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Ultimatum de la CEDEAO au Burkina Faso : « Qu’elle nous aide d’abord à régler la question de l’insécurité »

Publié le mercredi 30 mars 2022 à 22h55min

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Ultimatum de la CEDEAO au Burkina Faso : « Qu’elle nous aide d’abord à régler la question de l’insécurité »

Le 25 mars dernier, les chefs d’État de la Communauté économique des État de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont tenu un sommet extraordinaire pour examiner la situation politique au Mali, en Guinée et au Burkina. Concernant le Burkina Faso, il a été demandé la réduction de la durée de la transition actuellement fixée à 36 mois au plus tard le 25 avril 2022, faute de quoi, « des sanctions économiques et financières entreront immédiatement en vigueur ». Qu’en pensent les Burkinabè ? Nous avons arpenté les rues pour recueillir les avis.

Urbain Koala

« D’abord, que la CEDEAO nous aide à régler les problèmes de notre pays. Tout ce que nous voulons c’est la paix. Si elle nous aide à retrouver la paix, nous pourrons ensuite parler de période de transition. Si nous sommes dans cette situation, c’est parce que nous ne vivons pas en paix. C’est parce que notre pays connaît une crise. Alors qu’elle nous aide d’abord à régler cette crise. Pour eux qui sont dans de bonnes conditions les trois années peuvent sembler longues. Mais ce n’est pas le cas pour nous. Je pense que l’équation est simple et il n’y a pas à tergiverser. Si elle veut qu’on fasse moins de 3 années alors qu’elle nous aide à en finir vite avec nos soucis et non qu’elle nous impose des sanctions ».

Jean Sakoandéla

« Plutôt que de perdre le temps à parler de réduction de la transition, il faut plutôt chercher à résoudre nos problèmes. Si nous arrivons à résoudre nos problèmes en une année. C’est gagné ! Alors on peut arrêter la transition et elle n’aura duré qu’une année. Nous avons pour l’instant trop de problèmes. Nous faisons face à une situation exceptionnelle qui demande que l’on prenne des mesures exceptionnelles. Si le pays était en paix, on aurait pu comprendre cette volonté de la CEDEAO. On pouvait demander alors à ce que les autorités de la transition réduisent la durée de cette transition. Mais nous sommes en état de guerre. Ils ne peuvent donc pas nous imposer ainsi un calendrier de la transition. Je pense que les autorités de la transition devraient prendre les bonnes décisions. S’il est nécessaire de prolonger la transition, alors qu’elles la prolongent. Si elles pensent aussi pouvoir résoudre le problème en peu de temps, qu’ils le fassent. Ce qui compte, c’est l’intérêt du Burkina et non la volonté de la CEDEAO. Je pense que c’est mieux pour nous de souffrir quelques années plutôt que de laisser le mal grandir jusqu’à nous submerger. Quoiqu’il en soit nous sommes déterminés. Quelle que soit la sanction que la CEDEAO pourrait prendre contre nous, nous sommes prêts à la subir. Tout ce que nous voulons c’est de retrouver la paix même si pour cela nous allons devoir souffrir. Mieux vaut souffrir une fois que de souffrir à jamais ».

Drissa Kaboré

« La CEDEAO, c’est une affaire des présidents. D’ailleurs, c’est eux qui l’ont créée. C’est eux qui prennent les décisions et le peuple ne fait que suivre. Tout ce que nous voulons c’est la paix. Déjà que la CEDEAO n’a pour l’instant pas fermé ses frontières avec le Burkina, les conditions ne sont pas faciles. Il suffit de voir à quel point le prix des denrées a récemment augmenté. Tout ce que nous voulons, c’est la paix. Il faut qu’il y ait la concorde entre les gens. Si les gens se comprenaient vous verrez que le pays n’aurait pas tant de problèmes. C’est parce qu’il y n’y a pas d’entente entre les gens que nous avons toutes ces difficultés. C’est ce que nous voulons seulement, trois années ce n’est pas mal ».

Bénéwendé Sakoandéla

« Ce qu’on veut seulement c’est qu’ils s’arrangent pour que les terroristes nous laissent tranquilles. Ce n’est pas acceptable. Nous on n’a pas fait l’école. Mais tout ce qu’on veut, c’est que le président puisse ramener la sécurité dans le pays. Nous on n’a pas fait l’école pour savoir si ce que la CEDEAO dit de faire est bien pour nous ou pas. Mais tout ce que nous voulons c’est que la sécurité revienne. On doit s’entendre seulement pour que la paix revienne dans notre pays. En ce qui concerne le président, il peut fermer les yeux sur ce que la CEDEAO dit et travailler pour ramener la sécurité dans notre pays. Si en tout cas on sent qu’il travaille pour ramener la sécurité, nous sommes prêts à subir les sanctions comme le Mali. On va accepter les sanctions, pourvu qu’on ait la sécurité seulement ».

