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Coup d’Etat au Burkina Faso : Le MBDHP condamne

Publié le samedi 29 janvier 2022 à 13h20min

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Coup d’Etat au Burkina Faso : Le MBDHP condamne

Dans une déclaration publiée ce vendredi 28 janvier 2022, le Mouvement Burkinabè des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) a indiqué que les coups d‘Etats militaires constituent des reculs démocratiques et n’ont donc jamais apporté de solutions justes et pérennes aux préoccupations et attentes des populations.

C’est pourquoi, fidèle à ses principes ainsi qu’à sa triple mission de promotion, de protection et de défense des droits de l’homme, le MBDHP condamne le coup d’Etat du 24 janvier 2022 et invite le MPSR à assurer la sécurité physique et psychologique du Président déchu, à rétablir la Constitution et les Institutions établies sur les fondements et dispositions de celle-ci ainsi qu’au strict respect des droits humains.

Il a également appelé ses militants et militantes à la vigilance en ces moments difficiles de l’histoire de notre pays.

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DECLARATION SUITE AU COUP D’ETAT DU 24 JANVIER 2022

Le 24 janvier 2022, alors qu’après le procès du putsch avorté de septembre 2015 on les croyait à jamais révolus, un coup d’Etat militaire, conduit et porté par le Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), a mis fin à l’exercice du pouvoir par le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP).

Passés les premiers moments de stupeur et de frayeur et sur la base des constats de l’heure, il apparait évident, que la gestion calamiteuse du pouvoir d’Etat par le MPP et ses alliés caractérisée par l’aggravation continue de la situation sociopolitique et sécuritaire au Burkina aura été la principale cause de cet état de fait.
En effet, au cours de ces six (6) dernières années, la gestion du pouvoir d’Etat par le MPP et ses partis alliés, unis en Alliance de partis de la majorité présidentielle (APMP), aura été marquée notamment par :

-  le développement sans précédent de l’insécurité à travers par la multiplication des attaques terroristes contre les forces de défense et de sécurité ainsi que les populations civiles, le déplacement forcé de près de 1,5 million de burkinabè, l’inaccessibilité des services sociaux de base (éducation et santé) dans bon nombre de localités ;

-  une réduction drastique des espaces de libertés (de manifestation, d’expression et d’opinion), ponctuée par des interdictions abusives de manifester, des interpellations, arrestations et détentions arbitraires de lanceurs d’alerte, de journalistes, de syndicalistes et de défenseurs de droits de l’homme, des coupures abusives de salaire, le refus d’exécution des décisions de justices, etc. ;
-  une mauvaise gouvernance caractérisée, soutenue par des faits présumés de corruption à ciel ouvert impliquant de très proches collaborateurs du Chef de l’Etat ainsi que des notables du pouvoir ;

-  l’abandon de larges couches des populations à leur sort face au renchérissement exponentiel du coût de la vie ;
-  une gestion calamiteuse des rapports et conflits sociaux latents, caractérisée par la suffisance, l’arrogance, le mépris, des menaces tous azimuts et la répression.
C’est donc l’incapacité congénitale du MPP à répondre convenablement aux attentes et appels pressants et incessants des populations qui aura davantage servi de terreau à cet énième coup d’Etat militaire perpétré dans notre pays.

Déjà, le 21 novembre 2021, à travers une déclaration publique sur la situation sociopolitique délétère et face aux appels au coup d’état lancés au cours des multiples manifestations de protestation sur l’ensemble du territoire, le MBDHP rappelait et réaffirmait qu’aussi bien au Burkina qu’ailleurs, les coups d’Etat n’ont jamais apporté de solutions justes et pérennes aux préoccupations et attentes des populations. Le MBDHP réaffirme sans réserve cette position. Les coups d‘Etats militaires constituent des reculs démocratiques ; celui perpétré par le MPSR ne fait pas exception.

Lors de son adresse à la nation le 27 janvier 2022, le Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo DAMIBA, Président du MPSR s’est engagé, entre autres choses, à respecter les droits humains et à garantir l’indépendance de la justice. Le MBDHP note qu’au-delà de cette profession de foi, le meilleur indicateur de mesure de cet engagement n’est autre que le retour rapide à un ordre constitutionnel normal à travers le rétablissement de la Constitution.

