P.I, est employé de commerce au secteur n°4 de Banfora. Il
aurait été appréhendé après une enquête sur une pratique
illicite qui était menée sur le site aurifère de Moussobadougou.
L’activité commerciale de P.I consistait a échangé des faux
billets contre de vrais billets de banque et la condition était,
selon le commandant de brigade M. Kam Lespéné, 100 000F de
faux billets contre 50 000 F de vrais billets de banque. Ce
trafiquant aurait été appréhendé pendant qu’il s’apprêtait à
quitter le site et avait sur lui 265 000F de faux billets.

Après un
interrogatoire serré, P.I aurait révélé qu’il avait 500.000F de faux
billets, achetés chez un certain S.A contre 150 000F de vrais
billets dont un taux d’échange de 30% environ. Cherchant aussi
son intérêt. P.I devait écouler ce montant à 250 000F dont un
bénéfice de 100 000F en bonnes coupures.
L’origine de ces billets suspects reste liée au pillage de
l’agence de la Banque centrale des états de l’Afrique de l’ouest
(BCEAO) à Bouaké et dont les contours restent encore à définir.

P.I soutiendrait en tous cas que celui qui lui a vendu ces faux
billets dit les avoir amenés de Bouaké. Ce dernier serait rentré
avec 2 250 000F en faux billets et destinés a être écoulés dans
les cascades. La cible privilégiée selon des informations reçues
par les pandores resterait les producteurs en particulier, les
éleveurs en milieu rural dont la vigilance est plus facile à
tromper.
A Bouaké même , ces billets suspects seraient vendus selon la
condition suivante : un million de faux billets contre 100 000F de
bons billets. Visiblement, les pandores de Sidéradougou n’ont
pas pu remonter la pente et P.I a été écroué seul à la maison
d’arrêt et de correction de Bobo.

Comment reconnaît-on ces
billets suspects ? Ces billets en fait, qui sont des vrais, ont été
simplement détériorés lors du pillage de l’agence et ils
comportent des trous d’un diamètre d’une pièce de 10F. La
stratégie des commerçants de ces billets suspects a été
d’employer un moyen peu commode. Celui de découper
d’autres billets pour combler les trous laissés par le système de
sécurité de la banque. Il suffit de bien observer ces billets pour
découvrir la supercherie et éviter de se faire escroquer et partant
éviter de servir à un blanchiment dont les auteurs ont
visiblement de la peine à écouler "les produits" vu les conditions
d’échange assez déconcertantes.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le retour de la
manivelle de l’attaque de l’agence de la BCEAO à Bouaké n’a
pas encore fini sa course. Quand on sait que quatre bidasses
du 126e régiment d’infanterie de Brive-la-gaillarde appelés à
protéger cette agence du pillage, ont été écroués pour "vol
aggravé" avec près de 38 millions de francs CFA trouvés en leur
possession.

Par Luc Ouattara
Le Pays