Elie Ouédraogo, informaticien

« En temps normal les 36 mois de transition, c’est trop. Un gouvernement de transition doit être bref. Bien vrai qu’il y a l’insécurité, mais si nous devons récapituler leur prise de pouvoir, ils avaient déjà des notions. Ils savaient déjà la situation du Burkina Faso à savoir l’insécurité. Dès que vous venez faire votre coup d’Etat, pour remédier à la situation, c’est dans l’immédiat qu’il fallait aller au front. Et là, ça allait raccourcir le temps qu’il fallait pour remettre le pouvoir. Mais nous avons remarqué qu’à l’heure actuelle, tout le monde est découragé. La CEDEAO a des sanctions qui sont raisonnables et quelques fois pas raisonnables. Parce qu’il y a des sanctions qui étouffent l’Afrique. Mais cette fois-ci, personnellement les 36 mois de la transition, c’est trop. La transition ne devrait pas dépasser deux ans. Depuis qu’ils ont pris le pouvoir, ils ont pris trop de temps pour leurs installations. Alors qu’il fallait regarder le problème des déplacés, des villages qui sont entre les mains des terroristes avant de revenir s’occuper des questions d’installation et tout le reste. La CEDEAO a raison, il faut revoir les 3 ans ».

Erwan Compaoré (Stagiaire)
Rachid Sow (Stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 30 mars 2022 à 21:04, par Barou En réponse à : Ultimatum de la CEDEAO au Burkina Faso : « Qu’elle nous aide d’abord à régler la question de l’insécurité »

    ARRETEZ ÇA
    LA SECURISATION DU BURKINA DEPEND DU BURKINA MEME.
    LE TERRORISME N A PAS COMMENCER CE SOIR.
    OU ETAIT LA CEDEAO DEPUIS LE DEBUT ?
    APRENONS A REFLECHIR ET TROUVER DES SOLUTIONS A NOTRE PROPRE PROBLEME

  • Le 31 mars 2022 à 06:29, par Lepop En réponse à : Ultimatum de la CEDEAO au Burkina Faso : « Qu’elle nous aide d’abord à régler la question de l’insécurité »

    Quand un margouillat veut se coudre un pantalon c’est qu’il sait comment sortir sa queue. Donc, Damiba, le chef de la junte sait que faire pour nous épargner d’éventuelles sanctions.

  • Le 31 mars 2022 à 08:14, par kwiliga En réponse à : Ultimatum de la CEDEAO au Burkina Faso : « Qu’elle nous aide d’abord à régler la question de l’insécurité »

    Et alors, vous n’avez pas eu trop de mal à trouver des jeunes qui glandent toute la journée pour réaliser votre micro-trottoir ?
    Par chance, vous avez fini par mettre la main sur un informaticien, qui, équipé d’un cerveau et bardé de courage, se permet d’aller à contresens. Merci à lui.

  • Le 31 mars 2022 à 10:54, par Kamahu En réponse à : Ultimatum de la CEDEAO au Burkina Faso : « Qu’elle nous aide d’abord à régler la question de l’insécurité »

    Je me demande pourquoi la CEDEAO ne se donne pas un ultimatum pour éradiquer le terrorisme dans ses frontières plutôt que de se battre contre ceux (de ses membres d’ailleurs) qui ont décidé de prendre leur responsabilités.
    La force et la crédibilité de nos institutions se mesurent à leur capacité à nous servir (nous être utiles mais en vérité) plutôt que dans la défense de principes.
    Que Dieu sauve sa création !

