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Opération « Coup de fesses » à Ouagadougou : mineurs et hommes mariés dans les filets de la police

Publié le jeudi 20 octobre 2005 à 06h55min

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Samedi 15 octobre 2005. Il est 22 heures. Nous sommes sur le boulevard de Gaulle. Soudain, l’ambiance s’électrise. La police vient de faire une descente dans l’un de ses nombreux bistrots dont regorge la capitale Burkinabè. Le scénario est le même : Les forces de l’ordre commencent par encercler les lieux.

Commence alors la vérification des documents d’identité. Ceux qui ont moins de 18 ans sont embarqués manu militari. A leur suite, tous ceux et toutes celles qui sont sans papiers. Ensemble, ils iront faire un voyage gratuit au commissariat central.

Et c’est désormais ainsi. La traque aux mineurs dans les débits de boissons et autres lieux de réjouissance s’est accrue. Et ce, depuis que le ministère de la sécurité a sonné la fin de la récréation.

Une mesure assortie de menaces à l’endroit des propriétaires des différents lieux visités. Ils ont beau clamé leur innocence, voire la difficulté de l’exercice pour eux, rien n’y fait. L’autorité est restée ferme. Ceux qui ne coopèrent pas subiront la rigueur de la loi.

Plus difficile en revanche, la réglementation concernant ce qu’on appelle communément les « chambres de passe ». Et ce n’est pas faute d’avoir essayé.
Un policier raconte par exemple, comment après avoir forcé la porte de plusieurs bordels, ils se sont retrouvés dans de « sales » draps.

Un grand nombre des « jouisseuses nocturnes » ont révélé, les larmes aux yeux qu’elles étaient des « femmes mariées ». Estimant au passage, que ce qui était en jeu, c’était l’avenir de leur foyer et partant, celui de leurs enfants pour certaines.

Vrai ou faux, toujours est-il que, selon le policier, son supérieur s’est vu « contraint » de lâcher prise. Depuis lors, affirme-t il, ils évitent d’entrer dans le débat.

Le Maire de la commune lui-même avait tenté, d’y voir plus clair. Mal lui en a pris. Et les Burkinabè de gloser : « il fait comme s’il ne sait pas ». Dans le jargon populaire, cela signifie qu’il y a de gros intérêts en jeu. Si gros, que même la volonté la plus téméraire ne suffit pas.

Juvénal Somé
Lefaso.net

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