La plus grande fête du calendrier musulman, l’Aïd-el-kebir ou Tabaski, a été célébrée au Burkina Faso ce samedi 9 juillet 2022. Afin de permettre aux personnes déplacées internes de célébrer cette fête dans la joie, la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) a exprimé sa solidarité et sa compassion à leur endroit. Le don mis à leur disposition est composé de 100 tonnes de riz, soit 2 000 sacs de 50 kg. Ce don est la concrétisation d’une promesse qui avait été faite par le président de la communauté musulmane, El hadj Moussa Koanda, le 18 juin 2022, lors de son installation officielle au Palais des sports.

Le présidium lors de la cérémonie de remise

La cérémonie a débuté par une lecture du Saint Coran suivie d’un doua d’ouverture et d’allocutions. Selon le conseiller du président de la communauté musulmane du Burkina Faso, Zacharia Sawadogo, le choix du vendredi, veille de la fête de Tabaski, pour la remise symbolique du don n’est pas anodin. « Cette journée est spéciale en ce sens qu’elle consacre la montée sur le Mont Arafat par nos pèlerins, une journée au cours de laquelle les invocations sont exaucées à plusieurs sens. Ce qui rend encore plus spéciale cette journée, c’est parce que c’est un vendredi », a expliqué M. Sawadogo, pour qui, l’objectif poursuivi à travers leur acte est de traduire leur solidarité avec les déplacés internes à la veille de la Tabaski. « Nous pensons qu’un sac de riz permet à une famille de participer à la fête comme tous les autres musulmans qui vivent chez eux et qui ont la possibilité d’acheter un sac de riz pour faire la fête », a-t-il conclu.

Le président Moussa Koanda, par la voix de Zacharia Sawadogo, a renouvelé à tous les acteurs de la paix, le soutien et la disponibilité de la communauté musulmane à accompagner ce processus

Un geste fortement apprécié par le ministre des Affaires religieuses et coutumières, Issaka Sourwema, qui avait à ses côtés le ministre de l’Action humanitaire, Lazare Zoungrana. Il s’est réjoui du fait qu’en dépit des difficultés auxquelles le pays est confronté, il y ait au sein des populations cette assistance mutuelle et encore cette préoccupation d’aider l’autre à satisfaire ses besoins biologiques primaires. L’un des besoins biologiques primaires qu’il a relevé, c’est d’avoir à manger. « Ventre vide, dit-on, n’a pas d’oreilles. Également, ventre vide n’a pas de foi », a-t-il noté. Pour le ministre Sourwema, la communauté musulmane obéit aux prescriptions des livres saints de l’islam. « Que ce soit en temps de paix ou en temps de crise sécuritaire, la communauté musulmane est toujours là », se rejouit-il.

Le ministre de l’Action humanitaire, Lazare Zoungrana, a loué l’initiative de la communauté musulmane

Le ministre en charge des Affaires religieuses et coutumières a également saisi cette occasion pour souhaiter une bonne fête de Tabaski aux musulmans du Burkina Faso. Aux pèlerins qui sont actuellement en terre sainte de l’islam, en Arabie Saoudite, il a formulé le vœu qu’ils reviennent au pays en bonne santé. « On souhaite que ce qu’ils sont allés faire, que les différents rites se passent bien, que les bénédictions dont ils vont bénéficier là-bas, que nous puissions nous autres profiter de cela et surtout que la paix revienne au Burkina Faso » a-t-il renchéri.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net