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Burkina/Médias : Le CSC partage avec les acteurs quatre instruments clés de gestion de l’information

Publié le vendredi 23 juin 2023 à 23h05min

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Burkina/Médias : Le CSC partage avec les acteurs quatre instruments clés de gestion de l’information

Depuis l’avènement du terrorisme au Burkina Faso, il a été constaté des messages notamment de haine et d’appel à la violence diffusés dans certains média. Face au péril qui menace le pays, faire preuve d’un grand sens de responsabilité dans le choix des mots exprimés à travers les médias est capital. C’est donc soucieux d’encadrer les discours et les opinions véhiculés via les canaux de communication conventionnels, que le Conseil supérieur de la communication (CSC) a élaboré quatre principaux instruments. Ces instruments ont été présentés aux professionnels de l’information ce vendredi 23 juin 2023 à Ouagadougou, en vue de les rendre accessibles à l’ensemble des Burkinabè. Cela, pour lutter efficacement contre l’extrémisme violent et promouvoir la cohésion sociale.

Les quatre textes de référence destinés aux professionnels des médias et à l’ensemble des citoyens sont les suivants. Le premier concerne la charte de bonne conduite des médias confessionnels, dans un contexte de crise sécuritaire et de tensions sociales. Le deuxième texte, lui, est le guide de gestion des contenus à caractère confessionnel dans les médias non confessionnels.

Le troisième quant à lui, fait cas des sept points d’attention destinés aux acteurs médiatiques pour une meilleure prise en compte de la responsabilité sociale des médias, dans un contexte de crise sécuritaire et de tensions sociales. Enfin, le dernier instrument recense dix conseils adressés aux citoyens burkinabè pour des comportements responsables sur les réseaux sociaux et dans les émissions d’expression directe dans un contexte de crise sécuritaire et de tensions sociales.

Le président du CSC, Abdoulazize Bamogo remet le tableau des dix conseils aux citoyens burkinabè pour des comportements responsables au ministère en charge de la communication

Sept points d’attention destinés aux acteurs médiatiques

Ainsi, en vue d’une meilleure prise en compte de la responsabilité sociale des médias dans un contexte de crise sécuritaire, de tensions sociales et de transition politique, des orientations ont été données aux acteurs. Elles se résument en sept points. En effet, les médias sont en premier lieu appelés à contribuer au renforcement de l’unité de la nation. Ils sont ensuite invités à contribuer à la motivation des forces combattantes nationales. Aussi, leur contribution est sollicitée au profit de la résilience du peuple burkinabè.

À cela, s’ajoute la mise en place des cadres formels de discussion et de validation d’informations liées à la crise sécuritaire au sein de la rédaction. Il est également demandé aux acteurs d’éviter la publication ou diffusion d’informations de nature à nuire à l’intérêt général. Les médias sont priés de bien vouloir toujours prendre en compte la version officielle des faits. Et concernant les sujets qui portent sur des "problèmes", il leur est recommandé de rendre compte des solutions apportées ou proposées.

« Il arrive que lors de débats religieux ou de prédication, les intervenants laissent glisser des mots susceptibles d’embraser les esprits », Boukary Ouédraogo, directeur de Ridouane FM

L’engagement des médias

L’ensemble de ces textes a été bien accueilli par les responsables des médias qui ont répondu présents à la convocation du Conseil supérieur de la communication (CSC). « Nous sommes heureux de participer à cette rencontre qui nous rappelle les différentes règles qui encadrent la diffusion de contenus dans les médias confessionnels et non confessionnels afin de préserver la paix et la dignité humaine », a déclaré Boukary Ouédraogo, directeur de la radio Ridouane FM.

De ce fait, monsieur Ouédraogo entend travailler à porter à la connaissance des leaders religieux qui interviennent sur les ondes de sa radio, les consignes du CSC en la matière. Ceci, dans le but d’un meilleur encadrement de leurs opinions pour promouvoir la cohésion sociale.

« Les médias sont un couteau à double tranchant. Mal utilisés, ils attisent les conflits et peuvent être la source de désastres sociaux », Abdoulazize Bamogo, président du CSC

En plus de s’adresser aux médias, cette préoccupation implique également les animateurs de la vie politique, les acteurs de la société civile, les leaders communautaires, les citoyens qui interviennent dans les émissions d’expression directe pour donner leur opinion sur la vie de la nation.

Selon le président du CSC, Abdoulazize Bamogo, l’élaboration de ces quatre instruments s’est faite dans une démarche participative et inclusive. « Nous avons associé à la démarche d’élaboration de chaque document plusieurs acteurs nationaux, principalement l’organe d’autorégulation qu’est l’Observatoire burkinabè des médias, les organisations professionnelles des médias, les responsables de médias et les journalistes », a-t-il mentionné.

« L’ONAFAR a pour mission de soutenir le CSC en matière de régulation des discours à caractère religieux », Abibou Ouattara/Ouédraogo, présidente de l’ONAFAR

Le message religieux doit avoir pour but principal d’apporter la parole de salut aux croyants pour qu’ils vivent dans la vertu, d’affermir la foi des fidèles et de contribuer à l’édification d’une société de tolérance et de paix, indique la présidente de l’Observatoire national des faits religieux (ONAFAR), Abibou Ouattara /Ouédraogo.

Le guide de gestion des contenus à caractère confessionnel a pour ambition de servir de boussole aux acteurs des médias non confessionnels, dans le cadre de la réalisation et de la diffusion de contenus à caractère confessionnel. Les responsables des médias et les demandeurs des services de presse sont interpelés à plus d’un titre car leur plein engagement facilitera l’action des autres acteurs du processus.

La remise du tableau des dix conseils aux citoyens burkinabè pour des comportements responsables au président de l’Observatoire burkinabè des médias, Hamado Ouangraoua

Quelques éléments des dix conseils du CSC

Les dix conseils du CSC adressés aux citoyens burkinabè dans ce contexte de crise sécuritaire sont, entre autres, de s’exprimer avec honnêteté, de parler de ce dont on a été témoin, de parler des faits que l’on connaît réellement. Aussi, il est demandé aux Burkinabè de faire preuve de bon sens et d’esprit critique quand ils reçoivent des informations sensationnelles, surtout si elles émanent de personnes qui ne sont ni liées aux faits et qui ne sont pas des professionnels de l’information. Les citoyens sont également priés de n’approuver ni relayer des messages graves quand ils ignorent la source, les vrais auteurs et leurs intentions, même si l’information paraît vraisemblable.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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