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Région du Nord : The Hunger Project-Burkina Faso et Association Monde Rural (AMR) lancés dans une offensive contre la malnutrition

Publié le jeudi 3 juin 2021 à 15h30min

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Région du Nord : The Hunger Project-Burkina Faso et Association Monde Rural (AMR) lancés dans une offensive contre la malnutrition

The Hunger Project-Burkina Faso et son partenaire, Association Monde Rural (AMR) ont, le jeudi 27 mai 2021 à Ouahigouya (chef-lieu de la région du Nord), lancé le programme « Right To Grow » dans la région du Nord. L’initiative vise à renforcer les capacités des organisations de la société civile locales à jouer un rôle actif dans le plaidoyer, le suivi-qualité de la fourniture de services (nutrition, WASH) par le gouvernement, aux niveaux local et communautaire, en vue de prévenir le retard de croissance.

C’est un atelier d’information, de sensibilisation et d’appropriation du programme « Right To Grow » qui a servi en même temps de cadre de lancement officiel à l’initiative. Ce programme d’une durée de cinq ans va permettre à The Hunger Project-Burkina Faso et à son partenaire Association Monde Rural (AMR) de travailler à amener les organisations de la société civile à être bien structurées, à s’engager de façon pro-active avec le gouvernement et le secteur privé et à mobiliser les communautés à réclamer leurs droits. Le plaidoyer sera également mené pour que le gouvernement intègre les propositions des organisations de la société civile en matière d’élaboration et d’application des textes réglementaires en lien avec la nutrition.

« L’élimination permanente de la faim chronique, la malnutrition et la pauvreté au sein des communautés rurales » est l’objectif fondamental de The Hunger Project, explique son directeur national, Evariste Yaogho.

Le Directeur national de The Hunger Project, Évariste Yaogho.

Organisation caritative, engagée à l’éradication permanente contre la faim, Hunger Project-Burkina Faso axe ses actions sur le renforcement des capacités et compétences des populations des communautés partenaires afin qu’elles deviennent les artisans de leur propre développement. Pour cela, le cap c’est de faire en sorte que ces organisations puissent jouer un rôle actif dans le plaidoyer, le suivi-budgétaire et le suivi-qualité de la fourniture des services (en lien avec la nutrition, le WASH, la sécurité alimentaire) par le gouvernement au niveau national, local et communautaire en vue de prévenir le retard de croissance.

« L’idée du plaidoyer pour l’amélioration de la situation nutritionnelle chez les enfants vise à prendre en compte leurs besoins dans les programmes et politiques de développement tant au niveau local avec les communes qu’au niveau national avec le gouvernement. (…). Notre souhait est que cette politique soit pleinement mise en œuvre et qu’elle produise le meilleur effet possible au profit des enfants du Burkina Faso en général et ceux de la région du Nord en particulier », détaille le directeur national de Hunger Project-Burkina Faso, Evariste Yaogho, qui salue, à cet effet, l’adoption par le gouvernement en juin 2020 de la Politique nationale multi-sectorielle (2020-2029) et du Plan stratégique multi-sectoriel de nutrition (2020-2024).

Pour sa part, poursuit M. Yaogho, « Right To Grow » adopte déjà une vision multi-sectorielle qui vise à encourager et à consolider les cadres de concertations entre les communautés, les collectivités, l’administration publique et le secteur privé. Les responsables de l’organisation plaident d’ores et déjà pour que le gouvernement et les collectivités territoriales accordent davantage la priorité à la question de la nutrition et y affectent les ressources budgétaires idoines pour l’atteinte de l’objectif poursuivi.

Le point de départ de la construction du capital humain

A en croire le secrétaire général de la région du Nord, Jérémie Kouka Ouédraogo, représentant le gouverneur, le gouvernement burkinabè reconnaît que la nutrition adéquate est un des facteurs déterminants dans la croissance du nourrisson, du jeune enfant et donc, du développement de l’homme. « C’est le point de départ de la construction du capital humain sans lequel, aucun développement ne peut être sereinement envisagé », soutient-il, justifiant la pertinence du programme.

Le Secrétaire général de la région du nord, Jérémie Kouka Ouédraogo.

S’appuyant sur l’enquête SMART 2019, Jérémie Kouka Ouédraogo a relevé que la malnutrition aiguë globale était de 8,1 %, la malnutrition aiguë sévère de 1, 1% et la malnutrition chronique se situait entre 7,4% pour la forme sévère et 25,4% pour la forme modérée. Chez les enfants de moins de cinq ans, cette malnutrition chronique se traduit par un retard de croissance national de 25%, une insuffisance pondérale de 17,8% et une émaciation de 8,5%.

Par rapport à la région du Nord, l’émaciation est de 8, 9%, le retard de croissance de 24,8% et l’insuffisance pondérale enregistre 21, 0%, selon le rapport SMART 2018.

La cérémonie a enregistré la présence de nombreux partenaires

« Cette situation est aujourd’hui aggravée par la situation sécuritaire ayant entraîné de nombreux déplacements des populations et la fermeture de plusieurs structures de santé dans les zones de conflits », explique le secrétaire général, informant que face à la situation, le gouvernement a, à cet effet, mis en œuvre des interventions spécifiques et sensibles à la nutrition.

Mettre en synergie les actions de lutte

Malgré les efforts, estime-t-il, beaucoup reste encore à faire (le taux de malnutrition étant toujours élevé) pour réduire le taux, notamment dans la région du Nord. D’où son exhortation à une synergie d’action dans la lutte.

Avec pour domaines d’intervention, la sécurité alimentaire, la nutrition, le WASH, l’environnement, la santé, la micro-finance et la promotion socio-économique des femmes, l’éducation et l’alphabétisation ainsi que la bonne gouvernance, The Hunger Project-Burkina Faso sollicite, pour le succès du programme, l’accompagnement donc des autorités administratives, coutumières et religieuses, et surtout des organisations de la société civile.

Il convient de préciser que le programme « Right To Grow » est mis en œuvre au Burkina par un consortium composé de Save The Children, Action contre la faim, The Hunger Project-Burkina Faso, Centre for Economic governance and Accountability in Africa, le Réseau des organisations de la société civile pour la nutrition et Association Monde Rural.

O.L
Lefaso.net

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