LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Analyse des principaux déterminants du choix de la carrière enseignante par les femmes/filles dans l’enseignement primaire

Publié le jeudi 9 février 2023 à 20h27min

PARTAGER :                          

De nos jours, au Burkina Faso, le chômage des diplômés ne fait que s’accroître et la fonction publique jadis providentielle, n’arrive plus à les absorber. Par exemple, selon J. W. Doulkom et P. M. Ouédraogo (2019), le ministère de la Fonction publique a procédé au lancement officiel des épreuves comptant pour les concours directs de la fonction publique session 2019 et ce sont 1. 247. 751 candidats qui ont tenté leur chance pour 5. 892 postes.

Ainsi, face à la dure réalité du chômage, plusieurs candidats se ruent vers l’enseignement qui reste le plus grand pourvoyeur des emplois publics. D’autres y sont poussés par leur famille, car, il n’est pas rare d’entendre de certains parents, ces propos : « Même si c’est dans l’enseignement, il faut y aller ». Tout porte donc à croire que l’enseignement est un choix par défaut. Or, comme l’affirme F. Macaire (1993, p.46), « la profession d’éducateur exige un engagement de l’être tout entier ; elle réclame le don de soi, et un don de soi librement consenti ».

Le nombre de femmes/filles qui accèdent à la formation des enseignants du primaire s’est accru considérablement ces dernières années. Selon les statistiques des écoles nationales des enseignants du primaire, en 2010-2011, l’ENEP de Loumbila enregistrait un effectif de 696 stagiaires (394 de sexe féminin et 302 de sexe masculin). Par contre, en 2014-2015, 29 039 stagiaires dont 16 607 femmes étaient inscrites dans les ENEP et les Écoles Privées de Formation des Enseignants du Primaire (EPFEP). Quels sont les facteurs les plus déterminants dans le choix de cette profession enseignante ?
A travers cet article, nous avons tenté d’analyser les déterminants de leur engouement pour la carrière enseignante et formulé quelques suggestions en vue de susciter des vocations pour ce métier. Il comporte la présentation des principaux déterminants du choix de la carrière enseignante par les femmes/filles, la discussion de ces résultats et quelques suggestions.

2. Méthodologie / Matériel et méthodes

Notre public cible est constitué de l’ensemble des acteurs de l’ENEP de Loumbila. Il s’agit : des élèves-maîtresses, auprès desquelles nous avons cherché à identifier les facteurs les plus motivants de leur choix de devenir enseignantes, des formateurs qui restent les acteurs directs de la formation de ces futures enseignantes, des agents administratifs qui sont chargés de la gestion administrative, financière et pédagogique de l’école, des enseignants de l’école annexe, qui reçoivent chaque année les stagiaires qu’ils initient à la gestion des activités d’une classe.
Le choix de L’ENEP de Loumbila obéit à l’ancienneté de l’institution, car, elle est la doyenne des écoles de formations des enseignants du primaire. Aussi, sa proximité de Ouagadougou est intéressante pour l’étude, dans la mesure où beaucoup de femmes/filles y sont inscrites sur titre.
Nous avons eu recours à un échantillonnage par choix raisonné. Ce faisant, le Directeur général, le Directeur des études et des stages et le Surveillant général qui sont des agents administratifs et très proches des stagiaires, ont été systématiquement retenus.
A leur suite, trois (3) formateurs permanents ont été sollicités pour le besoin de l’enquête au regard de leur ancienneté d’au moins cinq (5) ans dans la formation des stagiaires.
En outre, nous avons fait appel à deux (2) enseignants de l’école annexe ayant la même ancienneté que les formateurs retenus.
Enfin, dans un souci d’efficacité, nous avons retenu 100 stagiaires de la 32ème promotion en formation théorique au sein de l’ENEP et 50 de la 31ème promotion en stage pratique dans les écoles d’application. Cela se justifie par le fait qu’il est assez difficile d’enquêter les stagiaires de la 31ème promotion, car, étant en stage sur toute l’étendue du territoire national.
Au total, notre échantillon était composé de cent cinquante-huit (158) personnes issues de diverses catégories d’acteurs de la formation initiale à l’ENEP de Loumbila.
Comme méthode de collecte de données, nous avons privilégié la méthode mixte, c’est-à-dire, la combinaison de la méthode quantitative et de la méthode qualitative. En termes d’outils de collecte, les instruments suivants ont été utilisés : le questionnaire administré aux élèves-maîtresses et le guide d’entretien pour recueillir les observations et opinions des agents administratifs, des formateurs permanents et des enseignants de l’école annexe retenus.

