Ils sont psychologues cliniciens, psychiatres, travailleurs de l’humanitaire et religieux, et travaillent au bien-être des personnes déplacées ou ayant été touchées directement par les attaques terroristes. Pas toujours suffisamment outillés pour faire face au psycho-traumatisme, cette formation certifiante constitue pour eux une occasion de renforcer leurs capacités, pour une prise en charge plus spécifique de leurs cibles.

Pr Harouna Ouédraogo, est chef de service de psychiatrie à l’hôpital Yalgado Ouédraogo et président de la formation. Pour lui, il s’est agi avec les participants, d’aborder la question de la résilience en cas de psycho-traumatisme et des techniques thérapeutiques portées sur la prise en charge cognitivo-comportementales. Cette formation selon lui, outille les participants pour une prise en charge non seulement des groupes mais aussi des individus ayant subi des psycho-traumatismes. « Toutes les catégories de personnes peuvent jouer un rôle dans la prise en charge, mais en ce qui concerne une certaine dimension, il faut des professionnels de la santé, et même à l’intérieur des prises en charge, certaines vont nécessiter des compétences particulières car certaines prises en charge ne devraient pas être faites à la légère », a-t-il expliqué. Il faut noter qu’ils étaient au total sept formateurs aux compétences diverses, à assurer cette session de formation.

Un participant recevant son certificat

Aptes à prendre en charge les victimes de traumatismes psychologiques
Venu de Koudougou, abbé Norbert Zongo a pris part à la formation. Aumônier diocésain de la pastorale des migrants et des réfugiés dans le diocèse de Koudougou, il accompagne quotidiennement des déplacés internes (environ 12 000 dans la région du Centre-Ouest), des enfants de la rue, des filles victimes de mariage forcé ainsi que des femmes accusées de sorcellerie. Il ne cache pas sa satisfaction quant à l’apport du certificat qui va sans doute bonifier la prise en charge qu’il apporte aux personnes qui en ont besoin. « Les enseignements reçus vont me permettre d’améliorer mes capacités opérationnelles pour le développement humain intégral de toutes ces personnes en difficulté au sein de la communauté », confie-t-il.

Abbé Norbert Zongo, participant

Étudiant en fin de spécialisation en psychiatrie, Salifou Ouédraogo salue l’initiative de l’IMSA face à la problématique sécuritaire actuelle, pour l’offre d’une telle formation, qui n’existait auparavant que dans les pays étrangers. « Cette formation vient renforcer nos compétences dans la prise en charge de toutes ces personnes qui en ont besoin. Nous avons appris l’approche face aux victimes des différentes attaques terroristes. Le psycho-traumatisme existe depuis longtemps et concerne même les accidents de la circulation, les violences conjugales, etc. Mais avec la situation sécuritaire actuelle de notre pays, il y a une flambée de psycho-traumatisme. Avec les compétences acquises, nous pouvons maintenant prendre en charge de façon adéquate ceux qui en auront besoin », rassure-t-il.

Pr Harouna Ouédraogo, président de la formation

L’IMSA ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, car plusieurs autres sessions de formation seront organisées au cours de l’année 2021. En plus des formations certifiantes de courte durée, l’Institut forme des psychologues cliniciens, des orthophonistes ainsi que des personnes spécialisées dans la prise en charge des enfants autistes.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net