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Ram Ouédraogo : "C’est le président du Faso ou le candidat Compaoré ?"

Publié le vendredi 28 octobre 2005 à 07h30min

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"Le ballet politique" des candidats pour le scrutin présidentiel du 13 novembre prochain se poursuit toujours à travers les différentes régions du Burkina. Après Gaoua, Diébougou, Banfora et Toussiana, Ram Ouédraogo était mercredi dans les Hauts-Bassins.

Et c’est précisément à Bobo-Dioulasso que le candidat des écologistes a eu une rencontre d’information et de sensibilisation avec ses militants du Houet. Le bilan de cette tournée dans la région ouest du pays reste très positif pour Ram Ouédraogo qui dénonce malheureusement certaines pratiques qu’il qualifie d’injustice de la part du pouvoir dans cette campagne. C’est du moins ce qu’il nous a confié dans cette interview au terme de sa rencontre avec ses militants de Sya.

Quelles sont les leçons que vous tirez après cette tournée dans la zone ouest ?

• Aujourd’hui nous sommes très fiers parce que nous avons compris qu’en réalité, les populations veulent le changement. Nous sommes tout à fait satisfaits et comme vous l’avez remarqué à Bobo, l’auditoire était essentiellement constitué de femmes qui souhaitent, elles aussi, le changement. Et les leçons que je tire aujourd’hui avant de rejoindre demain le Tuy et les Balé ( l’interview a été réalisée mercredi) est que nous sommes sur la même longueur d’onde que les populations qui, je le répète, veulent le changement. Cela est très positif pour nous et je remercie très chaleureusement les militants pour l’accueil qu’ils nous ont réservé.

Quel était le principal message au cours de cette tournée ?

• Nous avons toujours apporté des messages de paix, de fraternité, de solidarité et de tolérance. Pour nous, c’est de faire en sorte que le Burkina vive en paix et que le pouvoir ne se termine pas dans la violence. C’est aussi de faire en sorte que l’alternance soit possible de façon pacifique et pour ne pas que le Burkina connaisse ce que vivent malheureusement d’autres pays aujourd’hui. Et tout cela est gravé noir sur blanc dans notre programme politique pour les cinq années à venir.

Justement, quelle appréciation font vos militants de votre programme politique ?

• Vous avez vu tous ces applaudissements au cours de cette rencontre et que ce soit à Gaoua, Banfora, Diébougou, partout où je suis passé, nous avons tenu un langage de vérité. Nous sommes aujourd’hui le seul parti à avoir édité une brochure programme traduite en sept langues nationales pour sa bonne compréhension et pour une large diffusion. Dans ce programme, nous avons abordé toutes les questions possibles avec toutes les promesses possibles et sans démagogie. Je crois à mon humble avis que ce programme a été favorablement accueilli par les populations et principalement nos militants.

Quels sont alors les points saillants de ce programme ?

Nous avons pris plusieurs engagements et les points essentiels concernent surtout la lutte contre le chômage, la pauvreté, l’insécurité, l’impunité, l’insécurité alimentaire, l’injustice et j’en passe. Toutes ces questions pour nous sont transversales parce que les droits de l’homme et la démocratie sont indispensables. Toutes ces questions sont contenues dans notre programme que nous comptons réaliser si nous sommes élu au soir du 13 novembre.

Et quels sont les moyens dont vous disposeriez pour réaliser vos ambitions ?

• Après avoir fait le tour des 45 provinces du Burkina, nous avons compris qu’il y a une inégalité dans le développement. Si vous allez dans certaines régions, c’est la misère totale. Il faut donc une répartition équitable des ressources du Burkina. Dans ce sens, nous avons compris qu’il fallait doter directement les provinces d’une certaine somme pour leur permettre de créer des emplois au niveau local, des centres de formations professionnelles, donner des micro crédits aux femmes, créer de petites entreprises pour les jeunes qui sortiront de ces centres, maîtriser l’eau.

Nous allons pour ce faire voter un budget de cinq milliards soit un milliard par an pour chaque province et cet argent sera géré par des structures locales. Et c’est de cette façon que nous réussirons à lutter contre tous ces maux dont souffrent nos populations.

Comment voyez vous la suite de cette campagne ?

Nous allons la continuer malgré cette injustice que nous constatons. Il y a quand même le président sortant qui est un candidat au même titre que les autres. Je l’ai rencontré mardi à Diébougou puisse qu’on a fait nos meetings le même jour sauf que nous avons changé les heures. J’ai vu son cortège de près d’une cinquantaine de voitures, dont des fonds rouges. La sécurité était mobilisée et même des chars qui ont accompagné le candidat Blaise Compaoré.

C’est une injustice flagrante et ce n’est pas normal. Pire, nous avions un meeting à Broum-Broum et les routes nous ont été barrées par les militaires sous prétexte que le candidat Blaise Compaoré doit passer. C’est le président du Faso ou le candidat Blaise Compaoré ? Et ça, nous dénonçons avec la dernière énergie cette façon de faire. Ce qui est sûr, les populations veulent le changement et nous pensons qu’au soir du 13 novembre, le drapeau des écologistes flottera sur la présidence du Faso.

Propos recueillis par Jonas Appolinaire Kaboré à Bobo
L’Observateur

P.-S.

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