3. Résultats

Pour Marcel Postic & coll. (1990), le choix d’une profession ne provient pas toujours d’une décision rationnelle, dans la mesure où certaines décisions peuvent dépendre des circonstances extérieures comme les difficultés financières ou peuvent résulter d’obstacles, comme l’échec répété aux concours. Pour ces auteurs, trois facteurs de motivation entrent en interaction dans le processus de choix de la profession enseignante : les conditions d’exercice de la fonction (conditions matérielles, sociales, conditions de travail), les variables personnelles (histoire personnelle, valeurs) et les relations antérieurement vécues dans le milieu scolaire, avec les enseignants qui incarnent cette fonction.
Au Burkina Faso, plusieurs déterminants légitiment le choix des femmes/filles enquêtées à entreprendre une carrière d’enseignante. Durant l’enquête, la possibilité était donnée à chaque enquêtée de fournir trois réponses. Ainsi, les raisons du choix de l’enseignement vont de la volonté de devenir fonctionnaire, du refus du chômage, du désir d’avoir un revenu, de l’amour du métier, du plaisir d’enseigner, de l’amour des enfants, de la volonté d’être utile aux autres, du désir de transmettre des connaissances, et à la jouissance des vacances scolaires. Pour mieux les analyser, nous les avons regroupées sous trois thématiques. Il s’agit de l’indépendance économique, de la reconnaissance sociale et de la vocation.

3.1. De l’indépendance économique
Les candidats aux recrutements de la fonction publique font face à une demande de plus en plus forte dans un contexte où l’offre est très faible. Plus que tout autre concours, l’enseignement offre chaque année, près de 6 000 postes en concurrence (concours directs et mesures nouvelles), (Kaboré, 2015). Ce nombre important de postes favorise la perception du métier d’enseignant comme un gagne-pain. Ainsi, pour les agents administratifs interviewés, « beaucoup d’entre elles, ne veulent plus être toujours à la charge des parents au regard de leur âge. Par conséquent, elles optent pour l’enseignement pour s’assurer un revenu ».
Interrogées, les élèves-maîtresses ont évoqué à 13,4% le refus du chômage et à 11,6% le désir d’avoir un revenu, soit 25 % des réponses de cet ordre (Ouédraogo, 2017, p.35).

3.2. De la reconnaissance sociale
Tout comme la volonté d’avoir un emploi, la reconnaissance sociale a été soulignée, tant par les agents de l’administration, que par les stagiaires. En effet, comme nous le confie un interlocuteur, « Pour certaines élèves-maîtresses, les hommes respectent plus les femmes salariées. C’est pourquoi, elles intègrent l’ENEP à la recherche de ce statut ».
Quant aux élèves-maîtresses interrogées, elles ont évoqué à 22,6% la volonté de devenir fonctionnaires, à 6,2% la volonté d’être utiles aux autres et à 4,6% la possibilité de bénéficier des vacances scolaires en tant qu’enseignantes, soit 33,4% des réponses liées à cette thématique (Ouédraogo, 2017, idem).

3.3. De la vocation
La vocation constitue également un facteur important du choix de la profession enseignante. En effet, à la question de savoir si c’est par amour du métier que les stagiaires sont venues à l’ENEP de Loumbila, un formateur interrogé estime « qu’il existe deux sortes de vocations : la vocation innée et la vocation acquise. La seconde comme son nom l’indique, s’acquiert par la pratique du métier, tandis que la première est suscitée par l’attrait d’un métier, qu’on n’a pas encore exercé ». Il affirme « qu’aujourd’hui, il est très rare qu’on vienne dans l’enseignement par vocation innée ». Un autre interviewé se demande « si dans sa classe de quarante (40) stagiaires, il y en a cinq (5) qui ont la vocation ».
De nos enquêtes, il ressort que 15,5 % des élèves-maîtresses ont évoqué l’amour du métier, 10,0% d’entre elles ont évoqué l’amour des enfants, 12,3% le plaisir d’enseigner et 3,8% le désir de transmettre des connaissances, soit un total de 41,6% de réponses liées à cette thématique (Ouédraogo, 2017, idem).

3.4. Discussion des résultats
Suite à ces différents résultats d’enquête, nous avons, dans un premier temps, comparer les facteurs déterminants du choix de la carrière enseignante par les français à ceux des élèves-maîtresses de l’ENEP au Burkina Faso.
En effet, selon le rapport de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE, 2005, p.73), les enseignants français, qu’ils soient débutants ou expérimentés, avancent les trois (3) principales raisons suivantes comme étant à la base de leur choix de l’enseignement : « le désir d’enseigner » (environ 70% des enseignants), « le désir de s’occuper d’enfants » (environ 60%) et celui « d’exercer une fonction éducative » (environ 40%). Ces enseignants citent rarement les facteurs comme la « sécurité de l’emploi » (environ 20%), le « temps libre, les vacances » (10 %) et le « salaire » (1 à 2%) ».
Nous pouvons donc, observer que les facteurs tels que « le désir d’enseigner », « le désir de s’occuper des enfants » ou encore celui « d’exercer une fonction éducative » semblent prédominants chez les enseignants français (environ 60% de réponses contre 41,6% de réponses des élèves-maîtresses burkinabè).

