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Faits divers : un fantôme frappe une femme

Publié le samedi 29 octobre 2005 à 07h53min

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Françoise est une alcoolique invétérée et de surcroît noctambule. Son mari ayant vainement tenté de la ramener à l’ordre par le dialogue et des méthodes pacifiques, se résolut à utiliser la manière forte. Il se déguisa en fantôme et la molesta sur le chemin du retour d’un cabaret. Cette solution fut la bonne.

Françoise est une femme que l’on peut qualifier d’alcoolo dépendante. Ménagère de profession, son quartier général (Q.G) est le Pays-bas (Pays-bas est le nom du marché de dolo de Mogtédo, ce nom traduit le fait que ce marché soit situé dans un bas-fond par rapport au reste qui se situe sur une élévation). Elle peut y aller quatre (4) à cinq (5) fois dans la journée. A la tombée de la nuit, vers 20 heures, il n’y a plus personne au Pays-Bas. Les buveurs doivent alors rejoindre les dolotières dont le dolo n’est pas encore fini chez elles.

En ce moment, Françoise disparaît dans la ville de Mogtédo, passant de cabaret en cabaret, elle ne rentre chez elle que vers minuit ou à 2 heures du matin toute saoule et puante d’alcool. Son mari lui fit des reproches en vain, puis passa aux menaces. Françoise n’obtempèra pas. Les témoins de mariage et les 2 familles furent conviés au secours. Mais personne ne put extirper le virus de l’alcool et du noctambulisme du sang de la brave dame.

Conseillé par une amie de Françoise qui avait tenté en vain de la raisonner, le mari se décida à se déguiser en fantôme et à l’effrayer dans ses tournées nocturnes. Cette nuit-là le mari porta un boubou et un turban blancs. Il attacha contre son corps un long bois qui dépassait sa tête de plus d’un mètre vers le haut. Au bout supérieur du bois, il attacha un tissu blanc qui pendait de tous côtés jusqu’à son cou.

Auparavant, il avait détecté le cabaret où se trouvait Françoise. Alors après s’être ainsi déguisé en fantôme, il alla se poster dans le mil en ce mois de septembre sur le chemin de retour de la femme. Il s’était aussi fait un fouet avec des fils conducteurs entrelacés.

Vers minuit, dame Françoise saoule, titubante chantonnait en rentrant chez elle. Brusquement un fantôme, tout de blanc vêtu, mesurant au moins 3 mètres de haut, surgit devant-elle. Elle voulut crier mais le fantôme lui donna 3 grands coups de fouet suivis de la mise en garde « shuttt ». Elle voulut rebrousser chemin. Le fantôme l’attrapa et l’orienta vers sa maison.

Tous les effets de l’alcool s’estompèrent. L’instinct de survie la fit courir comme un tourbillon. Le fantôme la poursuivait et la fouettait. A quelques mètres de chez elle, elle entra dans une cour voisine et le fantôme disparut dans le mil.

Au bout d’une heure environ, lorsqu’elle fut remise de sa frayeur, elle retrouva ses sens puis raconta sa mésaventure. Les voisins l’accompagnèrent chez elle. Le mari sans dire mot et en feignant dormir lui fit ouvrir la porte. Depuis ce jour-là, Françoise raconte sa rencontre avec le fantôme et conclut chaque fois en jurant de ne plus boire de l’alcool et de ne jamais sortir seule la nuit.

Tous ceux qui avaient conseillé en vain l’homme de répudier sa femme, louent maintenant son ingéniosité. C’est dire que là où la raison et la force ont échoué la ruse réussit.

Par Job LAVOISIER
L’Opinion

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