Adissa Zango, déplacée interne de Dablo à Kaya : « Je suis devenue deux fois veuve »
Depuis fin novembre 2021 la population de Dablo, département et commune rurale de la province du Sanmatenga, dans la région du Centre-nord, ne se sent plus protégée. De nombreuses personnes ont décidé de quitter la localité, fuyant les exactions des groupes armés, pour trouver refuge à Kaya, chef-lieu de la région du Centre-nord. Des victimes des actes barbares des terroristes témoignent.
Adissa Zango est une de ces déplacées internes. Son histoire est celle d’une femme courageuse. Il y a dix ans que, Adissa a perdu son premier époux suite à un drame. Par la suite, elle se remarie au frère du premier époux. " Je me suis mariée une seconde fois au frère de mon époux. Lui aussi a été tué par les terroristes. Je suis veuve deux fois", affirme madame Sawadogo.
Aujourd’hui, elle a quitté Dablo pour s’installer comme déplacée interne dans un quartier non-loti de Kaya. En fuyant les exactions des "hommes armés non identifiés", Adissa a tout perdu. "J’ai tout laissé à Dablo. Les hommes armés m’ont tout retiré. J’ai huit enfants. Je n’ai plus quelque chose pour subvenir à leurs besoins", se lamente-t-elle.
Aziz et Hamidou, orphelins suite au décès de leur mère
Aziz et Hamidou Sawadogo sont deux jeunes frères de Dablo qui ont pris la route à charrette pour rejoindre Barsalagho avec leur mère et de nombreuses personnes fuyant les exactions terroristes. Si beaucoup d’entre eux ont pu atteindre Kaya ou Barsalagho, Nonsyamba, mère de Hamidou et de Aziz, est restée en route. Les fuyards ont d’abord rencontré des hommes armés qui ont retiré leurs biens. Ils verront ensuite des cadavres sur la route, ce qui effraye la mère des deux garçons, nous relate monsieur Sawadogo, époux de la défunte. "Quand elle a aperçu les morts sur la route, elle a crié et elle s’est évanouie. D’autres femmes l’ont mise sur la charrette où il y avait les enfants Aziz et Hamidou. Nous avons espéré qu’elle survive mais hélas, ma femme est décédée et nous l’avons inhumée à Barsalagho".
- Aziz et Hamidou Sawadogo sont deux jeunes frères de Dablo
Aujourd’hui monsieur Sawadogo a pu rejoindre Kaya où il espère qu’on vienne aider ses enfants qui sombrent dans le désespoir, après avoir vu des corps sur la route et assisté au décès de leur mère.
Une dame qui s’est présentée à nous affirme que ces enfants ont besoin d’une assistance psychologique mais aussi d’un accompagnement pour leur avenir.
En rappel, la commune rurale de Dablo, fait face, comme d’autres localités du Burkina, à la menace terroriste. Selon un décompte effectué en septembre 2021 par un collectif dit « L’appel de Kaya », du 12 mai 2019, date de la première attaque dans cette commune, au 6 août 2021, Dablo a été frappé par une douzaine d’attaques, avec pour conséquences une centaine de morts et une soixantaine d’enlèvements.
A lire aussi : Situation sécuritaire au Burkina : A Dablo, les veuves et les orphelins plient bagages
Gérard BEOGO
Vos commentaires
1. Le 9 décembre 2021 à 16:24, par luther En réponse à : Adissa Zango, déplacée interne de Dablo à Kaya : « Je suis devenue deux fois veuve »
A lire ce message, je suis meurtris, abattu de voir que ces personnes sont au Burkina pendant ce temps nous ici en train de manger et boire tranquillement, à festoyer entre concerts et banquets.
Mon peuple est devenu inerte face à ce drame, et nos gouvernants amnésiques et avides de pouvoir sous les soupires des victimes.
Y a-t-il un homme digne au Burkina ? Avons-nous des gens vaillants pour prendre leurs responsabilités comme certains l’ont fait ailleurs ?
Si ces drames sont loin des capitales, ils sont à nos portes.
