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Alcool frélaté : Quand les Africains se tuent à grande dose

Publié le mercredi 5 octobre 2005 à 08h14min

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C’est connu que l’abus d’alcool nuit gravement à la santé. L’alcool frelaté nuit encore plus . Les adeptes de ces breuvages veulent-ils narguer la mort ? Ce qui est arrivé tout récemment au Mali en est une parfaite illustration.

En effet, six (6) personnes y ont trouvé la mort après avoir bu de l’alcool frelaté qui, au finish, s’est révélé contenir du pesticide. Elles se seraient privées de ces quelques gorgées qu’elles seraient sans doute encore en vie.

Idem pour ces trente-six (36) Kenyans morts, faut-il le rappeler, pour avoir consommé en juin dernier un breuvage qui ressemblait à de l’alcool frelaté. Les fêtards avaient alors pris une boisson dans laquelle on a soupçonné la présence de méthanol, un produit chimique industriel réputé très dangereux parce que paralysant les organes du corps humain.

Cette tragédie-ci est survenue quatre ans après une autre qui avait tué cent trente (130) personnes dans un bidonville de Nairobi. Là c’est du Kumi Kumi, un breuvage contenant du kérosène, qui avait créé la désolation.

On le voit, ces vendeurs de "tord-boyaux" n’hésitent pas à introduire toutes sortes de mixtures dans leurs produits. Le Burkina, loin d’être exempt du phénomène, feint d’ignorer la réalité. Car ce n’est que du menu fretin qu’on y prend, afin de détruire leurs produits à grands coups de publicité. Non, cela ne saurait être la solution définitive.

L’autorité est loin d’ignorer les caches des gros bonnets parmi ces individus sans foi ni loi qui n’ont que le mot argent à la bouche. Ayons le courage de prendre le problème à bras le corps pendant qu’il est encore temps.

Surtout que dans quelques jours, les candidats briguant la magistrature suprême vont devoir descendre dans les plus petits hameaux. Sûr que les "koutakous" et autres "qui m’a pousse" dans les valises de certains hommes politiques seront d’un grand apport dans la mobilisation, lors des meetings. Ce serait vraiment dommage que des présidentiables "empoisonnent" leurs populations pour des voix à glaner. Certains nous trouveront alarmistes, mais l’expérience a prouvé que chaque fois qu’on a voulu solliciter les électeurs, ce sont ces mêmes méthodes que l’on a utilisées.

De grâce, que les politiques, à défaut d’offrir des boissons saines aux populations s’abstiennent de les intoxiquer ! Il faudra bien qu’un jour les Africains prennent conscience du danger et arrêtent de se tuer à grandes doses d’alcool, surtout frelaté.

Pierre Tapsoba
L’Observateur

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