Par contre, c’est la reconnaissance sociale telle que « la volonté de devenir fonctionnaire », « d’être utile aux autres », qui vient en deuxième position chez les stagiaires du Burkina Faso, avec 33,4% des réponses. Ce poids du statut social de notre point de vue, n’a pas été clairement exprimé par les enseignants français.

Pour ce qui est de l’indépendance économique ou financière exprimée en termes de « sécurité de l’emploi », « refus du chômage », « désir d’avoir un salaire », les statistiques sont assez similaires, avec environ 22% de réponses des enseignants français et 25% de réponses des élèves-maîtresses burkinabè.

Ainsi, contrairement à l’avis des agents administratifs, des formateurs et des enseignants de l’école annexe, interviewés, qui estiment que c’est surtout l’indépendance économique, ensuite la recherche d’un statut social et enfin, la vocation, qui déterminent la carrière enseignante des élèves-maîtresses, nous pouvons dire que l’ordre d’importance des facteurs, s’est révélé plutôt être la vocation (41,6%), suivie de la reconnaissance sociale (33,4%) et enfin l’indépendance économique (25%).

Cependant, tout comme les agents administratifs, les formateurs et les enseignants de l’école annexe, dans le contexte socio-économique du Burkina Faso, marqué par le chômage des diplômés, ou tout porte à croire que l’enseignement est un choix par défaut, l’ordre d’importance des facteurs déterminants du choix de la carrière enseignante exprimé par les élèves-maîtresses est assez surprenant et nous interpelle. Aussi, poursuivant nos investigations pour mesurer le poids des différentes raisons dans le choix de la carrière enseignante, nous avons énuméré certaines motivations pour lesquelles nous avons demandé aux enquêtées de les classer par ordre d’importance. Les motivations matérielles comprennent le statut de fonctionnaire, le manque d’emplois et le refus de chômage, tandis que la vocation, se compose de l’amour du métier et du plaisir d’enseigner. Comme résultats, il apparaît que 52,70% des élèves-maîtresses imputent premièrement aux motivations matérielles leur choix de la carrière enseignante, contre 46,00% d’entre elles qui y voient la vocation. Quant à la jouissance des vacances, elle n’a reçu qu’un score très faible de 1,30%.

Plus en détails, lorsque nous les avons interrogées précisément sur leur vocation, 46,00% des élèves-maîtresses ont réaffirmé avoir choisi l’enseignement par vocation, contre 29,33% qui disent n’y avoir aucune vocation et 24,67% qui disent qu’elles ne savent pas. Pour nous, cette dernière catégorie des enquêtées (24,67%) n’a pas en réalité une motivation vocationnelle du métier, puisque « la vocation innée », qui est une attirance naturelle vers un métier, exclut toute hésitation ou tout doute. En conclusion, ce sont donc les motivations matérielles (soit 54%) qui ont réellement, poussé les élèves-maîtresses de l’ENEP de Loumbila à opter pour l’enseignement ; elles constituent donc, les facteurs les plus déterminants dans le choix de la carrière enseignante (Ouédraogo, 2017, p.36).

Ces résultats rejoignent ceux de Sessouma (2012) qui avait aussi analysé la recherche d’emploi comme un facteur déterminant du choix de la formation professionnelle dans les ENEP. Pour lui, « c’est l’accessibilité de la formation, l’échec répété aux concours directs, le besoin d’emplois, le souci d’accéder aux emplois publics qui mobilisent nombre de candidats pour la formation sur titre dans les ENEP ».

Alors, quelles suggestions pourrait-on formuler en vue d’une meilleure sélection des candidates ou candidats ayant une forte vocation pour la profession enseignante ?

4. Conclusion
Au terme de notre analyse des déterminants du choix de la carrière enseignante, retenons que plusieurs facteurs conduisent au choix de ce métier par les femmes/filles. Ils sont d’ordre matériel, social et psychologique.
Toutefois, ce sont les motivations d’ordre matériel et social qui influencent le plus les candidates à opter pour l’enseignement. Si la majorité des élèves-maîtresses ont intégré l’ENEP pour éviter le chômage, influencées qu’elles sont par les parents, les maris et le milieu social, peu nombreuses, sont celles qui y viennent par vocation.
Pour les agents administratifs, les formateurs et les enseignants de l’école annexe, le comportement, l’engagement et les propos tenus par la majorité des élèves-maîtresses sont assez révélateurs de la nature de leurs motivations.

