30e Convention de la communauté Ahmadiyya : 10 000 messagers de paix au service du Burkina
Lefaso.net
« Islam-Ahmadiyya : Amour pour tous, haine pour personne ». C’est sous ce thème que la communauté islamique Ahmadiyya au Burkina a tenu, du 25 au 27 mars 2022 à Kouba, localité sise à une trentaine de kilomètres à la sortie sud de Ouagadougou, sa 30e Convention annuelle. Ce sont, selon les organisateurs, plus de 10 000 participants qui ont pris part à cette retraite spirituelle.
« La situation sécuritaire, avec pour corollaire, les déplacés internes, accentue la vulnérabilité des populations et les expose notamment à la famine, aux maladies. L’ensemble de ces difficultés restent des défis auxquels notre pays, le Burkina Faso, est confronté. Dans une telle situation en permanente agitation, l’assistance sociale et la recherche de paix sont devenues les trésors les plus précieux, recherchés par tous. Pour ce faire, la communauté Ahmadiyya, très ouverte et résolument pacifiste, entend réunir ses fidèles et sympathisants à l’occasion de sa conférence annuelle, « Jalsa Salana », autour des valeurs fondamentales des excellents enseignements du Saint Coran, du Prophète Muhammad (Paix et bénédictions sur lui) et du Saint fondateur de l’Ahmadiyya », ont justifié les responsables de la communauté Ahmadiyya au Burkina. Ce moment de mobilisation fut donc mis à profit pour prier, faire des invocations pour le retour de la paix au Burkina et la promotion de la tolérance, de la fraternité entre les populations.
« Nous attendions 10 000 personnes. Mais force est de constater que nous avons largement dépassé le quota. D’année en année, nous voyons que les participants ne font qu’augmenter. Cela témoigne de l’importance de ce que nous faisons. Les messages véhiculés, nous voyons aussi qu’ils font effet sur les fidèles musulmans », a constaté le président du comité d’organisation, Daouda Koné.
Outre les prières, invocations et bénédictions, plusieurs communications et échanges autour de la sécurité nationale ont marqué ces trois jours de convention. « Les problèmes familiaux et leurs solutions », « L’importance du souvenir d’Allah », « Les services humanitaires rendus par la Jama’at (communauté, ndlr) Ahmadiyya » ou encore « Les bénédictions du Ramadan » ont été entre autres thèmes développés pour les participants, venus de toutes les localités du pays.
« L’objectif de ces trois jours, c’est de former les participants sur les valeurs de l’islam. Notre enseignement, c’est vraiment propager la paix. L’islam enseigne la paix dans le monde. Je suis sûr que notre communauté a la solution à ce phénomène du terrorisme. Si les gens appliquent les paroles d’Allah, comme elles sont dites, je pense que ce problème n’allait jamais exister. L’Arabie Saoudite et l’Égypte se sont réunies pour trouver des solutions à cela, et il s’avère que la non application de ces paroles dans leur intégrité peut causer ce phénomène. Cultivons l’amour du prochain, comme le dit Allah, et la paix sera à nous tous. (…). Aujourd’hui, ces gens tuent à cause d’une idéologie erronée et non à cause d’Allah car Dieu le tout puissant et miséricordieux n’a jamais ordonné de tuer son prochain en son nom. Il nous faut une nouvelle stratégie pour les convertir et cela ne passe pas forcément par les armes, la force. Nous devons aller à une table de négociation avec eux. Certes, ils peuvent ne pas venir, mais il nous faut utiliser les médias pour les atteindre partout où ils seront », a lancé aux participants, le représentant du cinquième Khalife (envoyé) de la communauté Ahmadiyya, Muhammad Sharif Odeh, en visite au Burkina depuis quelques jours.
Les organisateurs ont exhorté chaque participant à être un messager de paix, un sensibilisateur et un diffuseur de l’information juste, de retour dans sa localité.
Pour rappel, la « Jalsa Salana », qui est un rendez-vous annuel, vise à renforcer la fraternité et la cohésion entre les membres de la communauté Ahmadiyya au Burkina ; partager avec tous les sympathisants, les valeurs de l’Islam et mettre en application son slogan « Amour pour tous, haine pour personne ». Il s’agit également d’échanger sur les préoccupations de l’heure et proposer les solutions de l’Islam ; rencontrer et échanger avec des membres de la société civile et d’autres organisations religieuses sur les questions d’actualité qui impliquent la religion ; communier aux fins de promouvoir la paix et le vivre-ensemble.
O.L
Lefaso.net