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Angela Merkel aux Burkinabè : « Il faut avoir la volonté de se réconcilier et ne jamais croire qu’une ethnie est supérieure à une autre »

3 mai 2019, 16:16, par caca

La chancelière a reprise certains propos de nos compatriotes épris de haine pour nous enseigner la sagesse. Effectivement, l’Allemagne est un modèle de réconciliation. Le problème burkinabé n’est pas ethnique, mais une question de l’ignorance et de règlement de compte viscérale. La discrimination ne doit pas être confondu avec ethnocentrisme. Il est vrai que les peuples qui composent le pays sont divers avec des préférences ethniques concernant le mariage pour les uns, mais il y a de plus en plus les mariages inter-ethniques par les fonctionnaires et dans les centres urbains également.
Il me semble que quelqu’uns de nos analystes se sont trompés du vocable et ont exagérés un peu dans leurs critiques de pseudo stigmatisation ethnique peuhl. Étant donné de la situation précaire de la sécurité à cause du djihadisme utilisé comme moyen de pression par les Touaregs d’abord cela est du à leur volonté d’indépendance que les pays concernés n’ont pas pu déterminer dans le temps avant les indépendances et après. En plus, nos dirigeants depuis n’ont jamais problématiser la question de ce mélange culturel forcé. La répartition géographique coloniale jusqu’à présent était la condition reconnue par l’ONU, et sur le plan d’intégration les africains n’ont pas travaillé à consolider ces frontières. A titre d’exemple, les peuhls estiment aujourd’hui plus de 16 millions en Afrique de l’Ouest sans un territoire propre à eux. En tant que nomades ils se sont déplacés d’un village à un autre à la recherche de pâturage et un peu éparpiller partout sans aucune organisation politique sociale et de protection. Pendant l’esclavage ils ont été vendu partout pour manque d’un chef à les protéger et quand venu la colonisation ils sont restés isolé en bourse. Ils ne voulaient non plus scolariser leur enfants comme chez les mossis et un peu partout durant cette période colonisée.
Le problème qui prévaut aujourd’hui est structurel lié à chaque ethnie en rapport avec la colonisation et la perte de ses biens initiales. A cause de la sécheresse, les peuhls ont perdus leur richesse issue de l’élevage et aujourd’hui se retrouvent exclus d’un système déjà précaire où nos politiques n’avaient jamais penser une prise en charge multiples conformes. C’est dans ce contexte que se trouve les frustrations ethnocentriques qui font croire une guerre ethnique.
Le pouvoir MPP devait anticiper cela après les élections post-insurrectionnel, mais ne voyait pas le problème lié à un écroulement de l’État pendant les événements des 30 et 31 octobre 2014. Les Burkinabé de l’intérieur ont une mauvaise lecture de l’insurrection dans leur jugement sur un régime qu’ils considéraient dictatorial. Ce faisant, ils ont rejetés toute formes de réconciliation estimant d’abord régler leur compte avec leur anciens amis et le djihadiste terroriste en profite et voilà le résultat aujourd’hui.
La chancelière a donné un sage conseil de femme à un homme viril en perte de sa virilité ethnique. C’est à lui de faire les concessions avant qu’il ne soit trop tard. L’ancien président Blaise Compaoré est toujours considéré par ses partenaires en Europe qui lui consulte en privé et ils estiment qu’il peut toujours contribuer à la paix.


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