Luther
2. Le 9 décembre 2021 à 23:33, par Changeons En réponse à : Adissa Zango, déplacée interne de Dablo à Kaya : « Je suis devenue deux fois veuve »
Paix aux âmes des disparus et courage à nous tous. Nous perdons nos enfants et pendant ce temps, certains font la fête. Ziniaré est très en fête avec son maire
3. Le 10 décembre 2021 à 07:52, par TOUSNOUSVAINCRONS En réponse à : Adissa Zango, déplacée interne de Dablo à Kaya : « Je suis devenue deux fois veuve »
TRES TRISTE, VRAIMENT TRISTE.
FACE A CE DRAME. JE ME POSE CETTE QUESTION : A QUOI A SERVI MON VOTE ?
4. Le 10 décembre 2021 à 10:01, par warzat En réponse à : Adissa Zango, déplacée interne de Dablo à Kaya : « Je suis devenue deux fois veuve »
Triste, vraiment triste. La vie selon notre entendement de pauvre humain n’a toujours pas été juste pour tout le monde.
Que dire et que penser, pendant que dans l’indifférence certains de tes compatriotes préparent les fêtes de fin d’année ? Comment sommes nous arrivés à une telle désinvolture ? Des PUB pour des ripailles...... Certaines situations familiales en notre connaissance, ressemblent au film ’’il faut retrouver le soldat Ryan’’. Que Dieu nous en préserve.
Que dire pour notre sœur....une prière peut être.
5. Le 10 décembre 2021 à 11:57, par triste En réponse à : Adissa Zango, déplacée interne de Dablo à Kaya : « Je suis devenue deux fois veuve »
Je n’ai pas de mot , mon coeur saigne.
Oh pleure mon pauvre peuple
6. Le 10 décembre 2021 à 12:00, par Mogo En réponse à : Adissa Zango, déplacée interne de Dablo à Kaya : « Je suis devenue deux fois veuve »
Et dire qu’avec tout ça, des gens continuent d’organiser des spectacles et des cérémonies grandioses. On a un pouvoir trop faible
7. Le 11 décembre 2021 à 13:31, par Eddy En réponse à : Adissa Zango, déplacée interne de Dablo à Kaya : « Je suis devenue deux fois veuve »
Je suis meurtrie par ce que leq gens vivent dans ces régions. Je suis apolitique mais au lieu de vous en prendre au gouvernement en place. Il faut vous en prendre à nous même burkinabé si notre frère meurt et que nous ne nous solidarisons pas ce n’est nullement la faute du gouvernement. Si nous tuons nos frères par des armes que nous fournissent l’occidenton s’en prend à qui ?si nous ne nous aimons plus nous faites une discrimination religieuse et ethnique c’est Roch encore ?
Le burkinabé s’est emmuré dans une hypocrisie qui l’amène toujours à jeter la faute aux autres et non a lui même.
Nous savions tous que l’occident ne nous permettrait paq d’atteindre la croissance économique que elle même nous a révélé et démontré. Avec une population jeune l’Afrique devrait selon leur calcul être une puissance mondiale économiquement parlant d’ici quelques années. Et comme des idiots nous nous sommes assis avons applaudi. Quand le noir comprendra que le monde est un monde d’intérêt nous sommes dans un game où chaque Etat chaque continent chaque président chaque gouvernement cahque citoyen se bat pour qur sa population se porte bien pendant des siècles. Nous nous porterons mieux.
Si la solidarité qui devait exister en ces temps où notre pays est dans cette crise a foutu le camps. Ne cherchons pas loin pourquoi les arabes et les blans ont pu assoir l’esclavage et nous traiter malgré notre richesse comme du bétail.
On a pas besoin d’attendre le gouvernement pour faire un geste solidaire.si tout ce qui ont des moyens aidaient ce serait deja un grand pas. Si chacun peutse dire a le pays va mal je ne ferai pas de mariage pompeux ou de fête grandiose je vais prendre un enfant en charge on pourra s’en sortir. Mais nous sommes égoïstes dans le sang et dans l’âme et nous restons la à fustiger nos Etats.
N’oublions pas que un Etat est composé des individus qui la composent donc vous moi nous sommes l’Etat. Si on est mauvais l’Etat ne peut être que mauvais. Le poisson ne pourrit pas par la tête mais pour savoir qu’un poisson est gâté cest la tête qu’on regarde.
En bon entendeur salut