En vue de relever les défis du phénomène migratoire dans un contexte international et national de plus en plus en difficile, le gouvernement burkinabè a décidé de la construction du Centre d’accueil et de transit pour migrants. Ce centre est situé dans le quartier Bassinko, dans l’arrondissement numéro 8 de la commune de Ouagadougou.

Il s’agit d’un complexe immobilier constitué de salles d’hébergement d’une capacité de 80 lits, d’une cuisine, de bureaux, de toilettes, d’un plateau sportif ainsi que des aires de jeux pour les enfants. Le coût global de cette infrastructure s’élève à un milliard de francs CFA.

Le Centre d’accueil et de transit pour migrants est construit sur une surface de 8076 m².

Lancé le 4 décembre 2020, ce centre est une réponse globale à la problématique de la protection des droits des migrants et traduit la volonté du gouvernement de s’y impliquer de manière profonde, a indiqué la ministre des affaires étrangères, de la coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, Olivia Rouamba. « La réalisation de ce centre traduit la concordance de vue entre le gouvernement, l’OIM [Organisation internationale pour les migrations], l’Union européenne et divers partenaires sur la nécessité de mettre les migrants au centre des attentions et de trouver des solutions innovatrices des gestions des crises migratoires », a-t-elle ajouté.

En plus d’avoir financé la construction du centre, l’Union européenne a offert un bus pour faciliter la mobilité.

« Fournir une assistance humanitaire »

La réalisation de ce centre est une initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants. Selon le chef de la délégation de l’UE, Wolfram Vetter, ce centre a pour vocation d’apporter des services d’information et d’assistance aux migrants dans le besoin sur la route migratoire, y compris à travers une assistance au retour volontaire pour les migrants de pays tiers en transit. « Ce centre apportera également un soutien dans l’accueil des migrants burkinabè retournant au Burkina Faso », a-t-il affirmé.

Principal acteur de cette action, l’OIM a estimé que la cérémonie d’inauguration de ce centre constitue une étape cruciale dans le cadre de la collaboration avec le Burkina Faso pour assurer une gestion humaine et ordonné des migrations. « Ce centre qui a pour vocation première d’accueillir les migrants burkinabè de retour ainsi que ceux en transit sur le territoire, permettra de fournir une assistance humanitaire ainsi que le soutien aux migrants dans le besoin qui ont enduré des épreuves difficiles au cours de leur périple migratoire », a affirmé la Représentante-Chef de Mission de l’OIM au Burkina Faso, Aïssatou Guissé Kaspar.

Selon Aïssatou Guissé Kaspar, ce centre va servir de cadre pour la mise en œuvre des normes juridiques ainsi que les politiques nationales pour les droits des migrants.

Tout en félicitant les acteurs pour cette initiative, le président de la délégation spéciale de l’arrondissement 8 de Ouagadougou a affirmé : « je suis persuadé que la mise en place de ce centre va contribuer à assurer la protection et la garantie des droits des migrants à travers les services d’assistance de base ». Toutefois, il s’est intéressé sur l’étape post-inauguration de ce centre. Il a insisté sur la coordination entre tous les acteurs et un véritable suivi après cette cérémonie.

Une photo de groupe entre les officiels, les chefs traditionnels et responsables du quartier Bassinko présents à la cérémonie de réception officielle du centre.

Profitant de l’occasion, la ministre Olivia Rouamba a plaidé pour un appui supplémentaire pour la connexion du centre au réseau de la SONABEL et de l’ONEA. Actuellement, le centre dispose d’un groupe électrogène.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net