Quand Rosine Coulibaly cite Thomas Sankara : « Vous ne pouvez pas accomplir des changements fondamentaux sans une certaine dose de folie... »

D’abord je ne suis pas votre amie. Je ne vous connais pas, je ne sais pas qui vous êtes. Ce que je dis, je ne fais que tracer des faits. Les faits sont là patents que depuis la révolution il y a mort d’hommes sans que rien puisse couper le flot du sang. Il ya des enrichissements tandis que d’autres croupissent dans la misère.

J’ai bien dit que je n’accable pas la pauvre dame. En analysant ses déclarations, on voit vraiment qu’elle est compétente des théories de Bretton-woods. Elle a fait exactement comme Thomas Sankara : Casser les œufs des fermiers pour promettre une belle omelette, mais aucun fermier n’a pu bénéficier même pas d’un petit morceau. Pire leurs lopins de terres ont été confisqués. On continue de les harceler et de les poursuivre jusqu’à leur retranchement. Et puis les théories du genre Bretton-Woods-Rosiniennes sont préconisées dans un contexte où on a cru pouvoir les réalisées, parce qu’on pensait avoir réduit au silence, le peu de résistants qui restaient en faisant peau neuve avec une jeunesse ignorante de tout. Alors les mêmes théories reviennent pour réinventer l’avenir (un cercle vicieux). Voyez cela a toujours été une logique depuis les origines. C’est la logique même de Protagoras le sophiste agnostique : « À propos des dieux (une attaque contre les conformistes) je ne sais s’ils sont ou s’il ne sont pas. Beaucoup de choses nous empêchent de le savoir, l’obscurité de la question et la brièveté de la vie de l’homme ». C’est vrai combien ils sont les témoins du temps de Sankara sinon que Sankara a déclaré qu’après lui il y en aura de milliers de lui-même. Socrate, lui, avait répondu aux protagoriciens que leur politique de parvenir à ses fins, les yeux fermés (ou ouvert pour les folies) comme semble nous enseigner Madame Rosine, en ne visant que le but sans discernement des moyens ils ne font que du tord à eux-mêmes. Je pourrai encore donner d’autre exemples : Hobbs par exemple déclare que l’homme est un loup pour l’homme, et spinozza lui réplique : « l’homme est un dieu pour l’homme ». Qui a raison dans tout cela et qui a tord ? On ne le sait pas. Il faut donc lire les faits pour se faire une opinion. Et moi les faits c’est quoi ? C’est une histoire de droit et de politique. Le droit a la rigueur et le politique a la souples. Alors que le droit exige la rigueur de la loi, le politique recommande la souplesse de la jurisprudence pour éviter de regretter après. Car pour le politique, il ne faut jamais s’appuyer aux apparences. Tout est raison et tord en mêmes temps

Les sciences politiques du moins dans mon temps et les sciences sociales, économiques, de même que les journalistes ont pendant leur cours universitaires, les mêmes programmes. C’est à la dernière année qu’à un ou deux cours près de différence, l’on se spécialise pour être politologue ou économiste, sociologue ou journaliste. La spécialisation consiste pour le politologue, des choix dans l’administration ou des relations internationale, diplomatie et service consulaires. Moi j’ai choisi les trois derniers (relations internationales, diplomatie et services consulaires). Tandis que pour les économistes, eux, la spécialisation c’est la manière de pratiquer afin de maîtriser et d’utiliser les outils que eux ils jugent adéquats pour arriver aux fins (d’où l’expression les fins justifient les moyens), aux buts qu’on s’est fixés. L’occident, et écoutez-moi bien, a gardé la diplomatie pour lui-même. En cas de conflits ils ne se règlent jamais les comptes. Car ils connaissent mieux que quiconque et de par le passé les affres de la guerre. Les voies diplomatiques passent comme une lettre à la poste. Ils savent toujours se retrouver d’une manière ou d’une autre. Ils ont le droit de Veto. Ce qui veut dire qu’ils ne se sentent pas concernés par les résolutions onusiennes. Ils les adoptes pour tout le monde mais eux il ne se sentent pas tenus de les suivre. Et puis ils ont le droit de la répression et de la rétorsion. Par contre à nous qui sommes pris par l’arme économique, il nous applique toute la rigueur de la loi. Ils n’utilisent la souplesse diplomatique que lorsque cela les arrange. Voyez le cas des élections au Congo.

Encore une fois, je n’accable pas dame Rosine. Et pourquoi le ferai-je ? Je ne la connais pas je ne sais pas d’où elle vient et cela ne m’intéresse guère de le savoir particulièrement, moi j’ai d’autres soucis qui ne me permettent pas de me lancer dans des discussions inutile ou diatribes. Je veux seulement lui faire remarquer à dame Rosine de ne pas trop mépriser ceux qui vivent de l’espoir et les considérer comme de piètres esprits comme semble sous-entendre sa citation. Il y a eu de grands économistes très brillants et compétents qui ont fait de grandes réalisations de projets sociaux qui résolus bien de misères dans nos ministères de plans. Et le Burkina avait commencé à décoller car il était prospère. C’était bien avant la révolution de Sankara. Aujourd’hui toute leur belle œuvre a été détruite au profit des projets avec des « doses de folie ». On ne parle même plus d’eux aujourd’hui. De sang neuf d’oiseaux rares qu’on débarque de Brettons-Woods pour booster l’économie, dit-on depuis le « printemps du PAS », nous voilà au sang neuf que nous servent les terroristes.
C’est sans rancune.

En effet un grand politologue théologien-burkinabé nous avait fait lire dans la presse : « Jésus de Nazareth, le plus grand Politologue de tous les temps ». Moi j’ajoute « et le Plus Grand économiste, versus Juda ». Oui je vis de l’espoir du pain quotidien, de Royaume de Dieu qu’Il nous amené et qui est déjà là, et de l’espoir que notre Église garde sa promesse de « l’option préférentielle pour les pauvres ».