Le MBDHP reste convaincu aujourd’hui encore que seul notre peuple mobilisé et décidé à assumer ses responsabilités pourra venir à bout des forces du mal qui endeuillent quasi-quotidiennement nos populations des villes et campagnes et par la même occasion mettre notre pays sur la voie du progrès économique et social véritable.
C’est donc fidèle à ses principes ainsi qu’à sa triple mission de promotion, de protection et de défense des droits de l’homme, que le MBDHP :
• Condamne le coup d’Etat du 24 janvier 2022 ;

• Appelle instamment le MPSR :
-  à assurer la sécurité physique et psychologique du Président déchu, de sa famille ainsi que des membres de l’ancien régime et à garantir, en l’absence de toute procédure judiciaire, leur liberté de mouvement à l’intérieur du territoire national ;
-  à rétablir la Constitution et les Institutions établies sur les fondements et dispositions de celle-ci ;
-  au strict respect des droits humains ainsi qu’à une garantie effective de l’exercice des libertés publiques sur l’ensemble du territoire national.

• Appelle ses militants et militantes à la vigilance en ces moments difficiles de l’histoire de notre pays. Le Mouvement les invite également à poursuivre avec abnégation et courage leurs actions de promotion, de protection et de défense des droits humains et à s’organiser aux côtés des autres couches sociales de notre pays, afin de revendiquer pour tous les Burkinabè, des villes comme des campagnes, le respect des droits fondamentaux notamment la réalisation du droit de notre peuple à la sécurité.

Ouagadougou, le 28 janvier 2022

Le Comité exécutif national

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Vos commentaires

  • Le 29 janvier 2022 à 14:33, par Toto le Neuf En réponse à : Coup d’Etat au Burkina Faso : Le MBDHP condamne

    - Tous savent qu’il faut toujours reculer pour mieux sauter. Bienvenu donc à tout recul démocratique qui permette un bond Démocratique performant.
    - Si "les coups d’État n’ont jamais apporté de solutions justes et pérennes aux préoccupations et attentes des populations", force est de constater que les élections et les régimes élus non plus n’ont jamais apporté de solutions justes et pérennes aux préoccupations et attentes des populations. Pas au Burkina en tout cas.
    - Je ne veux pas me constituer en défenseur de la jeune et du coup d’État. Mais on n’a pas besoin d’élections pour se convaincre que ce coup d’État, pour trois raisons est en faveur du peuple :
    1) Il permet à tout le peuple de ne pas devoir attendre jusqu’à près de 4 ans pour se défaire de ce régime dont l’incompétence face au terrorisme était plus que manifeste.
    2) Il permet à tout le peuple de commencer dès maintenant (et pas dans 3 ans) à chercher un régime de substitution.
    3) Il permet à tout le peuple de commencer à espérer dès maintenant que des solutions à ses problèmes vont être trouvées très bientôt. Mieux vaux souffrir avec l’espoir de s’en sortir que de souffrir sans espoir. Or on peut affirmer qu’à la majorité des Burkinabè n’avait plus l’espoir de s’en sortir avec Rock, malgré la bonne volonté de ce dernier.
    - Ce qu’il faut faire actuellement, ce n’est plus de condamner de coup d’État mais d’exiger que la junte qui a agit sans mandat exprès du peuple, prouve par les actes concrets que son initiative est pour le bien du peuple. Faute de quoi, le peuple a le droit et le devoir d’écarter et de punir sévèrement cette junte.
    - Chers frères du fameux MPSR, le peuple, à travers ses textes officiels a établi que la militaires n’ont pas le droit d’exercer le pouvoir civil au sommet de l’État. Mais vous, en arrachant le pouvoir, vous dites le contraire. Vos actes et attitudes seront l’arbitre entre vous et le peuple. Si vous démontrez que vous voulez et pouvez exercer le pouvoir d’État pour le bonheur du peuple, ce peuple vous applaudira. Mais si vous démontrez le contraire, ce peuple vous punira sévèrement. Vos propres actes vous jugeront. À bon entendeur, salut.

  • Le 29 janvier 2022 à 17:56, par chasseur d’insurrescrocs En réponse à : Coup d’Etat au Burkina Faso : Le MBDHP condamne