Or, le métier d’enseignant commande de l’engagement, car, l’avenir et le développement socioéconomique du pays en dépendent ; d’où cet appel de F. Macaire (1993, p.45), que nous partageons : « le métier d’éducateur est une véritable vocation, c’est-à-dire un appel pour une tâche bien déterminée. Sa tâche […] est une œuvre de choix qui requiert un rare dévouement animé par un grand amour ». Il est donc souhaitable, que le comportement de certains enseignants exemplaires puisse susciter davantage de vocations dans l’enseignement au Burkina Faso.

En outre, nous rejoignons Christian Guillevic (1999, p.219), qui déclare que « les tests d’aptitude sont très utilisés dans le domaine de la sélection et de l’orientation professionnelle. Cependant, le succès professionnel et l’adaptation à une tâche ne dépendent pas que des capacités cognitives et le recours à des tests de personnalité est parfois envisagé ». Il faudrait donc, en plus des tests d’aptitude, introduire dans le concours des ENEP, des tests de personnalité comme l’inventaire d’intérêts ou l’entretien de motivations, afin de sélectionner les candidats ou candidates qui manifestent une réelle passion pour l’enseignement.
Par ailleurs, nous proposons l’amélioration des conditions de vie et de travail des éducateurs, ainsi que la revalorisation de la profession enseignante.

Auteurs :
SOULAMA/COULIBALY Zouanso1(CNRST/INSS, Ouagadougou, zouanso@yahoo.fr) ;
KABORE Sibiri Luc2 (CNRST/INSS, Ouagadougou, lucsikab@yahoo.fr) ;
OUEDRAOGO Larba Laurent3 (MENAPLN, Ouagadougou,, larbman_oued@yahoo.fr).

5. Références bibliographiques
BERGER Jean-Louis et D’ASCOLI Yannick, 2011, Les motivations à devenir enseignant : revue de la question chez les enseignants de première et deuxième carrière, Paris, Revue française de pédagogie, pp.1-35.

BERNARD Jean-Luc et LEMOINE Claude, 2000, Traité de psychologie du travail et des organisations, Paris, Dunod, 56p.

DOULKOM Judicael Wendbenedo et OUEDRAOGO Paul-Marie, 2009, Concours directs 2019 : 1 247 751 candidatures pour 5 892 postes, https://lefaso.net/spip.php?article92015, consulté en ligne le 02/04/2020, pp.1-3.

DUCHESNE Claire, 2011, Effectuer une transition professionnelle pour donner du sens à la vie, Recherches en éducation, 11, pp.27-38.

GUILLEVIC Christian, 1999, Psychologie du travail, Paris, Nathan, 255p.

KABORE Sibiri Luc, SOULAMA/COULIBALY Zouanso, KABORE Windlanaba Etienne, 2021, Analyse des déterminants du choix de la carrière enseignante par les femmes au Burkina Faso, Vol. 37, n° 1, Science et technique, Lettres, Sciences humaines et sociales, Ouagadougou, CNRST, pp53-64.

KABORE Windlanaba Etienne, 2015, Études universitaires et promotion professionnelle des fonctionnaires-élèves de l’ENAM au Burkina Faso, Ouagadougou, ENAM, 84p.

KOETA Gaétan François, 1991, L’efficacité de l’enseignant : Vocation et Formation. École des Cadres d’Animation et de Contrôle Pédagogique (ECAP), Ouagadougou, ECAP, 91 p.
LEVESQUE Sophie, 2011, Les indicateurs de motivation qui incitent les enseignants débutants à s’engager dans leur travail et à poursuivre leur carrière dans l’enseignement au secondaire, Rimouski, Université du Québec à Rimouski, 213p.
MACAIRE Jean-François, 1993, Notre beau métier, Versailles, Les classiques africains, 46 p.
OCDE, 2005, Le rôle crucial des enseignants. Attirer, former et retenir des enseignants de qualité, Boulogne, OCDE, 15p.

OUEDRAOGO Larba, 2017, L’accès des femmes et des filles aux écoles nationales des enseignants du primaire (ENEP) : cas de l’ENEP de Loumbila, Ouagadougou, Mémoire, ENAM, 73 p.

POSTIC Marcel, LE CALVE Georges, JOLY Serge & BENINEL Farid, 1990, Motivations pour le choix de la profession d’enseignant, Revue française de pédagogie, n°91, Paris, pp. 25-36.

SESSOUMA Bruno, 2012, La formation professionnelle et l’accès à l’emploi au Burkina Faso : cas des Instituteurs Adjoints Certifiés (IAC) formés sur titre, Ouagadougou, Mémoire, ENAM, 56p.

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique