Sidwaya : (S). : A combien estimez-vous le nombre de mossi vivant à kumasi ?

Chef Mossi (C.M.). : Il est difficile de connaître le nombre exact de mossi vivant ici à Kumasi. Il y a eu un grand brassage entre notre peuple et les autochtones. Nos frères ont des femmes ashanti et nos sœurs se sont mariées avec des ashanti. Cela fait qu’on ne peut pas savoir qui est mossi et qui ne l’est pas. Même moi, avant d’être chef, beaucoup ne me connaissaient pas comme mossi.

S. : Dans quels secteurs d’activités exercent les burkinabè ?

C.M. : Le secteur qui regorge le plus de burkinabè est l’agriculture. Il y en a qui sont commerçants. On en trouve même dans la fonction publique.

S. : Quelle est votre appréciation des rapports sociaux entre les populations ?

C.M. : Nous vivons en parfaite harmonie. Cette cohabitation existe depuis l’époque de nos grands parents. L’harmonie est totale. La tradition a voulu même que le roi Ashanti rende visite au chef des mossi. Aujourd’hui nous perpétuons toujours ces rapports.

S. : Pensez-vous au bercail en étant ici ?

C.M. : Les burkinabè vivant ici vont régulièrement dans leurs villages respectifs au Burkina Faso, ne serait-ce qu’une fois l’an. Quand il y a des événements en famille, on s’y rend immédiatement.

S. : Où le chef des mossi est-il intronisé ?

C.M. : Nous prenons notre chefferie à Bompourga dans la zone de Gambaga ici même au Ghana. Nous ne pouvons nous séparer de la tradition et faire ce que nous voulons. L’histoire nous lie à cette région.

S. : Avez-vous un vœu pour la nouvelle année ?

C.M. : En vivant ici, nous n’oublions pas que nous sommes burkinabè. Nous prions pour que la paix et l’entente règnent entre les fils et les filles de ce pays. Nous profitons de l’occasion pour témoigner nos sincères reconnaissances aux différents responsables du pays. Que Dieu bénisse le président du Faso, le mogho Naaba ainsi que tout le peuple burkinabè.

Léopold Yé
Sidwaya