  • Le 1er avril 2022 à 08:35, par Dedegueba Sanon En réponse à : Ultimatum de la CEDEAO au Burkina Faso : « Qu’elle nous aide d’abord à régler la question de l’insécurité »

    UMEOA, CDEAO et UA etant sous perfusions monétaire de l’UE, montrent tous les jours que Dieu fait, leur incapacité à régler le problème des africains. Tout se passe comme si ce sont des planques de hauts fonctionnaires africains tout contents de se sentir des privilégiés dans un continent de miséreux.
    Il semble que le porte parole de notre pouvoir actuel, estime que notre situation sécuritaire soit différente de celle du Mali, et de ce fait nous n’avions pas besoin des russes. Si c’est DAMIBA qui parle ainsi, alors nous sommes mal barrés. Notre situation est effectivement différente en ce qu’elle edt moins reluisante que celle que vit le Mali, s’il y avait une force supérieure à celle de la Russie, ce serait même à cette force que nous devrions avoir recours. Au moment même où Macky SALL, président du Sénégal se pose des questions sur l’efficacité de cette riposte internationale au péril sécuritaire du Sahel, voilà qu’un des nôtres prône l’arimage au statut quo, en refusant de changer de paragdime. Même Roch avait compris qu’il fallait tenter autre chose.
    Pauvre de nous...Sommes nous condamnés à vivre éternellement sous domination occidentale ? Si ce n’est pas une malédiction ça ?

  • Le 1er avril 2022 à 16:13, par GABRIEL TOE En réponse à : Ultimatum de la CEDEAO au Burkina Faso : « Qu’elle nous aide d’abord à régler la question de l’insécurité »

    Nous attendions de la CEDEAO qu’elle redevienne l’outil sous régional dont elle a vocation à être
    Son rôle est d’aider à apporter des solutions et ce avec le choix éclairé des peuples
    Qu’elle n’oublie pas qu’elle n’existe que par la volonté de ceux pour lesquels aujourd’hui la situation sécuritaire est primordiale
    Au lieu de passer son temps à tergiverser sur la durée des transitions, qu’elle propose des solutions
    Qu’elle nous fiche la paix avec son souci de rétablir la « démocratie »
    Un pays menacé de disparaître pour cause de terrorisme, vivant dans une pauvreté absolue et un niveau d’alphabétisation aussi bas que le Burkina ne peut être « démocratique »
    « COMMENT MANGER UNE SOUPE DONT NOUS NE DISPOSONS DES INGRÉDIENTS ? »
    Aux dirigeants de la CEDEO : Tout en vivant dans vos palais n’oubliez pas d’où vous venez et les réalités de nos peuples
    Vous êtes effrayants par vos dictées comme si vous étiez des Aliens

  • Le 1er avril 2022 à 16:14, par GABRIEL TOE En réponse à : Ultimatum de la CEDEAO au Burkina Faso : « Qu’elle nous aide d’abord à régler la question de l’insécurité »

    Je poursuis
    La CEDEAO Communauté Economique Des Etats d’Afrique de l’Ouest c’est beau. C’est pour la gestion des biens, des populations, des frontières. Seulement cela contient l’esprit égoïste qu’impliquent les biens. En termes de populations les différences sont quasi inexistantes. Des frontières, qui les a créés ? avec quelles intentions ? Pourquoi nous nous sommes limitées en parlant de population à que la CEDEAO. Il nous faut impérativement mettre en place
    La CSDEAO Communauté Sociale Des Etats d’Afrique de l’Ouest et
    La CPDEAO Communauté Politique Des Etats d’Afrique de l’Ouest

  • Le 1er avril 2022 à 16:15, par GABRIEL TOE En réponse à : Ultimatum de la CEDEAO au Burkina Faso : « Qu’elle nous aide d’abord à régler la question de l’insécurité »

    Pourquoi
    La CSDEAO Communauté Sociale Des Etats d’Afrique de l’Ouest et
    La CPDEAO Communauté Politique Des Etats d’Afrique de l’Ouest
    La CSDEAO Communauté Sociale Des Etats d’Afrique de l’Ouest
    Les actualités et les réalités de notre monde montrent tous les jours que :
    L’union fait la force. Mais le nombre aide à s’imposer, à résister et j’en passe.
    Une communauté qui prend juste un petit moment pour s’accorder sur les besoins profonds de ses populations ne peut que s’élever. Je vous donne l’exemple chinois les Américains. Ainsi économiquement nous serons entendus
    La CPDEAO Communauté Politique Des Etats d’Afrique de l’Ouest
    Faire de la politique n’est pas de s’insulter et de se mépriser. C’est s’exprimer et trouver un espace propice à la survie d’un groupe uni autour d’idéaux majeurs de paix, de développement individuel et du groupe, le tout basé sur la solidarité (se nourrir, se soigner, se cultiver, se loger se défendre se mouvoir vivre en parfaite symbiose communiquer etc.….)
    La politique ne doit pas user de violences quelles qu’elles soient.

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