    Ces gens sont des rêveurs qui croient toujours à la Révolution Nationale, Démocratique et Populaire ! Or on a vu ce qu’est advenu de la fameuse insurrection populaire d’octobre 2014 (en fait une grosse escroquerie orchestrée par des politiciens véreux avides de pouvoir). Ces politiciens, après plus d’un quart de siècle d’accompagnement du système mafieux de BC, n’était toujours pas rassasiés et voulaient être calife à la place du calife. Ils ont alors suscité des OSC bidon à leur solde qu’ils entretenu à coup de CFA pour aboutir une marche de sans-culottes qui mis à terre les fondements de la république. Après le départ de BC, toutes les ambitions enfouies se révélées au grand jour. Quand on voit les bagarres qui ont précédé la mise en place des organes de la transition en 2014, on pouvait comprendre aisément que les objectifs de l’insurrection étaient autres que la recherche du bonheur pour tous les burkinabè. Par la suite, des gens qui n’avaient aucun mandat électif se sont arrogés le droit de sélectionner qui pouvait se présenter aux élections de 2015 et ce, à travers une loi inique taillée sur mesure pour se venger d’adversaires politiques. Est-ce cela la démocratie ? Du reste les organes d’observations sensés être indépendants avaient visiblement un parti pris. Malgré un arrêt de la cour de justice d’Abuja, le conseil constitutionnel, garant des droits des citoyens est rester de marbre et n’a pas daigné corrigé les errements du CNT et du président de la transition. Ainsi, une élection bancale fut organisée avec des résultats connus d’avance qui propulsa au pouvoir les bâtisseurs du système BC. Cette forfaiture fût entériné par toutes les sentinelles qui étaient sensées veiller sur la bonne marche de la démocratie. Une telle démocratie peut-elle prospérer dans un pays où la majeure partie de la population croupit dans la misère pendant qu’une élite ouagalaise minoritaire mène un train de vie insultant ?
    Cette élite Ouagalaise a manœuvré en novembre 2020 pour reconduire le même système qui sert ses intérêts en ignorant royalement la souffrance de la majorité. Le BF était devenu un terrain de jeu pour cette minorité qui s’arrogeait le droit d’inviter qui elle veut dans ses jamborées indécentes.
    Le coup d’état n’est pas une bonne manière de conquérir le pouvoir d’état mais, c’est la meilleure manière de mettre fin aux pouvoirs frelatés sous nos tropiques. Du reste cette éventualité de coup d’état qui plane sur les têtes couronnées en Afrique est la seule voie de salut contre les imposteurs de tous poils !
    Honte à tous les insurrescrocs en faso dan fani qui se croient plus intelligents que le monde !!!

  • Le 29 janvier 2022 à 21:32, par HUG En réponse à : Coup d’Etat au Burkina Faso : Le MBDHP condamne

    Oui moi je ne cautionne pas les coups d etat.Mais face a deux maux il faut choisir le moindre.Je ne suis d aucun politique car Sartre disait qque la politique salit les mains.Si le mpp avait ecoute HUG il serait toujours au pouvoir.Il s est laissé flatter par ka Ahmed,gohoga,AMADOU et autres.Aux militaires au pouvoir prenez bien votre temps pour remettre tout en ordre avant les elections.Mefier vous des soi disant intellectuel et des beaux parleur car tout ce qui brille n est pas or.

  • Le 30 janvier 2022 à 14:03, par jeunedame seret En réponse à : Coup d’Etat au Burkina Faso : Le MBDHP condamne

    Au Burkina Faso, il y a toujours les FESPACO. Laissons seulement le MBDHP finir ou répéter sa messe. On sait que lui-même n’a pas foi en ce qu’il dit et publie.

  • Le 31 janvier 2022 à 18:09, par Dibi En réponse à : Coup d’Etat au Burkina Faso : Le MBDHP condamne

    Les patriotes burkinabè ne font pas du retour à l’ordre constitutionnel compradore CEDEAO-FCFA un fétiche absolu indispensable à l’avenir du pays !
    Mieux et plutôt, ils s’en passeraient.
    Que le pouvoir soit en tenue militaire ou en veste-cravate-porte manteau-3 pièces ou en grand-bazin, ce qui importe aux patriotes burkinabè, c’est l’inscription résolue du pouvoir dans une orientation politique anti-impérialiste de rupture avec le néocolonialisme, la Françafrique, les bases militaires étrangères, le Franc-CFA et les politiques de prédations de nos richesses par les multinationales occidentales ; en plus de la conduite d’une politique vigoureuse de lutte contre les crimes de la corruption, de détournements, d’abus de biens sociaux et de l’incompétence professionnelle.
    On dira même que ce fétiche de "l’ordre constitutionnel" a été jusqu’ici, le moyen le plus sûr de la mise en tombeau de la Nation et de la République, par l’endocolonat compradore aux Affaires ! Et il faut que tous ces voleurs, corrompus affairistes criminels économiques et maffieux rendent comptes devant la justice !
    Na an lara, an sara !
    La patrie ou la mort !

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