5e Biennale des littératures francophones d’Afrique noire : La littérature pour enfants au cœurs des débats
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A l’occasion de la 5e Biennale des littératures francophones d’Afrique noire, qui se tient à Bobo-Dioulasso du 17 au 20 mars 2022, l’Agence de médiation culturelle des pays du Sahel a organisé une journée professionnelle, le samedi 19 mars 2022 à l’Institut français de Bobo-Dioulasso. L’activité a connu la participation du ministre en charge de l’Education nationale, Lionel Bilgo.
Au total, six communications ont été animées au cours de cette journée professionnelle. Le thème sur « la problématique du livre numérique pour enfants au Burkina Faso » a été animé par Dr Sandrine Kietega. Celui portant sur l’« inadéquation stlylico-discursive de quelques œuvres littéraires burkinabè pour enfants à l’ère du numérique » a été animé par Dr Sidiki Traoré. Yvonne Ouattara, elle, s’est penchée sur « la transmission des savoirs à travers les médias numériques, éduquer par la littérature ».
Il y a eu également la communication de Mudjibath Daouda Koudjo sur « la presse jeunesse comme source de découverte des genres littéraires » et celle de Ousséni Nikièma qui a porté sur « l’impact des contes à l’école ». On peut aussi noter la communication de Steven Benjamin Birba sur « la politique du livre de jeunesse et de la presse au Burkina Faso ».
Selon Aliou Sow, écrivain et modérateur de la journée professionnelle, beaucoup de parents ne tiennent pas compte des livres de jeunesse et ne lisent pas pour servir de modèles aux enfants. Pour que les enfants apprennent à lire, aient le goût de la lecture et aiment le livre, il faut avoir de quoi lire. Et les manuels scolaires ne sont pas la solution, à son avis. Il faut donc des livres complémentaires de lecture que sont les livres de jeunesse.
Dr Sandrine Kietega a rappelé que la littérature de jeunesse au Burkina Faso est née dans les années 1970. C’est donc une littérature émergente et évolutive. De nos jours, il faut donc aller vers la numérisation de la littérature de jeunesse. Toutefois, cette numérisation est confrontée à de multiples problèmes : connexion quasi-inexistante en milieu rural, illettrisme, non-maîtrise de la technologique ou de l’outil électronique, etc.
Pour l’écrivain-conteur Ousséni Nikièma, le conte à l’école est une adaptation, parce qu’aujourd’hui, c’est le lieu où on peut avoir les enfants en quantité et en qualité. En effet, les écoliers ont déjà un niveau pour écouter et savoir ce que le conte peut leur apporter. C’est en ce sens que beaucoup d’écoles ont essayé de mettre le conte dans leurs programmes. Il estime par ailleurs que l’impact du conte à l’école est très profond, car le conte apporte beaucoup en matière de civisme et de morale à l’école. En exemple, dit-il, « j’ai été dans une école où on m’a dit les enfants font ceci ou cela, est-ce que vous pouvez écrire des contes pour les aider ? Lorsque j’ai fini d’écrire ces contes avec ces thématiques, au sortir, ce sont les enfants entre eux-mêmes qui se donnaient des conseils en disant : vous voyez dans le conte, ça s’est passé ainsi ; alors ne faites pas cela sinon il va vous arriver un malheur comme dans le conte ».
Des échanges, il est ressorti que les maisons d’édition doivent mieux encadrer les écrivains, que les politiques doivent mieux s’impliquer pour l’émergence des livres de jeunesse. Les auteurs devraient aussi proposer des contenus numériques attrayants, intéressants, etc. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]
Haoua Touré
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