Voilà un bout de temps que la brigade de gendarmerie de Koupèla était aux aguets. Des bruits sur l’existence des cas de racollages de mineures l’avaient conduite à faire une descente dans un hôtel sis au secteur n°5 de Koupèla. Résultats ? Des interpellations de quatre jeunes filles dont des Nigérianes. Des enquêtes minutieuses mèneront la gendarmerie sur une piste d’un réseau de proxénétisme. Mais, des auteurs eux-mêmes, pas de trace. Trois mois se sont écoulés, jusqu’à ce vendredi 23 décembre 2005 où la gendarmerie tomba sur deux jeunes filles en pleurs. Elles venaient de se rebeller contre leur patronne.

La suite n’était plus qu’un jeu d’enfants pour la brigade. En un temps deux mouvements, une vieille femme de 60 ans de nationalité nigériane est entendue à la gendarmerie. Son nom Christy Ogbovon. Le témoignage des victimes (âgées de 14 et 15 ans) est terrifiant. « Si nous sommes venues ici, c’est parce qu’il nous a été promis mariage et non pour nous prostituer... ». Tout était maintenant clair. Il s’agissait bel et bien de l’œuvre d’un réseau de proxénètes. Et voici comment sont recrutées les victimes.

De jeunes Nigérians vivant au Burkina repartent dans leur pays où ils flattent de jeunes filles auxquelles ils promettent mariages et bonheur au pays des hommes intègres. Une fois que leurs victimes descendent à Koupèla, ils les abandonnent entre les mains de la vieille Christy Ogbovon qui les héberge. Celle-ci laisse ses victimes souffrir de faim jusqu’à ce qu’elles se décident à se prostituer. Chaque fille devrait verser à la vieille la somme de 500F CFA par jour.

La gendarmerie aurait déjà identifié les complices de Ogbovon et leur arrestation ne serait plus qu’une question de jours. Selon le commandant de la brigade de la gendarmerie de Koupèla, l’adjudant-chef Justin Kaboré, Christy Ogbovon répondra de ses actes au Tribunal de grande instance de Tenkodogo. Quant aux victimes, avec l’aide de la communauté nigériane vivant à Koupèla, elles pourront regagner le bercail. Ce n’est plus un secret pour personne. Le phénomène de la prostitution est une réalité dans les villes de Koupèla et Pouytenga.

Hormis cet hôtel mis en cause dans cette histoire de trafic d’enfants et de proxénétisme, il existe à Koupèla, un autre hôtel rendu tristement célèbre par son nom : « Bagdad ». A plusieurs reprises, les forces de l’ordre y ont fait des descentes. La question que plus d’un se posent maintenant à Koupèla, est de savoir ce qu’attend la municipalité pour prendre des mesures draconiennes ?

O.A.L.L (onesimeakelobayahoo.fr)
Sidwaya