Mondiale, que nous nous plaisons tant à incriminer.

  • Le 10 juillet 2023 à 11:41, par Jonassan En réponse à : Burkina : « Il n’y a pas de raison qu’on continue de s’endetter et qu’on continue de s’appauvrir en même temps », s’agace Ismaël Cissé de l’ICEF-Burkina/BRICS

    Quand on croit comprendre ce qu’on ne comprend pas ça donne ça. Des économistes en herbe et leurs suivistes sur la base d’analyses empiriques s’arrogent le droit de donner des directives d’une portée si vitale aux dirigeants. Qu’on les suive mais qu’on assume et qu’on ne s’étonne pas que la machine tombe en panne.

  • Le 10 juillet 2023 à 12:12, par Ed En réponse à : Burkina : « Il n’y a pas de raison qu’on continue de s’endetter et qu’on continue de s’appauvrir en même temps », s’agace Ismaël Cissé de l’ICEF-Burkina/BRICS

    La gouvernance de la transition fait ses choix et veut changer d’influenceur politique et économique.
    Par contre, compter sur des pays comme le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine pour du développement durable, c’est se tromper de partenaires. Tous ces pays ont des soucis et sont intéressés pour récupérer.
    Le Burkina a des richesses mais la majorité de la population n’arrive pas à sortir de la pauvreté.
    Si chaque burkinabè avec un peu de compétences, change d’attitude vis à vis de l’argent pour ne plus vouloir gagner beaucoup ou l’amasser, le changement viendra. Ce n’est pas gagné.

  • Le 10 juillet 2023 à 20:31, par Alpha2025 En réponse à : Burkina : « Il n’y a pas de raison qu’on continue de s’endetter et qu’on continue de s’appauvrir en même temps », s’agace Ismaël Cissé de l’ICEF-Burkina/BRICS

    On peut penser que les financements reçus n’ont pas été utilisés à bon escient. Mais je crois qu’il faut aussi poser la question de la pertinence de nos politiques publiques. Nous aspirons à sortir de la pauvreté. Faisons nous des investissements structurants ? Faisons nous assez pour l’éducation et la santé ? Tous les pays qui émergent ont fait de gros efforts sur ces deux secteurs. Et puis, que produisons nous. Notre production nationale est faible. Ceux que font nos "opérateurs économiques", c’est import-export. Ils n’investissent pas dans la Transformation, ni dans l’industrie. Encore moins dans l’agro-pastoral ! Bref en réalité, nous sommes plus dans l’import que dans l’export. Nous produisons si peu ! Ce n’est pas étonnant que nous soyons si pauvres. Même si nous cherchons à attirer des investisseurs, nous ne sommes pas éduqués, ni formés. En conséquence, nous ne sommes pas attractifs. Si on arrive à implanter des unités ici, ce seront des unités générant peu de valeur ajoutée, du fait de l’absence de main d’œuvre qualifiée. Ne cherchez pas plus loin, les causes de notre pauvreté ! Et avec le terrorisme, nous dépensons en armements de façon importante. Il nous faut faire des sacrifices pour vaincre ce fléau. Sinon, nous sommes condamnés à jamais !

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