Organisé par le secrétariat permanent de l’Enseignement catholique en collaboration avec l’Œuvre Suisse d’entraide ouvrière (OSEO), cette rencontre a permis à 24 formateurs, venus de 9 diocèses de notre pays de se doter des connaissances nécessaires à l’utilisation de la méthode ALFAA dans leurs centres d’alphabétisation.

Mise au point dans les années 1991 - 1992 par une équipe de quatre (04) chercheurs burkinabè, la méthode ALFAA est une approche méthodologique propre au Burkina qui permet à des adultes alphabétisés d’apprendre rapidement un française fondamental et fonctionnel.

Formule d’apprentissage accéléré du français, la méthode ALFAA offre les avantages de ne pas perturber les activités de développement des apprenants tout en développant en eux, dans un temps limité, des compétences de communication, textuelles et cognitives dans cette seconde langue à la grammaire et au vocabulaire très éloignés de leurs langues premières.

Avec cette méthode, il faut entre 90 et 150 jours de cours effectifs pour atteindre le niveau du CM2 au lieu de six (06) années scolaires d’au moins 8 500 heures que les élèves doivent effectuer pour atteindre des résultats comparables. La méthode ALFAA est à la phase de vulgarisation. Pour la présente formation, trois (03) langues nationales étaient concernées en complémentarité avec le français. Il s’agit du mooré, du dioula et du dagara.

Durant les trois semaines de formation, les participants ont eu à traiter de la grammaire des langues concernées ; de la méthodologie de l’enseignement des sons, de la lecture et de l’expression de la langue française à travers le document de phonétique ainsi que l’enseignement de la grammaire française niveau I.

Selon le Frère Bonaventure Yougbaré du secrétariat national de l’Enseignement catholique, cette formation traduit la volonté de leur institution à disposer d’un personnel performant et outillé dans le sens de toujours améliorer des prestations en matière d’alphabétisation.

Pour le représentant de l’OSEO à cette cérémonie, M. Paul Taryam Ilboudo, "en soutenant cette formation, l’OSEO souhaite également, apporter sa modeste contribution au FONAENF dans sa politique d’appui aux innovations éducatives". Aussi en appelle-t-il au respect strict des critères de mise en œuvre de cette méthode qu’il trouve "très efficace". "Je voudrais saisir l’opportunité pour interpeller le secrétariat national de l’Enseignement catholique et tous les diocèses ayant bénéficié de cette formation, pour un respect strict des conditions d’application de cette méthode afin d’en assurer sa saine vulgarisation au bénéficie des femmes et des hommes, qui, à l’issue du niveau FCB ou dans les écoles de catéchistes, voudraient, légitiment apprendre le français, langue officielle de notre pays".

Le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation (MEBA) salue cet engagement de l’Eglise dans le processus d’appropriation - vulgarisation de la méthode ALFAA. "Le département de l’enseignement de base témoigne sa satisfaction à l’Eglise pour s’être résolument engagée sur la voie du changement qualitatif dans le domaine de l’éducation, en ayant adopté les innovations éducatives comme les Espaces d’Eveil éducatif (3E), les écoles bilingues et la méthode ALFAA en direction des adultes. Cette disposition d’esprit confirme la quête de l’excellence que cette institution poursuit au quotidien", a dit M. Christophe Konkobo, représentant du MEBA à cette cérémonie.

Les participants à l’atelier prennent, quant à eux, la résolution de mettre en pratique la formation reçue mais souhaitent bénéficier d’autres formations ou recyclages pour plus d’efficacité sur le terrain.

Ce que l’OSEO n’exclut pas, indiquant même au passage que son partenariat avec l’Eglise catholique ira crescendo.

Victorien A. SAWADOGO
Sidwaya