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Sécurité routière : Le calvaire des usagers de l’avenue Babangida

Publié le samedi 3 décembre 2005 à 07h12min

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Sur l’avenue Babangida au secteur n°14 de Ouagadougou que d’accidents s’y produisent, que de désagréments pour la population. Bon gré, mal gré, les usagers et riverains ne savent plus à quel saint se vouer. La circulation y est très dangereuse et la vie parfois difficile.

« Je n’emprunte plus l’avenue Babanguida depuis deux ans parce que la circulation routière y est très dense, alors que la voie est étroite, » s’ingurge Issa Ouattara, ancien usager de cette Avenue qui allie les feux tricolores de l’avenue Charles-de- Gaulle et bordant la côte Est des « 1200 logements » jusqu’au rond-point où commence l’avenue des Arts.

En effet, cette voie présente de multiples dangers pour les usagers et les riverains. Les accidents y sont très fréquents, les désagréments aussi. Pour Léopold Nébié, gérant de pressing témoigne : « ici nous assistons quotidiennement aux accidents ». Pauline Tapsoba, employée de télécentre, mécontente de cette situation, renchérit : « il y a des accidents très graves qui sont choquants pour nous. J’ai décidé de ne plus m’en approcher ». Les habitants non plus ne sont pas à l’abri des accidents, surtout les enfants. Mme Djénéba Diallo résidant des « 1200 logements » affirme : « ma fille a été victime d’un accident deux fois de suite sur cette Avenue ».

En plus de l’étroitesse du bitume, les véhicules en stationnement dérangent la circulation.

Ils occupent pratiquement une grande partie de la voie. Ce qui oblige les usagers à se faufiler. Par ailleurs, les boutiques et les magasins de commerce d’objet divers qui sont érigés à côté du bitume, sans le vouloir, imposent aux usagers le milieu de la voie.

« On n’a pas le choix », pourrait -on dire ; les bas-côtés étant « occupés ». On se côtoie dans le calvaire et la crainte d’un éventuel accident. Des problèmes que vivent tous les jours les riverains et les usagers. A cela, s’ajoute l’insalubrité.

En effet, il n’y a pas de poubelles publiques le long de la route. Chaque commerçant se débrouille pour évacuer ses ordures. Libre champ est laissé aux mauvaises volontés de ne pas s’exécuter. Les véhicules qui débarrassent la ville des ordures contribuent aussi à salir l’avenue en laissant tomber sur leur passage des débris de leur chargement, provoquant des odeurs nauséabondes.

Circulation dense, « la mort » à côté

L’avenue Babangida n’est pas différente des autres voies de la capitale. Mais qu’est-ce-qui justifie les problèmes sus-cités. Pourquoi la voie qui, a priori devrait servir à rallier différents lieux de la capitale est-elle subitement dangereuse ?

« Il est possible de se procurer tous les articles et services sur l’avenue Babangida. C’est la raison pour laquelle la voie est très fréquentée, » nous a dit M. Kabré Mohamed commerçant installé sur ladite avenue depuis 1992. En effet, l’avenue est sans doute l’une des plus empruntées par les Ouagalais. La circulation routière y est très dense surtout pendant les heures de pointe. Le matin avant 7 heures, les usagers s’empressent qui pour se rendre à leur service, qui pour aller à l’école. Selon Issa Ouattara, la circulation est plus difficile pendant les périodes scolaires. Les motocyclistes roulent à toute allure le matin si bien qu’il est difficile de traverser la route à ce moment, a affirmé Mme Diallo.

Le soir la situation n’est guère meilleure. Dans l’après-midi on assiste au même phénomène qui s’aggrave après 17 heures, le temps où les travailleurs et les élèves rejoignent leurs domiciles. Pendant ces moments, les usagers circulent souvent avec seulement quelques centimètres entre eux, en présence d’automobilistes sur une « voie mal éclairée et étroite ». M. Kabré Mohamed a dit pour appuyer que « l’éclairage sur cette voie est insuffisante. Les lampadaires sont fréquemment en panne ».

Au crépuscule, les maquis et buvettes, vides le jour, apparaissent et se multiplient. Ils contribuent avec les commerçants vendeurs ambulants, grilleurs de viande à encombrer l’avenue.

L’atmosphère est polluée par des odeurs diverses et des fumées de tous genres. Il y règne à cette heure de la journée une ambiance bruyante favorisée par la musique dans les maquis et buvettes, le bruit des mobylettes et le vrombissement des véhicules.

La présence de ce monde encombre finalement l’avenue.

Selon M. Kabré Mohamed, des commerçants étalent leurs articles à moins d’un mètre de la route. Pour M. Nébié Léopold, des maquis installent leurs chaises à proximité de la voie. Issa Ouattara quant à lui accuse les commerçants de surcharger l’avenue Babangida. Selon lui, leur nombre a augmenté depuis l’incendie de Rood Woko. De plus, la conjoncture économique a obligé les locataires des cités à transformer la devanture de leur concession en boutiques. Babangida doit être désengorgée. Il faudrait revoir la structure de la circulation routière au Burkina Faso, affirment des usagers indignés. M. Ouattara prévient : « Il y a trop de moyens de transport individuel. Il n’y a pas d’âge pour conduire une mobylette et chaque parent veut que son enfant ait un moyen de déplacement. Dans ces conditions, la circulation ne peut être que dense ». Selon lui, il faut développer les moyens de transport en commun.

Des usagers proposent une circulation à sens unique sur cette voie et une seconde voie pour l’autre sens. Cette deuxième route irait des feux tricolores de l’Université de Ouagadougou, borderait le côté Ouest des cités « 1200 logements » et aboutirait au rond-point de ladite cité. Selon M. Nébié Léopold, le plan architectural de la ville ayant déjà été conçu et mis en application il faut réorganiser la circulation de façon à ce qu’elle soit plus fluide pour les usagers sans créer d’autres préjudices aux riverains comme par exemple le déguerpissent des habitants et commerçants.

Il suggère que des routes soient construites en qualité et en quantité.

En rapport avec l’organisation de la circulation Aziz Guira, technicien à la radio Jeunesse suggère la construction des passages pour piéton.

Pour Mme Diallo, la police municipale devrait être plus présente sur cette avenue pour les usagers qui ne respectent pas les règles de la circulation routière. M. Kaboré, quant à lui, pense que les autorités communales devraient être plus regardant sur la propreté des voies.

Il poursuit en disant que les installations électroniques doivent être surveillées afin de remédier aux pannes.

Séraphine Somé
Siwaya

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