Actualités :: Travail des enfants au Burkina : Le cas des garibous (1)

La définition des pires formes de travail des enfants a été le point focal d’un atelier qui a eu lieu le jeudi 26 août 2004 dans la salle de conférences de l’immeuble Baôghin.

La rencontre a été organisée par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Jeunesse, avec l’appui financier et technique de l’UNICEF.

Le Burkina Faso a souscrit à la promotion des principes et droits fondamentaux au travail, s’engageant du même coup à mettre en œuvre certaines normes fondamentales, notamment la convention 182 du BIT relative à l’interdiction des pires formes de travail des enfants et surtout l’action immédiate en vue de leur élimination. Notre pays a par ailleurs ratifié la Convention n°182 qui en son article 4, demande aux Etats parties prenantes de déterminer et de localiser leurs pires formes de travail des enfants.

D’où cet atelier pour cerner ce que sont les pires formes de travail des enfants au Burkina Faso. Pour l’inspecteur général des services, Pauline Béré, représentant le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Jeunesse, en définissant clairement les types de travaux susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité de l’enfant burkinabè, le gouvernement du même coup prend des mesures efficaces contre ces travaux qui exposent les enfants à des sévices physiques, psychologiques ou sexuels.

Du reste, une définition et une classification des pires formes de travail de l’enfant burkinabè, de l’avis du ministère du Travail, constituent un atout important pour lutter efficacement contre ceux qui vivent ou qui veulent vivre de l’exploitation éhontée des enfants. Toutes les parties prenantes au travail des enfants réclament une réflexion sur la question, en vue d’y trouver des solutions adaptées au contexte national.

En cela, le présent atelier sur la définition des pires formes de travail des enfants au Burkina, selon Fodé Kondé, qui a représenté les responsables de l’UNICEF à la cérémonie d’ouverture des travaux de cette rencontre, est un exercice important. Il devrait permettre de réorienter, de mesurer les forces et les faiblesses des législations et d’envisager des mesures plus efficientes sur le terrain. Les échanges entre les participants à cet atelier, qui a regroupé des représentants de ministères (dix au total), d’associations et d’institutions internationales, ont été axés sur deux communications : « La législation en matière de travail des enfants » ; « La situation du phénomène du travail des enfants au Burkina Faso. Présentation d’un projet de texte ».

Abondante réglementation

Le premier exposé fait par Lamoussa Coulibaly, directeur du travail, a montré qu’il existe un arsenal juridique, mais que des insuffisances demeurent, liées à l’application des textes qui ne sont pas effectivement ni rigoureusement appliqués. Certains textes existants sont en déphasage avec la réalité. Et le communicateur de dire que les autorités en sont conscientes et ont pris de nouveaux textes ou ont entrepris le toilettage d’autres en ce qui concerne le travail des enfants. Le second exposé a porté sur la situation du phénomène du travail et de la traite des enfants au burkina. Il a été fait par Ephrem Justin Kiénou, directeur de la sécurité et de la santé au travail.

Un état des lieux dont la question principale qui a été soulevée est celle de la classification des élèves des écoles coraniques. Il est ressorti des débats qui s’en sont suivis, que l’utilisation de ces types d’élèves dans la mendicité, fait d’eux des enfants travailleurs.

Les pires formes à l’index

Les travaux de l’atelier des 26 et 27 août dernier ont également porté sur le projet de texte réglementaire sur les pires formes de travail des enfants. Il s’est agi de voir entre autres, si le projet de texte prend suffisamment en compte les quatre secteurs à savoir : le secteur des services, le secteur informel, le secteur de l’agriculture et de l’élevage, le secteur de l’extraction qui emploient les enfants. Ainsi, le projet de texte devrait prendre en compte les secteurs réputés dangereux pour les enfants. Ce sont : l’agriculture, le travail domestique, le tannage, la teinture, la pêche, le bronze, la savonnerie, les bars et débits de boissons, les maisons closes, le commerce (ambulant) à la sauvette, la mendicité, les bâtiments et travaux publics.

Pour lutter contre les pires formes de travail de enfants, les participants à cet atelier proposent la prévention, la prise en charge des enfants victimes, le renforcement du cadre juridique, la sensibilisation et l’information constante des différents intervenants et acteurs pour une juste compréhension du problème. Au terme de leurs travaux, les séminaristes ont fait deux recommandations. L’une portant sur l’adoption et la mise en œuvre du plan d’action multisectoriel de lutte contre les pires formes de travail des enfants, l’autre sur la censure par les autorités en charge de l’information, de la diffusion d’images obscènes et pornographiques sur nos chaînes de télévision. Une motion de remerciements a été adressée au ministère du Travail et à l’UNICEF.

(1) Termes usuels par lequel on désigne ici les élèves de l’école coranique

Agnan Kayorgo
L’Observateur Paalga

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